GESTION INTEGREE DES FRONTIERES : Plus de 30 milliards de F CFA prévus
La GIZ (Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit) a tenu avec ses partenaires, un atelier, le mardi 20 février 2018 à Ouagadougou, dans le cadre de la mise en œuvre du Programme d’appui à la gestion intégrée des frontières (PAGIF).
Créer la sécurité et la stabilité dans les zones frontalières, c’est l’objectif visé par le Programme gestion intégrée des espaces frontaliers (ProGEF) qui soutient le Burkina Faso pour mieux protéger ses frontières et promouvoir le développement dans les zones frontalières avec le Mali et le Niger. Le Burkina Faso, dans le but d’opérationnaliser la Stratégie nationale de gestion des frontières (SNGF), s’est alors doté d’un Programme d’appui à la gestion intégrée des frontières (PAGIF). Soutenu à hauteur de 30 milliards de F CFA par l’Union européenne et la Coopération allemande, le projet est piloté par la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ) GmbH. Pour ce faire, une stratégie de communication est nécessaire. La GIZ et ses partenaires ont donc tenu un atelier, le 20 février dernier à Ouagadougou. Lequel atelier n’a d’autre objectif que de valider le plan de communication, de sensibilisation et de plaidoyer, pour la mise en œuvre du PAGIF. Selon Stephan Voss, conseiller technique principal du projet, le plan de communication, de sensibilisation et de plaidoyer s’avère plus que nécessaire. « Le groupe cible de cette communication n’est pas seulement le ministère sectoriel ou le ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation lui-même, mais ce sont aussi les élus locaux et surtout la société civile et la population qui doivent avoir une transparence dans ce qui se passe dans le PAGIF et savoir comment ils sont concernés. Cette transparence permettra aussi de réduire certains malentendus», a-t-il dit, avant d’ajouter que ce plan a été élaboré par le Secrétariat permanent de la Commission nationale des frontières (SP- CNF), avec l’appui financier du Programme gestion intégrée des espaces frontaliers (ProGEF), pour qu’il puisse communiquer sur toutes les activités du programme. C’est dans ce sens que, selon M. Voss, différentes activités sont prévues autour de ce projet de gestion des espaces frontaliers, pour améliorer les conditions de vie des populations et leur donner une stabilité sécuritaire dans les régions concernées. A en croire M. Voss, le programme se concentre sur quatre aspects fondamentaux de gestion efficiente et intégrée des espaces frontaliers. Il permettra, entre autres, a-t-il dit, de renforcer le cadre juridique de la gestion des frontières et toutes les questions transfrontalières qui se passent entre les cadres de concertation, de gérer la question de la sécurité des
frontières par une mise en réseau d’acteurs, d’étendre les services socioéconomiques de base comme les écoles et les dispensaires, d’améliorer la gestion de crise dans les régions proches des frontières et l’amélioration du pilotage, de la coordination et du suivi du Programme national de gestion des frontières. Pour lui, les résultats attendus sont énormes et vont de la mise en pratique des commissions transfrontalières à l’accès des populations aux services de base comme l’eau, les soins de santé, l’éducation et ce, en passant par le taux de satisfaction de la population par rapport au contrôle et à la sécurité des frontières qui augmentera de 20%. Le ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation, Siméon Sawadogo, après avoir détaillé le projet, s’est réjoui de l’accompagnement de l’Union européenne et la Coopération allemande, et demande aux autres partenaires financiers et techniques d’en faire autant. « Nous avons plusieurs frontières et nous avions travaillé à pouvoir pacifier ces frontières-là en faisant des marquages nécessaires (bornage) du côté du Niger, du Mali et nous allons le faire avec le Bénin et la Côte d’Ivoire. C’est pourquoi nous avons fait un programme d’appui pratique pour permettre à ces populations de mieux vivre ensemble à travers des actions de développement au niveau de l’éducation, de l’environnement, de la sécurité, de l’agriculture. Nous avons besoin, en plus de l’UE et la Coopération allemande, que nos partenaires techniques et financiers continuent à nous aider », a-t-il dit. Venus d’une dizaine de régions, les participants ont donc une journée pour amender le plan et formuler des recommandations et des suggestions pour la mise en œuvre du programme au niveau local.
Ben Idrissa TRAORE