GOUVERNANCE AU BURKINA
Le Chef de file de l’Opposition politique (CFOP) a tenu son hebdomadaire point de presse le mardi 18 juin 2019, à Ouagadougou. Au cours de cette conférence de presse animée par le PNDS et l’UPC, il a été question du scandale du charbon fin, des déclarations du ministre de la Défense en Afrique du Sud, des réfugiés internes, du dialogue politique et du sondage du Présimètre.
S’il y a un sujet qui fait des gorges chaudes actuellement, c’est la note accordée au Président Roch Marc Christian Kaboré par le Présimètre. Et l’Opposition politique a aussi son avis sur ladite note. De prime à bord, l’Opposition a relevé que « le sondage du Présimètre est un signal fort » et que « le peuple burkinabè attend mieux du chef de l’Etat ». C’est en ce sens qu’elle a estimé que « la note du Président devrait être inférieure à 4,72 ». De ce constat, Yumanli Lompo du PNDS qui a lu la déclaration liminaire, a déduit que « le Président a échoué dans tous les domaines et cet échec cuisant a ramené le pays 40 ans en arrière ». Tout compte fait, l’Opposition a estimé que « le pays est en danger ». C’est pourquoi elle veut que le dialogue politique porte sur « toutes les grandes questions touchant à la vie de la Nation » et non sur « l’organisation des élections » comme le souhaitent le MPP et sa Majorité. D’ailleurs, au sommet de l’Etat, l’Opposition a relevé qu’il y a une « grosse discorde entre le ministre de la Défense et le Président du Faso, chef suprême des armées ». Elle a justifié ses propos par la sortie du ministre de la Défense, Moumina Sheriff Sy, en Afrique du Sud où il a dit « que le G5 est inutile » et s’indignait du fait que « l’Afrique du Sud ne vienne pas au secours du Burkina Faso dans la lutte contre le terrorisme, alors que le Burkina Faso avait soutenu l’Afrique du Sud au temps de l’Apartheid ». Selon l’opposition, les propos tenus au cours de l’interview accordée au journal sud-africian « The Guardian », sont « très graves », « contredisent et multiplient par zéro les actions du Président », « sème les germes d’incidents diplomatiques » au moment où « le Président Kaboré, Président du G5 Sahel, déclare que c’est de concert avec les autres pays membres de l’organisation que le terrorisme pourra être vaincu ».
Pour ce qui est de la question des 1 000 déplacés qui se sont réfugiés à Ouagadougou, fuyant les attaques terroristes à Tongomayel et Arbinda, l’Opposition condamne l’attitude du Gouvernement vis-à-vis de ces déplacés. En effet, « le gouvernement leur demande d’aller sur les sites officiels de Barsalogho et de Foubé, dans le Sanmatenga, à quelques kilomètres des lieux que ces pauvres citoyens ont fuis ». Pour l’Opposition, « cette attitude est aux antipodes de la solidarité nationale, des valeurs ancestrales d’entraide et de compassion à l’endroit des personnes fuyant le danger ». Et l’opposition de déclarer que la « meilleure façon pour le gouvernement de ramener ces compatriotes dans leurs anciennes localités, c’est de travailler à y instaurer la paix et la sécurité ». « Le scandale du charbon fin » s’est aussi invité à la conférence de presse. « Ce scandale montre que M. Idani a gravement échoué dans sa mission et c’est pourquoi il doit rendre sa démission et se mettre à la disposition de la Justice », a affirmé l’opposition, car « on ne peut tolérer qu’en ces heures sombres où le Burkina Faso a besoin de toutes ses ressources pour lutter contre ses ennemis, de hauts dignitaires du régime dealent bassement les biens de la Nation ».
Françoise DEMBELE