HomeA la uneFELIX TSHISEKEDI FACE AU PARLEMENT

FELIX TSHISEKEDI FACE AU PARLEMENT


Le président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisékédi, devrait prononcer aujourd’hui un discours très attendu devant le parlement. Mais au moment où nous tracions  ces lignes, nous apprenions qu’il a été reporté sine die.  En attendant de connaître le contenu exact de ce speech, l’on peut, d’ores et déjà, affirmer sans risque de se tromper, qu’il sera celui de la confirmation de la rupture entre le FCC et le Cach proche de Tshisékédi. On est d’autant plus fondé à le penser que le président qui avait annoncé le divorce entre la coalition qui l’a porté au pouvoir à savoir le Cach et le FCC de l’ancien président, Joseph Kabila, est allé trop loin pour reculer. Ce d’autant qu’il a réussi, grâce à des manœuvres politiciennes, à destituer la désormais ex-présidente de l’Assemblée nationale, Jeanine Mabunda, en vue de former une nouvelle majorité parlementaire qui lui permettrait de mettre en œuvre son programme politique. Car, ce n’est un secret pour personne que depuis son élection en 2019, Félix Tshisékédi était pris en otage par les Kabilistes qui contrôlent presque tous les leviers du pouvoir, à savoir la Primature, le Parlement et le Sénat. Tant et si bien que la marge de manœuvre de Tshisékédi était très réduite au point qu’une partie du  peuple congolais réclamait à cor et à cri, la dissolution pure et simple de la coalition FCC-Cach. En tout cas, Thsisékédi a déjà annoncé la couleur et se doit d’aller jusqu’au bout de sa logique en déboulonnant  tous les proches de Kabila à la tête des institutions. Et l’on peut dire qu’il est bien parti pour réussir ce combat d’autant qu’il a le soutien non seulement d’hommes puissants comme Moïse Katumbi, mais aussi et surtout de celui de l’Eglise catholique dont on sait qu’elle a pesé de tout son poids pour empêcher Joseph Kabila de briguer un troisième mandat.

 

Il se dessine en perspective un véritable duel

 

A ces soutiens de taille, il faut ajouter celui de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), le parti du locataire du palais de marbre.  Autant dire que Félix Tshisékédi a tous les moyens pour mettre en pièces la machine de Kabila qui l’empêche d’avancer sur les chantiers du développement et de la démocratie. Au-delà, c’est  le scrutin de 2023 qui est en jeu dans cette bataille. Si Tshisékédi ne veut pas mordre la poussière à la prochaine présidentielle, il n’a pas d’autre choix que de sonner le glas de la coalition entre le FCC et le Cach.  Cela dit, Félix Tshisékédi ne doit pas vite danser le ndombolo car, le camp Kabila qui a plus d’un tour dans son sac, n’a pas encore dit son dernier mot. En tout cas, tout laisse croire qu’il n’assistera pas à sa descente aux enfers, en victime résignée. C’est d’autant plus vrai qu’il a promis de ne pas se laisser faire.  Il se dessine donc en perspective un véritable duel. Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce discours aura, à coup sûr, une autre coloration que les précédents, s’il ne sonne pas la fin d’une certaine époque.  Mais, il ne faudrait pas que la tension qui est montée d’un cran entre les deux camps, plonge la RD Congo qui ne se porte pas déjà bien, dans une zone de turbulences. Les risques de troubles sont d’autant plus grands que la pétition qui a abouti à la destitution de la présidente de l’Assemblée nationale, avait vite transformé l’hémicycle en un véritable ring. Qu’adviendra-t-il donc quand viendra le moment de nommer un informateur en vue de la formation d’une nouvelle majorité au parlement au profit de la coalition au pouvoir? C’est le wait and see d’autant plus que Jeanine Mabunda promet de saisir le  Conseil d’Etat.

 

Dabadi ZOUMBARA

 

 


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