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FRAPPES CONTRE L’EI EN LIBYE : Quand l’action de la communauté internationale manque de lisibilité


 

“A la demande du Gouvernement d’union nationale (GNA) libyen, les forces armées des Etats-Unis ont conduit des frappes précises contre des cibles de l’Etat islamique (EI) en Libye”, a indiqué dans un communiqué, le porte-parole du Pentagone, Peter Cook. Et d’ajouter sans autre forme de précision, que ces raids avaient infligé « de lourdes pertes aux djihadistes » à Syrte, ville située à 450 km à l’Est de Tripoli. L’intervention militaire en Libye est-elle finalement actée par la communauté internationale ? C’est la question que l’on est en droit de se poser quand on sait que les frappes aériennes américaines interviennent quelques jours seulement après la mort, le 20 juillet dernier, dans « des opérations périlleuses de renseignement », de trois sous-officiers français membres du service action de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE). Le gouvernement libyen d’union nationale, on s’en souvient, avait accusé Paris d’avoir violé son territoire. Pour s’en défendre, Paris affirmait ceci : « Nous n’étions ni les seuls ni les premiers à arriver à Benghazi. Les Américains étaient là avant nous ». Ce qui laisse croire que les frappes aériennes contre l’EI à Syrte dont parle le Pentagone, ne sont qu’une officialisation de la présence américaine en Libye et ce, au moment où les forces armées libyennes ont encore du mal à réduire la voilure des djihadistes plus que jamais déterminés à mettre le pays sous coupe réglée.

Il faut que les Occidentaux acceptent de parler d’une voix

Seulement, il faut avoir le courage de le dire. L’action de la communauté internationale en Libye manque actuellement de lisibilité. Car, pendant que les Américains se disent engagés aux côtés du gouvernement d’union nationale, la France, elle, soutient les forces du Général Khalifa Haftar qui, à en croire une source militaire hexagonale, constituent « l’embryon le plus sérieux de la future armée réunifiée » de la Libye. Certes, le plus urgent, pour l’instant, est de travailler à réduire la capacité de nuisance de l’EI au pays de Kadhafi, mais il faut craindre que l’attitude ambiguë des Occidentaux ne provoque une crise dans la crise. Ce d’autant que le Général Haftar, on le sait, n’entend pas se soumettre aux autorités de Tripoli qui, à leur tour, ne veulent pas le voir même en peinture. Et c’est peu dire ! Car, considérant que le maroquin de la Défense devrait lui revenir de droit au regard des multiples efforts consentis dans la lutte contre les djihadistes, le Général Haftar n’a jusque-là pas digéré son éviction du GNA. Si fait que, fort de ses succès militaires, il continue, parallèlement avec ses propres soutiens dont la France de François Hollande, son combat contre les milices islamistes qui écument la Libye. En tout cas, l’aide des forces spéciales françaises à Haftar renforce les obstacles entravant le processus politique de sortie de crise en Libye. C’est pourquoi il faut que, dans l’intérêt du peuple libyen, les Occidentaux acceptent de parler d’une voix. Même si, dans cette guerre pour la libération de la Libye, se mène, on le sait, en sous-main, un conflit d’intérêts et de positionnement.

B.O

 


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