HomeA la uneGREVE DES CHAUFFEURS : L’OTRAF et l’UCRB suspendues par le gouvernement

GREVE DES CHAUFFEURS : L’OTRAF et l’UCRB suspendues par le gouvernement


 

Après une rencontre entre responsables de l’Organisation des transporteurs routiers du Faso (OTRAF) et l’Union des chauffeurs routiers du Burkina (UCRB) qui n’a pas fait fléchir les chauffeurs en grève depuis 4 jours,  c’est le Premier ministre, Paul Kaba Thiéba, qui a patronné une rencontre en début d’après-midi hier, 28 août 2018, à la primature, avec les différents acteurs de la crise née de ce mouvement des chauffeurs.   Au terme de cette rencontre, le Premier ministre a annoncé la suspension temporaire des activités de  l’OTRAF et de l’UCRB.

 

Quatre jours de grève des chauffeurs routiers ont suffi pour créer la panique et le désarroi chez les populations burkinabè, du fait du blocus du trafic routier consécutif à ladite grève. Une grève qui a créé de graves désagréments pour l’ensemble du pays, à entendre le Premier ministre. En effet, le mouvement de l’UCRB a occasionné de graves perturbations dans l’approvisionnement du pays en produits, notamment les produits pétroliers, sur l’ensemble des corridors, a rappelé Paul Kaba Thiéba. Une situation de nature à porter de graves préjudices à l’activité socioéconomique et à la sécurité nationale, ajoute-t-il. Dans la perspective d’un solutionnement du problème posé par l’UCRB, le gouvernement a entrepris des démarches de conciliation entre l’OTRAF et l’UCRB, qui ont abouti à la signature, le 27 août 2018, d’un procès-verbal d’entente. Ce protocole d’entente devrait conduire à la levée des blocus sur l’ensemble des corridors, selon le point de vue du chef du gouvernement. C’était sans compter avec la détermination des chauffeurs routiers qui avaient au départ exigé la démission du président d’une organisation qui n’est pas la leur, en l’occurrence l’OTRAF. Jusqu’en fin de soirée du 28 août, la situation n’avait pas évoluée positivement. Le blocus des corridors restait en l’état. Statu quo donc ! Mesurant la gravité de la persistance d’une telle situation sur l’approvisionnement du pays en produits pétroliers notamment et sur la sécurité du pays, relève le Premier ministre Paul Kaba Thiéba, le gouvernement a décidé de la suspension temporaire des  activités des structures que sont l’OTRAF et l’UCRB. Dans la foulée, le Premier ministre a annoncé la mise en œuvre de mesures immédiates et appropriées pour le retour à l’approvisionnement régulier du pays sur l’ensemble des corridors. Les ministres concernés par la crise née de la grève des chauffeurs routiers ont été instruits par le chef du gouvernement de prendre les dispositions nécessaires à cet effet, a conclu le Premier ministre.  L’on s’attend sans doute à un début rapide de normalisation de la situation du pays, après cette sortie médiatique du chef du gouvernement. La brusque pénurie d’essence consécutive à la grève a été mal vécue au sein des populations dont certaines ont payé le litre d’essence à  1500 voire 2000 F CFA par endroits à Ouagadougou. Une situation qui rappelle la grève illimitée lancée par l’UCRB le 9 août 2017 et qui avait eu des conséquences désastreuses, en réaction aux propos du ministre de la Sécurité d’alors, Simon Compaoré, consécutifs aux échauffourées entre chauffeurs routiers et Forces de défense et de sécurité à Tenkodogo en son temps.

Lonsani SANOGO

 

 


Comments
  • Monsieur le Secrétaire Général de l’UCRB Ouagadougou,
    En tant que simple citoyen Burkinabé et Militant syndical épris de justice sociale, de liberté, de démocratie et de bonne gouvernance des organisations et des entreprises, je vous transmets ces deux documents que vous voudriez bien lire et faire partager avec vos camarades de bureau pour votre culture personnel et pour comprendre d’avantage les enjeux de la situation nationale et internationale. Car toute personne connaissant la situation et les conditions très difficiles de travail des chauffeurs routiers dans les ports et sur les axes routiers ne peut que vous soutenir et vous encourager dans vos luttes pour de meilleures conditions salariales et de travail des chauffeurs et ouvriers du Burkina Faso. Je voudrais vous citer un passage des paroles d’un grand patriote :
    « Dans cette grande majorité, les salariés, malgré le fait qu’ils sont assurés d’un revenu régulier subissent contraintes et pièges de la société de consommation du capitalisme. Tout leur salaire se voit consommé avant même qu’il n’ait été touché. Et le cercle vicieux se poursuit sans fin, sans aucune perspective de rupture. Au sein de leurs syndicats respectifs, les salariés engagent des luttes revendicatives pour l’amélioration de leurs conditions de vie. L’ampleur de ces luttes contraint quelquefois les pouvoirs néocoloniaux en place à lâcher du lest. Mais ils ne donnent d’une main que pour récupérer aussitôt de l’autre. Ainsi on annonce, avec grand tapage, une augmentation de 10 pour cent des salaires pour immédiatement prendre des mesures d’imposition qui annulent les effets bénéfiques attendus de la première mesure. Les travailleurs après 5, 6, 7 mois finissent toujours par se rendre compte de la supercherie et se mobilisent pour de nouvelles luttes. Sept mois, c’est plus qu’il ne faut aux réactionnaires au pouvoir pour reprendre du souffle et élaborer d’autres stratagèmes.
    Dans cette lutte sans fin, le travailleur s’en sort toujours perdant, et au demeurant, si les Patrons de l’OTRAF veulent réellement un travail efficace et le développement de leurs activités, ils devraient traiter correctement leurs employés que sont les chauffeurs routiers : Exemple :
     Réviser leurs salaires au niveau d’au moins 150.000 ou plus par mois
     Les déclarer à la Caisse Nationale de Sécurité Sociale
     Une couverture santé en cas de maladie etc.
    Bien vouloir trouver ci-joint un document dont le contenu est tout à fait actuel et pourrait être un complément à votre connaissance des problèmes de notre société. Bonne réception et beaucoup de courage. Seule la lutte paie et libère. Salutations militantes.

    30 août 2018

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