GREVE A LA SODIBO/BRAKINA : Des maquis fermés, des clients mécontents
Depuis le 24 mars 2015, les travailleurs de la SODIBO/BRAKINA sont en grève. Ce qui a forcément des répercussions sur les tenanciers de caves, de maquis et par ricochet les consommateurs. Pour avoir une idée sur l’impact de la grève, nous avons fait un tour dans différents caves et maquis de Ouagadougou, le 30 mars 2015.
La situation est inquiétante. Imaginez une ville comme Ouagadougou sans boisson. Et pourtant, c’est ce qui risque d’arriver si la grève des travailleurs de la société de fabrication de boissons, SODIBO/BRAKINA, perdure. Ce qui n’arrange ni les tenanciers de maquis, ni les cavistes, encore moins les consommateurs. Au cours de notre investigation, nous sommes passé à la Cave Simporé. Le constat est triste. La cave est fermée. Il n’y a que des caisses vides. Les travailleurs étaient assis au pied du mur de la cave, se tournant les pouces. « Nous sommes en chômage technique depuis une semaine. Malgré la grève, on continuait toujours à servir les clients. Mais depuis, la boisson est complètement finie ; il n’y a plus rien. Donc les employés viennent s’asseoir du matin au soir sans travailler. On n’a plus de pourboire alors que cet argent nous permettait d’arrondir nos fins de mois. Nous, les employés des caves, demandons à la BRAKINA et à ses travailleurs de s’entendre pour que nous puissions reprendre le travail dans la sérénité », nous confie Seydou Nikiéma. Interrogé sur la perte que la grève entraîne, le caissier se soustrait subtilement à notre question, prétextant que seul le propriétaire de la cave le sait. De la Cave Simporé, nous mettons le cap sur le maquis « Stade de France », sur l’avenue Babanguida. La désolation se lisait aussi sur le visage du 2e gérant dudit maquis. Les quelques clients rencontrés sur place ne consommaient que la grosse Guinness. Jerôme Kaboré affirme ne plus avoir de boisson depuis avant-hier (ndlr : le 28 mars). Et d’ajouter : « En temps normal, nous vendons 10 à 20 caisses de boisson toutes tendances confondues, du matin au soir. Aujourd’hui, on se retrouve à vendre la grosse Guinness, les bidons de Brafaso, les canettes de Beaufort et l’eau ». « Les clients se plaignent. Ils ne veulent pas les canettes. Ils disent que c’est périmé. Et ils s’en vont. Depuis notre rupture de stock, on ne gagne plus de clients. Alors que nous, les serveuses, nous ne vivons que de ça. Que ceux qui sont en grève arrêtent de grever parce qu’on a quitté loin pour venir chercher l’argent au Burkina Faso. S’il n’y a pas de Beaufort ni de Brakina, cela ne nous arrange pas », enchaîne Lou Leaticia Balo, serveuse au « Stade de France ». Au maquis « Boule d’or », la porte était bien cadenassée de même qu’au « Citron vert » : pas de clients, encore moins des serveuses.
Qui dit maquis fermés, dit activités connexes suspendues. C’est ainsi que les bouchers et autres prestataires de services tout autour des maquis ressentent négativement l’impact de la grève à la Brakina. « La grève ne nous arrange pas. Nous sommes des bouchers. S’il n’y a pas de boisson, nous n’avons pas de clients », confirme Eric Kaboré, boucher et consommateur. Avec la pénurie de boisson, la spéculation commence à se faire sentir. Le gérant du maquis « Le Consulat » dit avoir pris une caisse de bière à 10 000 F CFA. « Or la même caisse, en temps normal, coûte 5 725 F CFA. Le prix va du simple au double. En prenant cette caisse, je ne peux pas vendre la bouteille au même prix. Je suis même allé chercher 20 caisses de boisson à Béguédo, à 145 km de Ouagadougou. Je ne peux donc pas vendre la bouteille au prix normal », a-t-il précisé. Tandis que les uns ne savent pas à quel saint se vouer, d’autres par contre se frottent les mains. Parmi ceux-ci, le gérant du maquis « L’Internat » : « Moi, je n’ai aucun problème. J’ai fait un stock et je peux encore résister jusqu’à lundi prochain. Il y a la boisson à L’Internat. Je ne vais pas augmenter les prix. Je vends et vendrai au même prix ». Sur les lieux, les clients affluaient et certains même sirotaient tranquillement leur bière. Comme quoi, l’impact de la grève n’est pas ressenti de la même façon chez les clients et les gérants de bar.
Françoise DEMBELE
Sage
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Est ce que la bière c’est du tô ou du riz ? Il faut réorienter l’argent prévu pour la bière à des choses plus utiles, telles que aider ses parents au village, mieux s’occuper de sa propre famille; etc … sur le plan économique, c’est d’autres secteurs qui vont en profiter.
31 mars 2015Cheick
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Tu raconte n’importr koi toi,et ca se croi untelo.pfff
31 mars 2015