FBF


L’auteur de ce point de vue dit ne pas comprendre pourquoi le colonel Sita Sangaré a été empêché de rebeloter à la tête de la Fédération burkinabè de football (FBF) alors que, dit-il, l’homme a « réussi la prouesse d’une élection historique au Comité exécutif de la CAF en juillet 2019 ». Lisez !

En fin juillet 2018, j’ai eu l’honneur de rencontrer le président de la Fédération royale marocaine de football (FRMF) Faouzi Leekja à Rabat pour discuter de l’intérêt de son club Berkane au sujet de mon frère Alain Traoré.  Ce fut également l’occasion pour moi de rencontrer durant le même séjour marocain le président de la CAF, Ahmad Ahmad, des membres de la CAF, des présidents et sélectionneurs de fédérations africaines et des journalistes sportifs qui avaient été conviés à une conférence pour faire le bilan de la participation des sélections africaines présentes à la coupe du monde Russie 2018, à savoir le Sénégal, le Nigeria, le Maroc, l’Egypte, et la Tunisie.  Dans cet hôtel chic de Rabat ou le gratin du football africain était convié, j’étais émerveillé de rencontrer de si nombreuses stars du football africain réunies en un même endroit mais également peiné de n’y apercevoir aucun compatriote burkinabè ni dans la délégation de la CAF, ni au titre d’anciens joueur, de sélectionneur, d’ambassadeur ou de membre fédéral. Normal, me diront d’aucuns, puisque nous n’étions pas à la coupe du monde 2018. Mais la Côte d’Ivoire n’y était pas non plus. Cependant, Cyril Domoraud figurait dans la délégation officielle de la CAF. Le Cameroun avait, entre autres, Geremie Ndjitap et Patrick Mboma comme dignes représentants. Le Ghana, sa légende Anthony Bafoué, et le Nigeria, Daniel Amokachi, pour ne citer qu’eux. En un mot, le Burkina Faso n’était présent nulle part ni sur le terrain, ni dans les coulisses. Ce qui n’est pas nouveau sous le ciel de nos ancêtres. Chez nous, on ne sait toujours pas faire notre promotion auprès des autres. C’est alors que je ne puis m’empêcher de me rappeler qu’il y a 3 ans, à 2 journées de la fin des éliminatoires du mondial 2018, le Burkina était premier de la poule D devant le Cap-Vert et le Sénégal après que les Etalons aient tenu en échec les lions de la Teranga (0-0) à Dakar puis (2-2) à Ouagadougou à 10 contre 11 durant la majeure partie du match. Sadio Mané et Ismaela Sarr avaient certes marqué à Ouagadougou pour les lions, mais les frères Alain et Bertrand Traoré avaient fait pareil pour les Etalons au cours du même match joué le 5 septembre 2017. Malgré cette performance héroïque des Burkinabè, la FIFA avait vilipendé l’équité sportive et honteusement offert au Sénégal l’opportunité de refaire son retard sur le Burkina en faisant rejouer le match perdu par les sénégalais contre l’Afrique du Sud, 1 an plus tôt (12/11/2016 rejoué le 10/11/2017). Vous l’aurez remarqué, le but décisif sénégalais ne fut point l’œuvre de l’enfant de Bambali au Sénégal mais plutôt de la force du lobbying sénégalais contre les cœurs vaillants Etalons dirigé de main de maître par le président de la fédération sénégalaise, Augustin Senghor, réélu 3 fois au Sénégal depuis 2009 pour un mandat de 4 ans. je pense que si Fatma Samoura, SG de la FIFA et sénégalaise d’origine, avait du sang Moaga, Bwaba ou Samo, voir peulh de Djibo, les choses auraient été autrement pour nous Burkinabè. Hélas ! Aujourd’hui encore, l’histoire de ces injustices à répétition contre le football burkinabè pourrait se répéter si nous ne nous donnons pas les moyens de placer pour longtemps les fils du pays au poste qui sied. Pour les éliminatoires de la coupe du monde 2022, le Burkina va croiser le fer avec l’Algérie dont nous avons entretenu un douloureux souvenir suite au dernier match qualificatif pour la coupe du monde 2014 joué à Blida contre les Fennecs et dirigé par un sifflet sénégalais. Je passe sous silence l’attentat de Bougherra sur Charles Kaboré qui aurait dû mériter un carton rouge, ainsi que le but burkinabè refusé par l’arbitre. D’ici là quel fils du Burkina aurons-nous placé, encouragé et soutenu dans les sphères de décisions au niveau de la CAF ou de la FIFA ? Qui auront nous pour défendre nos intérêts lorsque les Etalons en auront besoin ? L’actuel président de la FBF, Sita Sangaré, a réussi la prouesse d’une élection historique au Comité exécutif de la CAF en juillet 2019. S’il est empêché de poursuivre ou n’est pas réélu à la tête de la FBF, le Burkina perdrait un soutien de poids dans les instances internationales de décision et d’influence. Je ne dis pas que l’homme est parfait, mais plébisciter le colonel Sangaré à la tête de la FBF serait donc d’un intérêt national pour notre football et faire preuve de bon sens. Dans certains milieux, seule la longévité étoffe le carnet d’adresse et procure pouvoirs et maturité. Le président Ahmad Ahmad a remplacé Issa Hayatou à la surprise générale. Pourtant il avait fait ses classes 14 ans durant à la tête de la Fédération malgache de football dont 4 , au sein du Comité exécutif de la CAF. Son pays, la grande île ne se porte pas mal sur le continent. Bien au contraire !

A bon entendeur… !

David TRAORE


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