FERMETURE DU LYCEE PHILIPPE ZINDA KABORE
Fermé en mai dernier suite à une violente manif d’élèves qui avait occasionné le saccage de certains bureaux et l’incendie du véhicule du proviseur d’alors, le Lycée Philippe Zinda Kaboré (LPZK) n’ouvrira pas ses portes à l’occasion de la rentrée des classes qui se profile à l’horizon. Ainsi en ont décidé les premiers responsables du ministère de l’Education nationale et de la promotion des langues nationales (MENAPLN), qui annoncent, dans la foulée, l’ouverture de sites d’enregistrement en vue de l’affectation des élèves dans d’autres établissements scolaires publics de la commune pour la rentrée scolaire 2021-2022. J’avoue, d’entrée de jeu, qu’une telle décision ne sera pas sans conséquences. Car, je me demande si tous les élèves qui étaient au LPZK et dont on estime le nombre à 4 000 environ, pourront obtenir la place dans un établissement public de la place. S’il y a suffisamment d’infrastructures pour les accueillir, ce sera tant mieux. Mais je me permets d’en douter dans la mesure où je sais qu’avec l’insécurité liée au terrorisme, ils sont nombreux, les élèves dont les écoles ont été fermées et qui, depuis 2019, ont dû rejoindre la capitale pour poursuivre les études. J’en connais qui n’avaient même pas pu se trouver la place dans un établissement public de la ville et qui, n’ayant pas les moyens de s’inscrire au privé, ont dû raccrocher. C’est pourquoi j’ai dit que la décision prise de fermer le LPZK dans ces conditions, pourrait provoquer la déscolarisation de certains enfants. Certes, il est vrai qu’au cours de l’opération d’enrôlement en cours, les autorités ont privilégié la proximité pour que les élèves n’aient pas à parcourir de longues distances pour suivre les cours.
Il risque d’y avoir des grincements de dents
Mais qu’en sera-t-il si après coup, les établissements d’un arrondissement n’arrivent pas à absorber tous les élèves qui y vivent par manque de place ? Et ce n’est pas tout. Car, jusque-là, bien des parents ne savent pas si leurs enfants redoublent ou s’ils sont admis en classe supérieure. Si je me trompe, que l’on n’hésite pas à me corriger. Certes, je suis d’accord avec les autorités que le LPZK était devenu le haut lieu de la pagaille, du désordre et de la fainéantise si fait que la situation nécessitait des mesures fortes. Mais je m’interroge sur le moment choisi pour le faire. Est-ce opportun ? That is the question, comme disent mes amis qui parlent anglais. Peut-être que je m’inquiète pour rien et que des dispositions ont été prises par qui de droit pour parer à toute éventualité. Ce serait d’ailleurs tant mieux ! Cela dit, je sais qu’ils sont nombreux les enseignants qui intervenaient au Zinda et qui, depuis peu, ont le sommeil trouble. Beaucoup suivent de très près la situation, attendant de savoir à quelle sauce ils seront mangés puisqu’il est question de les redéployer dans d’autres établissements scolaires. Quand je sais que certains ne faisaient pas grand-chose et passaient leur temps à faire des affaires, il va sans dire qu’il risque d’y avoir des grincements de dents. Mais que voulez-vous ? Surtout quand on sait que certains enseignants, pour des raisons dont eux seuls ont le secret, étaient devenus des pyromanes ? Si fait qu’ils n’avaient de cesse de manipuler les élèves. S’il y en a, en tout cas, qui étaient dans ce cas, on peut dire qu’ils en ont pris pour leur grade puisque la fermeture du LPZK leur revient en pleine figure tel un boomerang. Comme quoi, en toute chose, il faut savoir raison garder.
« Le Fou »