HomeA la uneGUERRE POUR LE POUVOIR AU SOUDAN : La CPI réussira-t-elle à refreiner les ardeurs des protagonistes ?

GUERRE POUR LE POUVOIR AU SOUDAN : La CPI réussira-t-elle à refreiner les ardeurs des protagonistes ?


La Cour pénale internationale (CPI) s’est dit préoccupée par la situation critique qui prévaut au Soudan, provoquée par la guerre entre les deux généraux rivaux que sont Mohamed Hamdan Daglo dit Hemetti et Abdel Fattah al Burhan. En effet, le Procureur de la CPI, Karim Khan, a exprimé son inquiétude face aux viols, bombardements, pillages et attaques contre les hôpitaux. Il cherche donc des informations sur le conflit qui se déroule dans ce pays, à l’effet d’émettre des mandats d’arrêt contre ceux qui se rendent coupables de crimes de guerre et crimes contre l’humanité. La question que l’on se pose, est la suivante : la CPI réussira-t-elle à refreiner les ardeurs des protagonistes soudanais ? Cette question est loin d’être saugrenue pour qui connait l’histoire de ce pays, émaillée de conflits armés. Malheureusement, les multiples interpellations de la CPI et des organisations des droits de l’Homme n’ont jamais produit les effets escomptés. A preuve, depuis 2005, la CPI a ouvert une enquête sur les exactions commises au Darfour, du nom de cette province située à l’Ouest du Soudan. Elle a même émis plusieurs mandats d’arrêt contre le président d’alors, Oumar El Béchir. La suite, on la connait. Ces mandats d’arrêt n’ont jamais été exécutés.

 

Même s”ils échappent à la justice des Hommes, les belligérants n’échapperont pas à la justice iminente

 

Et ce n’est pas tout. Il faut noter que l’ONU a mené plusieurs opérations de maintien de la paix au Soudan, notamment au Darfour, sans être en mesure d’imposer la paix dans cette partie du monde. Toutefois, s’il faut bien reconnaitre que la CPI est dans son rôle en s’intéressant à la situation au Soudan, il faut cependant craindre que la situation ne reste en l’état. Car, l’expérience montre que ce sont généralement les vaincus qui répondent de leurs actes devant les juridictions internationales. Il est donc à craindre que la sortie du procureur Karim Khan, ne pousse les protagonistes à poursuivre leur folie meurtrière ; chacun espérant pouvoir inverser le rapport de forces en sa faveur. Dans une telle situation, ce sont les populations déjà meurtries qui en paieraient le lourd tribut. Déjà, Karim Khan s’inquiète de l’avancée des forces du général “Hemetti” vers le centre de la ville d’El-Fasher. Une telle avancée témoigne de la volonté des uns d’en découdre avec les autres. Toute chose qui n’augure rien de bon pour les Soudanais et Soudanaises qui ont tant souffert le martyre. En tous les cas, il faut impérativement que justice soit rendue aux milliers de victimes de cette guerre fratricide et atroce qui se mène au Soudan. Même si le Soudan est ce qu’il est, il convient de rappeler aux belligérants que même s”ils échappent à la justice des Hommes, ils n’échapperont pas à la justice immanente. Les sorts de Oumar El Béchir et des génocidaires rwandais sont autant d’exemples qui démontrent à souhait que la justice finit toujours par triompher.

 

Saïbou SACKO           

 


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