HomeA la uneFERMETURE DES FRONTIERES POUR RAISON DE GRIPPE AVIAIRE : On fait quoi des oiseaux migrateurs ?

FERMETURE DES FRONTIERES POUR RAISON DE GRIPPE AVIAIRE : On fait quoi des oiseaux migrateurs ?


 

En 2015, suite à l’épidémie de grippe aviaire qu’avaient déclarée les autorités burkinabè, certains pays voisins avaient décidé de fermer leurs frontières, afin, dit-on, de parer à toute éventualité. C’est le cas de la Côte d’Ivoire et du Mali qui avaient interdit toute importation de poulets en provenance du Burkina Faso. Ce qui est tout à fait normal. Car, chaque pays a le droit de s’interdire des échanges commerciaux dans un secteur donné, s’il estime que cela peut nuire à la santé de ses populations. On comprend dès lors pourquoi le Burkina Faso, en réaction, avait, à son tour, décidé de fermer ses frontières avec les autres pays voisins de la sous-région. C’est ce qui explique que jusqu’à ce jour, il est pratiquement interdit d’importer des poussins du Ghana qui, faut-il le rappeler, n’a jamais officiellement déclaré une épidémie de grippe aviaire sur son sol. Du reste, il y a quelques mois de cela, j’ai entendu dire que des poussins en provenance du Ghana ont été incinérés. Je n’ai rien à dire là-dessus, si les services de contrôle ont estimé que ces poussins représentaient un danger réel pour la santé des populations. Mieux, je leur tire mon chapeau parce qu’ils ont fait leur travail. Mais ce que je trouve assez curieux, c’est que les frontières sont restées fermées pour ces gallinacés depuis maintenant trois ans. Toute chose qui risque, si ce n’est déjà fait, de porter un coup dur à la filière aviaire.

On encourage sans le savoir et sans le vouloir, la fraude

 

N’est-il pas maintenant temps de lever la mesure surtout que la Côte d’Ivoire et le Mali  eux, ont ouvert leurs frontières ? C’est la question que je me pose. En tout cas, le moins que je puisse dire, c’est que les aviculteurs ne sont pas contents. Ils ruminent leur colère, se demandant de quoi demain sera fait si la filière venait à mourir. Je souhaite que les autorités entendent leur cri du cœur. Car, selon eux, la demande est forte, si bien que les frontières étant fermées, ils n’arrivent plus à importer les poussins pour répondre aux attentes des consommateurs. Et puis, ce que les gens oublient, c’est qu’en gardant les frontières fermées, on encourage sans le savoir et sans le vouloir, la fraude et la corruption. Car, ceux qui ne vivent que de ça, trouveront d’autres moyens détournés d’importer leurs poussins, moyennant quelques sous qu’ils glissent de temps à autres aux services chargés de contrôle. Et parlant de grippe aviaire, je m’interroge personnellement sur la mesure qui consiste à fermer les frontières quand on sait que le virus est souvent véhiculé par les oiseaux migrateurs. On fait quoi d’eux ? Va-t-on prendre des mesures draconiennes contre eux ? Ou bien a-t-on aussi pensé à faire un inventaire des oiseaux du Burkina pour pouvoir interdire tout nouvel arrivage ? Je sais que d’aucuns diront que je suis vraiment fou. Ce n’est pas un problème pour moi, l’essentiel est que je puisse dire ce que pense; tel est le souci qui m’amine.

« Le Fou »


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