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FORUM DE DAKAR SUR LA COOPERATION SINO-AFRICAINE


Le 28 novembre 2021, s’est ouvert à Dakar, le Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC). Une version révisée à la baisse du traditionnel sommet Chine-Afrique, puisque le FOCAC se tient au niveau ministériel. Toujours est-il que cela traduit l’intérêt toujours actuel de l’Empire du milieu, pour l’Afrique. Qui, d’ailleurs ne s’intéresse pas à l’Afrique ? Les Sommets dans lesquels l’Afrique est embarquée, ne se comptent plus. Outre le premier d’entre eux qu’est le sommet France-Afrique qui a pris plusieurs dénominations, on peut citer les sommets Chine-Afrique, Japon-Afrique, Russie-Afrique, Turquie-Afrique, Inde-Afrique, Brésil-Afrique, sans oublier le Sommet Taïwan-Afrique et le projet de sommet Israël-Afrique qui, jusque-là, n’a pas pu se concrétiser. L’Afrique apparaît comme un marché où chacun vient chercher sa part en fonction de sa  vision et de ses ambitions. Et l’Afrique elle-même ? Que tire-t-elle ou que peut-elle tirer de tous ces sommets et de chacun d’eux en particulier ? Pour revenir à la Chine, il convient d’admettre que son apport au développement du continent, est non négligeable. Peu de Burkinabè savent que c’est avec la coopération chinoise que le Stade du 4-Août a été construit sous le président Lamizana, même si l’inauguration a été faite sous la Révolution. De même, les Chinois ont contribué à la construction d’un hôpital à Koudougou, lequel d’ailleurs vient d’être réhabilité après le départ de Taïwan.  En Afrique australe et orientale, la fameuse TANZAM, la ligne de chemin de fer qui relie la Zambie au port de Tanzanie, est une manifestation éclatante de la coopération chinoise. En Angola, les Chinois ont construit des dizaines de logements sociaux.

 

 

Les Africains devraient méditer sur l’exemple de la Chine

 

Ils ont construit des usines en Ethiopie et ils prodiguent leur expertise en matière agricole à beaucoup de pays africains. Ils ont construit plus de dix mille kilomètres de chemin de fer et plus de cent mille kilomètres de routes en Afrique. Il est donc évident que la Chine offre une autre fenêtre à l’Afrique, pour un autre partenariat. Aux africains donc de savoir tirer profit de la  diversité des partenaires pour faire les meilleurs choix en fonction des projets et des visions. La Chine possède l’une des armées les plus performantes au monde, capable de rivaliser avec les Etats-Unis. Pourquoi ne pas l’associer aux opérations de sécurisation du Sahel ? Lord Palmston avait dit que « l’Angleterre n’a ni ami, ni ennemi permanent. Elle n’a que des intérêts permanents ». Il est donc certain que la Chine n’intervient pas en Afrique sans contrepartie. Ce qui d’ailleurs suscite quelques critiques. On lui reproche, par exemple, de ne pas associer les Africains dans la réalisation des infrastructures qu’elle exécute, de ne pas procéder à des transferts de technologie, d’accaparer des terres fertiles, etc. Il y a sans doute du vrai dans tout cela. Mais, peut-on le reprocher aux Chinois ? N’est-ce pas plutôt aux Africains de mieux négocier leurs  relations de partenariat ? Tout Etat souverain doit avoir la maitrise sur les conditions de coopération d’un Etat avec lui. Il n’en demeure pas moins que d’aucuns trouvent la coopération chinoise plus pragmatique et proche des aspirations des populations africaines. Les Africains, s’ils en sont capables, devraient méditer sur l’exemple de la Chine. En 1973, à la Tribune des Nations unies, Zouen-Laï, alors ministre  des  Affaires étrangères, revendiquait l’appartenance de la Chine au Tiers-monde au motif qu’elle était sous-développée. De nos jours, en terme de PNB, la Chine est la deuxième puissance économique au monde après les Etats-Unis qu’elle s’apprête d’ailleurs à rattraper. Que de chemin parcouru en si peu de temps ! La recette de la Chine se trouve dans ce que le président Mao a appelé le «  compter sur ses propres forces ». C’est cette même politique que Thomas Sankara avait tenté de mettre en œuvre avec des mots d’ordre comme «  produire et consommer burkinabè ». Il n’y a donc pas de secret. Le développement est une  question de volonté. Et pour cela, il  faut un leadership éclairé pour tracer et indiquer la voie. L’exemple du Rwanda est assez illustratif. Malgré le peu de ressources, le pays fait des progrès sensibles sous le leadership du président Kagamé. Il est temps, pour les populations africaines, de réclamer  un leadership à la hauteur de leurs aspirations.

 

APOLEM 


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