HomeA la uneGESTION CHAOTIQUE DU DOSSIER DU PUTSCH MANQUE : Des comportements qui n’honorent pas la République

GESTION CHAOTIQUE DU DOSSIER DU PUTSCH MANQUE : Des comportements qui n’honorent pas la République


Le 16 septembre 2016, les Burkinabè ont été témoins du spectacle plus que regrettable auquel se sont livrés le pouvoir de Roch Marc Christian Kaboré et les parents des martyrs du putsch manqué du Général Diendéré. La scène s’est passée au cimetière de Gounghin à l’occasion de l’hommage officiel rendu, pour reprendre les propres mots du chef du gouvernement, Paul Kaba Thiéba, « à tous ceux qui sont tombés sur le champ d’honneur pour défendre la  liberté, pour défendre la démocratie et pour défendre le peuple burkinabè ». De ce point de vue, l’on pouvait s’attendre à ce que toute la Nation, dans la cohésion et l’harmonie, leur rende un vibrant hommage. Ce qui est loin d’avoir été le cas. En effet, pour le même événement, l’on a eu droit à deux cérémonies. La cérémonie des parents des martyrs et celle du gouvernement. Le moins que l’on puisse dire c’est que l’ambiance était délétère au cimetière de Gounghin. Preuve que les parents des martyrs ont boudé la cérémonie officielle, un d’eux a laissé entendre ceci : « Ça fait un an, ils savent la date. Ce n’est pas à la veille qu’on va commencer à organiser une cérémonie pour des gens qui sont morts pour la Nation ». Si l’on en croit donc les parents des martyrs, il y a eu impréparation de la part du gouvernement à propos de cette cérémonie. Si cela est avéré, le pouvoir n’a aucune excuse. Car, un tel manquement correspond à une insulte faite à la mémoire de ces braves et dignes fils et filles du pays dont le sacrifice suprême a sauvé tout un peuple. Leur rendre hommage dans les règles de l’art, est à la fois un impératif politique et moral. Pour que cela eût été possible,  il aurait fallu que le gouvernement, de concert avec l’ensemble des forces vives du pays et les parents des martyrs, agençat les choses de manière à donner tout l’éclat qu’il faut à l’événement. Il y a des choses qui peuvent être difficilement rattrapées. Et la célébration dans la cacophonie, de l’hommage aux martyrs cette année, en fait partie. Il faut avoir le courage et l’honnêteté de le reconnaître.

 

Il se pose l’urgente nécessité de se ressaisir

 

Et ce n’est pas le seul manquement. Il y en a d’autres à propos du dossier du putsch manqué du général Diendéré. L’on peut, par exemple, citer le cas des blessés qui attendent toujours d’être pris en charge sérieusement par l’Etat. L’un des plus pathétiques est celui de Jean Marie Aghas qui, faute de moyens, traîne encore les séquelles de sa mâchoire fracturée par la soldatesque. Ajouté à cela, on peut faire le constat qu’un an après les faits, il n’y a pas d’avancées significatives sur le plan judiciaire. Pourtant, nous sommes face à des faits flagrants et les auteurs de ces faits sont connus de tous. Et que dire de ces libérations tous azimuts de certains d’entre eux ? Cela dit, si le gouvernement a une grande responsabilité dans la gestion chaotique du dossier du putsch manqué, force est de reconnaître que certains agissements des associations des parents des martyrs et blessés du putsch, ne sont pas de nature à faciliter les choses. Au titre de ces agissements, l’on peut citer la pléthore d’associations mises en place pour défendre la même cause. Il est vrai, notre pays reconnaît la liberté d’association au citoyen, mais dans le cas d’espèce, l’on peut avoir l’impression que certaines associations ont été suscitées pour se servir de cet événement douloureux comme fonds de commerce. A ce que l’on dit, des membres d’une de ces associations ont poussé l’indécence au point de s’accorder des prêts puisés dans la cagnotte de leur structure. De tout ce qui précède, l’on peut logiquement en déduire que les comportements des uns et des autres n’honorent pas la République. Il se pose dès lors, l’urgente nécessité de se ressaisir. Car tous les martyrs et les blessés du putsch méritent un autre traitement que celui qui leur est réservé aujourd’hui. Les grandes nations sont celles qui ont de la mémoire et qui savent transcender leurs querelles byzantines, politiciennes et mercantiles, pour se souvenir de leurs morts, surtout ceux d’entre eux qui ont sacrifié de leur vie pour sauver les vivants. Ces derniers, en tout temps et en tout lieu, ne doivent jamais les oublier au risque de ne pas mériter tout simplement la qualité d’Homme.

 

Sidzabda


Comments
  • D’ailleurs on s’en fout des hommages, nous voulons la justice. D’abord la justice et ensuite les hommages. Apparemment, c’est la continuité dans l’injustice, l’impunité et le copinage. N’oublions pas que c’est principalement ces trois maux qui ont causés l’insurrection. Nous savons donc tous, ce qu’il ne faut pas faire.

    20 septembre 2016

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