HomeA la uneGROGNE AU MINEFID : Rosine Coulibaly/Sory n’entend pas reculer

GROGNE AU MINEFID : Rosine Coulibaly/Sory n’entend pas reculer


 

 Le gouvernement a animé, le 5 juin 2018, aux Archives nationales à Ouagadougou, sa traditionnelle conférence de presse. La conférence sur les conditions de rémunération des agents de la Fonction publique burkinabè qui se tiendra du 12 au 14 juin prochain et les grèves dans les différents ministères ont été les points abordés.

 

La conférence sur les conditions de rémunération des agents de la Fonction publique du Burkina, se tiendra du 12 au 14 juin 2018. L’information a été donnée au cours du point de presse du gouvernement conjointement   animé par trois ministres.   Il s’agit de Remis Fulgance Dandjinou, ministre de la Communication et des relations avec le Parlement, porte-parole du gouvernement, Seyni Ouédraogo, ministre de la Fonction publique, du travail et de la protection sociale, et Hadizatou Rosine Coulibaly/Sori, ministre de l’Economie, des finances et du développement. Cette conférence permettra, a indiqué Remis Fulgance Dandjinou, de discuter avec les partenaires sociaux et tous les autres acteurs afin de procéder à une répartition équitable des ressources du pays. Il ne s’agit pas, a-t-il souligné, de mettre en concurrence ou en compétition des acteurs.  Il s’agit de garder à l’esprit que le budget doit servir au développement du pays et que les revendications salariales doivent tenir compte des réalités économiques du pays, a-t-il dit.  Comme il fallait s’y attendre, la question qui a retenu l’attention des hommes et femmes de médias a été celle de la grogne syndicale au ministère de l’Economie, des finances et du développement.   Le moins que l’on puisse dire, c’est que Hadizatou Rosine Coulibaly/Sory, ministre de l’Economie, des finances et du développement entend poursuivre les réformes engagées afin que « les Burkinabè contribuent eux- mêmes au développement de leur pays ».

Taux de pression fiscale de 20%

 

Pour ce faire, a-t- elle dit, il est urgent de faire des structures chargées de mobiliser les ressources, des administrations performantes, capables de mobiliser les ressources au profit du développement du pays des Hommes intègres.  C’est d’ailleurs pour cette raison, a-t-elle expliqué, que son département a engagé des réformes qui permettront un travail efficace sur le terrain. « Tant que nous n’améliorerons pas les performances de nos structures chargées de la mobilisation des ressources, nous n’allons pas y arriver.  (…) On s’est rendu compte que le rendement au niveau de l’impôt sur le bâti et le non- bâti, l’impôt est très faible. Chaque jour, chacun cherche à sécuriser une parcelle, à construire ; ce qui est bien et sage.  Mais si on le fait, il faut donner une petite contribution pour qu’on donne de l’eau aux populations.  Je ne veux pas citer Thomas Sankara, mais il disait que     nous avons le choix entre donner du champagne à quelques-uns ou donner de l’eau potable à tout le monde.  C’est une question hautement politique. C’est un choix qu’il faut faire, un choix de gouvernance, un choix de société. Et c’est ce que le gouvernement est en train de faire», a-t-elle expliqué.  A la question de savoir quel était son avenir à la tête du ministère en charge de l’économie et des finances, elle a été formelle : « Par rapport à mon avenir, c’est très simple. Deux choses. Comme vous, j’ai un passé et j’aurai aussi un avenir. Deuxième chose, je reprends ce que le président Jerry Rawlings a dit dans un livre, ‘’La vie après le palais ’’ pour dire aux différents chefs d’Etat, qu’il y a une vie après le palais ».  Avant d’entamer les réformes qui font des gorges chaudes, un diagnostic organisationnel, fonctionnel avait été posé afin de prendre les meilleures décisions.  Ce travail a permis de se rendre compte qu’il y avait un certain nombre de fonctions qui n’étaient pas bien assurées, à cause de certaines insuffisances.  Ce qui a permis de   proposer un certain nombre de réformes. Et c’est sur la base des orientations de ce rapport qu’elle entend mener les actions. « Lorsque vous êtes responsable d’un département ministériel, lorsqu’on vous confie une responsabilité et vous dit ce qu’on attend de vous, vous devez avoir la possibilité de dire, voilà les chemins possibles que je peux emprunter et, de mon point de vue, voilà le meilleur chemin à emprunter.  C’est pour cela que le rapport a dit qu’il y a de bonnes pratiques ailleurs, qui peuvent servir d’exemples pour le Burkina. Le Togo est le seul pays de l’UEMOA qui a atteint le taux de pression fiscale de 20% », a-t-elle dit.   Répondant à une question d’un journaliste relative aux pertes occasionnées par les grèves et sit-in,   elle  dit ne pas vouloir se lancer dans la guerre des chiffres.  Au premier trimestre, a-t-elle dit, les rendements des services chargés de la mobilisation des ressources n’étaient pas au rendez-vous mais comparés à l’année 2017, ils étaient supérieurs. Pour l’heure, selon la ministre, ses services ont largement mieux rendu qu’en 2017, mais les objectifs fixés pour 2018 n’ont pas encore été atteints. « Nous allons payer les salaires mais je ne sais pas jusqu’à quand.  C’est aussi vrai de le dire. Lorsque les administrations fiscales ne travaillent pas, il est difficile de dire que nous allons payer les salaires d’ici à décembre », a relevé Hadizatou Rosine Coulibaly/Sory.  En ce qui concerne la rupture du contrat entre l’Etat et COTECNA, souhaitée par les syndicats, elle  a indiqué que le processus est déjà en cours.  D’ailleurs, comme le contrat prendra fin en août prochain, en attendant, il a été demandé à l’opérateur privé de procéder à un transfert de technologie au projet de la Douane qui va désormais faire ce travail.  Pour le CCVA, il aura à montrer ses preuves sur le terrain.  Au bout d’un temps, une évaluation sera faite afin de juger de l’opportunité ou non de continuer.  Pour revenir sur les négociations en cours avec la Coordination des syndicats du ministère de l’Economie et des finances (CS-MEF), le ministre Seyni Ouédraogo s’est voulu un peu plus rassurant.  A l’en croire, les deux parties se sont accordées plus ou moins sur 5 points sur les 7 que compte la  plateforme de revendication introduite par la Coordination des syndicats du ministère de l’Economie et des finances (CS-MEF).  La question des retenues  sur les salaires au profit des  syndicats est toujours en discussion avec l’UAS. Quant au 7e point, celui du statut sécurisant, il a été décidé de le reverser au débat de la conférence sur les conditions de rémunération des agents de la Fonction publique, selon Seyni Ouédraogo.

 Issa SIGUIRE

 


Comments
  • Depuis que Thomas Sankara a été tué et enterré on ne sait où, n’espérez pas au développement de ce pays

    7 juin 2018

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