HomeA la uneFÊTE DE LA FEMME AU BURKINA : Les 8- Mars se suivent mais ne se ressemblent pas

FÊTE DE LA FEMME AU BURKINA : Les 8- Mars se suivent mais ne se ressemblent pas


Demain, 8 mars, la femme sera à l’honneur. Elle sera célébrée un peu partout à travers le monde entier. Mais au Burkina Faso, l’événement intervient dans un contexte particulier si bien que l’on a envie de dire que les 8-Mars se suivent mais ne se ressemblent pas. La preuve, s’il en est, est qu’à l’occasion, il n’est prévu aucune cérémonie officielle. Les autorités, visiblement, ont d’autres chats à fouetter si bien qu’elles n’ont pas l’esprit à la fête. Elles n’ont même pas fait imprimer un pagne officiel comme cela se faisait les années précédentes. Qu’elle est donc révolue, l’époque où le 8-Mars donnait lieu à la bombance ou à la bamboula aussi bien à Ouagadougou que dans les chefs-lieux de provinces à travers le pays. L’aspect festif, on s’en souvient, avait pris le pas sur tout si bien qu’il n’y avait pas de place pour la réflexion sur les conditions de vie des femmes, qui, pourtant, sont déplorables. Mais pouvait-il en être autrement quand on sait que le 8-Mars, à l’époque, avait, pour ainsi dire, pris une dimension strictement politique ? C’était l’occasion pour appeler les femmes à la mobilisation non pas autour de leur cause commune, mais pour soutenir tel ou tel dirigeant. Qui ne se souvient des incartades de la Première dame d’alors, Chantal Compaoré, pour ne pas la nommer, qui avait pratiquement fait du 8-Mars sa « chose » ? En tout cas, les temps ont changé. Car, non seulement le régime a changé de mains, mais aussi le pays traverse des moments difficiles liés à la crise alimentaire.

 

 

Le plus urgent actuellement, c’est de mobiliser toutes les intelligences pour la libération de notre pays

 

 

En effet, il serait indécent qu’au moment où elles appellent à la contribution à l’effort de guerre, les autorités se permettent de s’engager dans l’organisation des festivités du 8-Mars. Dans un pays où « tout est urgent », cela pourrait être perçu comme de l’insouciance. Et ce n’est pas tout. Car, comment organiser une partie de bamboula pendant que des compatriotes, chassés de leurs localités d’origine respectives, errent dans la nature et peinent à manger à leur faim ? Comment peut-on passer le temps à festoyer pendant que des groupes armés tuent et massacrent dans certains villages ? Le contexte, pour tout dire, ne s’y prête pas. Le plus urgent actuellement, c’est de mobiliser toutes les intelligences pour la libération de notre pays menacé dans son existence par des groupes armés terroristes. C’est pourquoi il faut saluer la clairvoyance des autorités de la transition qui ont fait une sorte de black-out sur le 8-Mars, même si certains, pour des raisons mercantiles, tentent d’en faire malgré tout, un événement. Elles ont vu juste. Car, tout est question de priorité.  Cela dit, n’est-il pas temps de profiter de l’occasion pour repenser le 8-Mars en faisant davantage en sorte que, loin d’une simple fête, cette date offre l’occasion, à travers des réflexions, de trouver des solutions aux problèmes bien connus des femmes ? Plutôt que d’imprimer des pagnes et autres gadgets, n’y a-t-il pas lieu, à l’avenir, de soutenir encore plus la femme rurale surtout dans la promotion des activités génératrices de revenus en vue de son autonomisation financière ? L’heure n’est plus aux discours. Il faut des actions concrètes.

 

Sidzabda


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