HomeA la uneGOUVERNANCE FONCIERE AU BURKINA  

GOUVERNANCE FONCIERE AU BURKINA  


La crise du foncier et du logement était au menu d’une conférence de presse animée le jeudi 29 avril 2021 par la Coalition des associations pour la défense du droit au logement (CADDL). Une occasion pour cette coalition de revenir sur ses revendications.

 

« Comme nous le constatons et le vivons tous, la crise foncière et du logement s’aggrave dans notre pays, du fait de la mise en œuvre par le pouvoir MPP et alliés d’une politique foncière et de logement en faveur des riches et contre les gens du peuple », a déclaré Pema Nébié, secrétaire général de la Coalition des associations pour la défense du droit au logement (CADDL). C’était lors d’une conférence de presse que les responsables de la coalition ont tenue le 29 avril dernier à Ouagadougou. Et pour justifier ses propos, il relève des faits en évoquant dans un premier temps, la culture du pillage du foncier par les élites politiques, à travers, notamment, leurs instruments d’enrichissement de classe que sont les sociétés immobilières qui, dit-il, sont créées à tour de bras. Parlant de ces sociétés immobilières, le secrétaire général de la CADDL relève qu’elles étaient une cinquantaine en 2014 avant de passer actuellement à 268. Il a aussi souligné qu’elles sont porteuses de menaces sérieuses pour la paix sociale. La coalition dit ne pas comprendre que l’Assemblée nationale semble se préoccuper de la crise foncière pendant que le rapport d’enquête parlementaire sur le foncier de 2016 dort dans son tiroir. Une enquête qui fait ressortir que 105 000 parcelles ont été détournées et volées. Un autre fait qui est relaté par la coalition, c’est la négation du droit des populations à des logements décents à travers les projets de restructuration qui ne visent ni plus ni moins que la création de bidonvilles qui seront de véritables enclaves de promiscuité et de misère pour des millions de personnes.

 

Le ministre Me Bénéwendé Stanislas Sankara invité à appliquer les recommandations du rapport d’enquête parlementaire

 

Au nom de ses camarades, Pema Nébié parle des fuites en avant, des velléités de musellement et des actes de répression du mouvement revendicatif qui se développent sur le front de la lutte pour la justice dans la gestion du foncier et du logement. En faisant cas du ministère de l’Habitat, de l’urbanisme et de la ville, la coalition invite l’actuel locataire, Me Bénéwendé Stanislas Sankara, à se rendre utile aux populations victimes des spoliations foncières en appliquant les recommandations contenues dans le rapport d’enquête parlementaire de 2016. Aucune menace et autres tentatives de corruption n’entameront la détermination des membres de la coalition, a fait savoir le secrétaire général de ladite structure. Avant de lancer un appel aux populations des zones non-loties, à lotissement litigieux dans la ville de Ouagadougou, à organiser la résistance active contre les milices et leurs parrains politiques ; rejeter la politique de restructuration des zones non-loties qui est une politique antisociale et inhumaine ; exiger des logements décents et accessibles aux populations à revenus modestes. En plus, d’exiger des audits sérieux des opérations de lotissements passés et la mise en œuvre des recommandations du rapport d’enquête parlementaire sur le foncier de 2016, notamment le retrait des parcelles volées et détournées, la restitution des espaces verts occupés illégalement ; exiger le dédommagement effectif des victimes des inondations de 2020, conformément aux annonces faites par le gouvernement ; exiger l’arrêt des actions des sociétés immobilières.

 

Antoine BATTIONO

 

 


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