GESTION DE DAMIBA : Un audit s’impose
Le pouvoir de Paul Henri Sandaogo Damiba est tombé le 30 septembre dernier. Ce n’est un secret pour personne. Il a été emporté par un quarteron de militaires avec à sa tête, le capitaine Ibrahim Traoré soutenu par une bonne partie du peuple qui en avait mare des dérives de Damiba. Finalement, on peut dire que Damiba est parti comme il est venu. Arrivé par coup d’Etat, il a été renversé par un coup d’Etat. Il aura appris à ses dépens que c’est le peuple qui donne le pouvoir, et que ce dernier mérite respect et considération au risque de se voir chassé tel un malpropre. Pour ma part, je pense que l’humiliation qu’a subie Damiba, est pire que celle qu’il a fait subir à Roch Marc Christian Kaboré. Je le dis parce que Roch Kaboré n’a pas fui le pays et ce, en dépit de la terrible pression que les uns et les autres exerçaient sur lui. Il vit tranquille chez lui et boit son champagne. Mais Damiba n’a eu d’autre choix que de rejoindre Blaise Compaoré en exil, et ce, alors même qu’il manoeuvrait pour ramener ce dernier au bercail. Finalement, tous les deux ont connu le même sort, condamnés à vivre loin de leur pays, en attendant qu’aboutisse la fameuse réconciliation nationale que tous les Burkinabè appellent de leurs vœux. Cela dit et comme après la chute de chaque régime, je fais le constat que les langues commencent à se délier.
Un audit n’a rien de mauvais
En effet, j’entends parler de gros sous qui auraient circulé irrégulièrement sous le règne de Damiba. Il semble même que des marchés publics ont été attribués à des amis, en violation flagrante des textes en vigueur. Je n’en ai pas la preuve concrète mais je suis de ceux-là qui pensent qu’il n’y a jamais de fumée sans feu. C’est pourquoi je souhaite personnellement que les nouvelles autorités organisent un audit de la gestion du pouvoir Damiba. Cela permettra de voir plus clair dans ce qui se dit et se raconte dans les gargotes. A mon avis, c’est ainsi que doit fonctionner l’Administration publique. Damiba lui-même avait audité la gestion du pouvoir du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP). Il faut en faire autant pour lui aussi. Dans tous les cas, un audit, à mon avis, n’a rien de mauvais, contrairement à certains qui ne veulent pas en entendre parler et qui le perçoivent mal. Ça permet d’améliorer la gouvernance dans un pays comme le nôtre où certains n’hésitent pas à disposer des deniers publics comme d’un legs familial. Ce n’est pas moi qui le dis. Les faits parlent d’eux-mêmes. Cela dit, je déplore au passage que les résultats des audits réalisés sur la gestion du MPP, n’aient pas été rendus publics par les autorités d’alors. Je ne sais pas pourquoi mais je trouve que ce fut une grave insuffisance. A moins que les auditeurs n’aient rien trouvé d’anormal à l’issue de leurs travaux. Et même là, je pense que le bon sens commande de le dire, surtout que le début de ces audits tous azimuts avait fait l’objet d’un grand tapage médiatique.
« Le Fou »