HomeA la uneEVENEMENTS DE TANWALBOUGOU

EVENEMENTS DE TANWALBOUGOU


La Commission nationale des droits humains (CNDH) a, dans la matinée du 22 juin 2020, convié la presse à son siège, sis à Ouagadougou, à l’effet de lui communiquer des informations collectées à l’issue de sa mission d’information et de monitoring à Fada sur les évènements de Tanwalbougou. Conduite par Rodrigue Namoano himself, président de la CNDH, cette mission d’information qui a séjourné du 3 au 6 juin dernier à Fada, a, au regard des faits recueillis, affirmé qu’à l’heure actuelle, aucune conclusion sur les allégations de violations à l’encontre des 12 présumées terroristes décédés à la Brigade de gendarmerie de Tanwalbougou ne peut être tirée.

L’affaire n’a pas laissé insensibles les défenseurs et associations des droits de l’homme et ce, à cause des allégations de violation des droits humains d’une « extrême gravité ». L’affaire des 12 présumés terroristes décédés à la Brigade de gendarmerie de Tanwalbougou, dans la région de l’Est, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, continue d’animer les débats et autres sorties médiatiques. Une autre polémique est même née après la sortie du procureur de Fada N’Gourma : « Sur la trentaine de clichés qui ont été pris et produits dans le dossier, aucune trace n’est visible sur les 12 corps ». Donc, la cause de leur mort doit être trouvée ailleurs. Pour jouer sa partition dans un contexte sécuritaire difficile avec son lot d’allégations d’atteintes aux droits de l’homme, la Commission nationale des droits humains (CNDH) a voulu initialement mener une mission d’établissement des faits à Tanwalbougou. Mais elle a vite revu ses ambitions à la baisse à cause de certaines difficultés qui ne lui ont pas permis d’atteindre cet objectif (voir encadré 1). Cependant, loin d’abandonner, la Commission a plutôt mené une mission d’information et de monitoring à Fada N’Gourma. « Au total, une trentaine d’acteurs ont été entendus », précise Rodrigue Namoano, président du CNDH. C’est pour donc mettre à la disposition du public, à travers les Hommes de médias, les informations recueillies, que cette Commission qui prône les droits humains, a tenu une conférence de presse, à son siège, le 22 juin 2020. Les personnes interpellées ont-elles été victimes d’exécution extrajudiciaire ou non ? La CNDH, à la lumière des « faits recueillis » au cours de sa mission et des moyens d’investigation dont elle disposait, semble ne pas confirmer ces allégations. «On ne peut tirer aucune conclusion sur les circonstances exactes ayant entraîné les violations alléguées », affirme Rodrigue Namoano, président de la CNDH. A contrario, au cours de ses entretiens avec les acteurs locaux à Fada N’Gourma, les faits suivants lui ont été rapportés (voir encadré 2), a indiqué le président de la CNDH.

« Ce rapport est un élément pour inciter la Justice militaire »

Est-ce que cette approche et les conclusions auxquelles la CNDH est parvenue sur cette affaire de Tanwalbougou nous fait avancer ? A cette question, la Commission pense que c’est le cas. «  Parallèlement à la procédure qui se poursuit au niveau de la Justice militaire, on peut dire que les choses avancent. Car, ce rapport est un élément pour inciter la Justice militaire à faire son travail », a fait savoir Rodrigue Namoano. Pour la CNDH, toutes les communautés sont prises pour cible, en témoignent les informations collectées selon lesquelles elles se regardent en chiens de faïence. Et il faut craindre des affrontements intercommunautaires, selon la CNDH. Pour y remédier, cette structure nationale qui se saisit des questions des droits humains, fait des recommandations à l’endroit des décideurs (voir encadré 3).

Boureima KINDO


No Comments

Leave A Comment