ETUDE SUR L’ETAT DU E -GOUVERNEMENT : 47,7% des internautes ne sont pas satisfaits des services offerts
La perception des citoyens sur l’état des sites web des ministères et institutions publiques du Burkina. Tel était l’objet de l’étude et du sondage réalisés par le Centre burkinabè pour l’économie numérique (CEBN) dont les résultats ont été présentés le vendredi 20 juillet 2018 à Ouagadougou.
Le Centre burkinabè pour l’économie numérique (CEBN) déclare se réjouir de la décision du gouvernement burkinabè de mettre en œuvre le plan stratégique décennal de modernisation de l’Administration qui consacre le numérique comme un outil de développement socio-économique. Et c’est pour contribuer à cette ambition nationale, relève les premiers responsables du centre, que le CEBN s’est engagé à mesurer le niveau de satisfaction des citoyens sur les informations et les services publics disponibles en ligne. C’est dans ce sens que la structure a conduit une série d’enquêtes et de sondages sur l’état du e-gouvernement au Burkina. Les enquêteurs se sont basés sur un échantillon de 522 personnes à Ouagadougou et Bobo-Dioulasso. On retiendra des résultats présentés par Aimé Sawado, secrétaire général du CEBN, que 74,1% des sondés affirment avoir visité au moins un site web public depuis le début de l’année et dans ce lot, 10,9% sont réguliers et 42,7% visitent ces sites occasionnellement. M. Sawado a également indiqué que 47,7% de ceux qui visitent les sites web ne sont pas satisfaits des services offerts. En plus, il y a 25,9% qui ne visitent pas les sites publics parce que bon nombre d’entre eux n’y trouvent aucun intérêt, pendant que certains trouvent que les informations fournies ne sont pas transparentes ou actualisées et pour d’autres, c’est un manque de temps ou de connaissance. En termes d’audience, relève Aimé Sawado, le top 5 des sites web publics les plus fréquentés par les visiteurs donne par ordre, le ministère de la Fonction publique, celui de la Jeunesse et de l’emploi, le ministère de la Santé, le ministère de l’Education et le ministère du Commerce. Toujours selon le secrétaire général du CEBN, plusieurs facteurs pourraient expliquer l’insatisfaction des répondants dont ceux liés aux sites eux-mêmes et aux informations fournies et d’autres peuvent être en rapport avec l’instabilité de la connexion internet. Cette étude a permis de faire quatre constats, souligne le secrétaire général Aimé Sawado. Ainsi, on enregistre que la majorité des citoyens saisissent l’opportunité du numérique et s’intéressent de plus en plus aux plateformes d’e-services fournies par le gouvernement. Tout comme une grande partie des citoyens n’est pas satisfaite des services offerts par les sites web des ministères puisqu’il y en a qui affirment n’avoir trouvé aucun intérêt à fréquenter ces sites web. A ce niveau de constat, 26% des sondés affirment n’avoir pas visité ces sites depuis le début de cette année 2018. Le troisième constat fait ressortir que des ministères « clés » tels que ceux de la Communication, des Finances, de la Sécurité/Défense ne figurent pas dans le top 5 des institutions les plus visitées par les citoyens. Il a été constaté enfin que les internautes préfèrent les réseaux sociaux et d’autres plateformes d’information par rapport aux sites web étatiques. Cette étude a fait des recommandations dont, entre autres, que le gouvernement et les fournisseurs d’accès à internet doivent accélérer l’opérationnalisation des infrastructures numériques, œuvrer à améliorer constamment la qualité des sites web ; ces sites doivent être améliorés par rapport à leurs contenus informationnels, les administrateurs doivent aller vers les citoyens à travers les réseaux sociaux par la création et l’animation de pages officielles, et renforcer l’éducation à la culture numérique des citoyens à travers la sensibilisation et la formation. Selon Oumarou Sawadogo, secrétaire exécutif du CEBN, le centre a pour vocation d’accompagner la politique en matière de numérique et c’est ce qui a justifié l’idée de mener cette étude parce que les sites web sont une plateforme de communication.
Antoine BATTIONO