EVOLUTION DES BOURSES AFRICAINES : Analyse d’une tendance qui aiguise l’appétit des investisseurs
32 bourses de valeurs en Afrique, avec environ 2 000 sociétés cotées. Mais seulement deux sont des bourses régionales. Il s’agit la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) avec son siège à Abidjan, en Côte d’Ivoire et la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (BVMAC), située, quant à elle, à Douala, au Cameroun. Les 30 autres bourses sont nationales. Ces entités facilitent la circulation des capitaux et offrent aux agents économiques (citoyens et entreprises et Etats), une plateforme pour lever des fonds.
La BRVM, créée en 1996, présente des performances fort appréciables pour les acteurs de ce marché financier de l’UMOA. Créditée de 47 entreprises cotées (d’autres qui frappent à la porte), et à ses 25 ans, ce marché financier, depuis le début de l’année 2025 jusqu’à fin novembre, fait partie des 11 bourses les plus performantes en Afrique. Et en 2024, elle était classée au 5e rang des 28 pays africains possédant une bourse mobilière. Elle a franchi la barre historique de 11 000 milliards de F CFA, le 21 février 2025, atteignant une capitalisation boursière de 11 018,8 milliards de F CFA. Ce qui justifie ce commentaire : « La performance est de taille après la grande dépression des cours qui avait frappé la BRVM de 2016 à fin 2020 ».
Johannesburg Exchange & Chambers Company détrônée par Malawi Stock Exchange
Les bourses africaines étaient dominées en 2024 par Johannesburg Exchange & Chambers Company. Cette dernière, jusqu’à fin novembre 2025, s’est vu détrôner par Malawi Stock Exchange avec une performance de plus de 250% (+55,06% en 2024). Plusieurs indices clés ont affiché des performances positives, en 2024, avec certains indices dépassant les 20% de gain depuis le début de l’année. Une tendance qui est en hausse sur les 11 mois de l’année 2025. « En 2025, les principales bourses africaines affichent une croissance remarquable, avec des gains dépassant les 20% pour les dix plus grandes places financières du continent », peut-on lire chez notre confrère, Sika Finance. Des initiatives telles que l’African Exchanges Linkage Project (AELP) encouragent l’interconnexion des places boursières africaines, offrant de nouvelles opportunités aux investisseurs. Sur le plan de la croissance des marchés, en 2024, on a enregistré de nombreux indices boursiers africains qui ont connu une croissance positive, avec plus de 15 indices clés en territoire positif. En 2025, la tendance est la cathode. 16 bourses se démarquent en termes de performante, allant de 6,53 à 200% avec la BRVM-composite qui se classe en 11e position avec une performance de 25,32%. De quoi aiguiser l’appétit des investisseurs qui font de plus en plus confiance à cette bourse pour lever des fonds.
Une autre place boursière qui fait parler d’elle, c’est aussi celle du Ghana
Cette situation reluisante s’explique par une résilience des marchés, ce qui témoigne d’une maturité croissante des bourses africaines, soutenue par des réformes structurelles et une participation accrue des investisseurs. Une autre place boursière qui fait parler d’elle, c’est celle du Ghana. En 2024, avec une progression de 56,17%, le pays avait dominé le classement des croissances grâce à un plan de sauvetage du FMI de 3 milliards de dollars, à la hausse des prix du cacao et au bon état d’esprit des investisseurs. Le pays des Ashantis vient actuellement en deuxième position après le Malawi, suivi de la Zambie (+63%). La bourse du Kenya (+46,63%) et celle du Nigeria (39, 44%) sont classées respectivement à la 4e et 5e place en termes de performances en 11 mois d’activités en 2025. Ce n’est pas tout. On a constaté une croissance record de plus de 30% au premier trimestre de l’année 2025. Le Nigeria, lui, a gagné 38%, surmontant les difficultés rencontrées en milieu d’année en raison de la recapitalisation du secteur financier. Nairobi s’est fortement redressé depuis la seconde moitié de l’année. Les places boursières en Afrique sont en forte croissance. Ce qui constitue un levier important de mobilisation des ressources financières par les Etats et les entreprises.
Boureima KINDO
Eco-Brèves :
*Vente d’armes : 679 milliards de dollars de recettes enregistrées en 2024
C’est l’Institut pour la paix de Stockholm, dans une étude, qui révèle que les ventes d’armes en 2024 ont réalisé des recettes estimées à 679 milliards de dollars (soit 381 401 321 539 000,00 F CFA…). Parmi le top 100, sont classés 26 industriels européens qui ont vu leurs ventes augmenter de 13% en 2024. Pendant ce temps, cet Institut révèle qu’en Afrique, cinq pays en 2024 ont accordé une part importante de leur Produit intérieur brut (PIB) aux dépenses militaires en millions de dollars. En tête de ce classement, on retrouve l’Algérie qui, en 2024, a consacré 7,97% de son PIB aux dépenses miliaires. Il est suivi du Maroc son voisin immédiat, de l’Afrique du Sud qui vient en 3e position. Les 4e et 5e place, sont respectivement occupées par l’Egypte et le Soudan du Sud.
*BCEAO : La commission de politique monétaire maintient son taux directeur à 3,25%
La dernière réunion de l’année 2025 du Comité de politique monétaire de la BCEAO, s’est tenue le 3 décembre 2025. Les décisions prises sont de deux ordres. La première, c’est que la Banque centrale a maintenu son taux directeur (taux auquel elle prête ses ressources aux banques) à 3,25%, tout comme le taux d’intérêt sur le guichet de prêt marginal à 5,25%. La seconde décision, c’est que le coefficient des réserves obligatoires applicable aux banques de l’espace économique, reste aussi inchangé à 3,0%.
*BRVM : le règlement des transactions passe à deux jours
C’est une annonce qui va, sans doute, satisfaire les investisseurs sur la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM). En effet, initialement réglées en trois jours, les transactions seront désormais réglées depuis ce mois décembre 2025 en deux jours ouvrés. C’est une innovation qui, selon les acteurs du marché financier, pourrait rendre les échanges plus rapides, plus sûrs et plus efficaces. Une approche qui se veut aussi respectueuse des normes internationales. Ainsi les opérations d’achat et vente de titres sur ce marché des capitaux de l’UMOA, seront simplifiées. De quoi rendre encore plus liquides les titres adjugés sur ce marché.
*Diaspora burkinabè :
350 milliards de F CFA rapatriés par an au pays
La diaspora burkinabè est forte de 16 millions de personnes en 2025. Un nombre qui semble avoir un effet sur le rapatriement des fonds au Burkina. En effet, la Directrice de la promotion économique et des investissements de la diaspora, Jacqueline Ouédraogo, a relevé que par an, cette diaspora rapatrie au Burkina 350 milliards de F CFA. Une manne financière qui représente au moins 3% du Produit intérieur brut (PIB) du Burkina Faso et qui dépasse l’Aide publique au développement (APD) accordée par les 38 pays de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économique). Ce rapatriement d’argent qui ne concerne que les circuits officiels (banque, mobile money…), sert de plus en plus à la création de richesses que dans les dépenses familiales. Cette direction du ministère en charge des affaires étrangères a aussi annoncé la création d’un guichet unique et une plateforme numérique au profit de cette diaspora, et que des solutions seraient envisagées pour réduire les coûts de transferts des fonds. Cette communauté burkinabè, selon dame Ouédraogo, a contribué entre 2023 et 2025 à hauteur de 1,1 milliard de F CFA au Fonds de soutien patriotique (FSP), sans compter les autres dons en nature. Toutes ces informations ont été données à l’occasion de la 2e journée presse-diplomatie , qui s’est tenue le 12 décembre 2025 à Ouagadougou.
BK
