HomeA la uneHAITI :La gouvernance Duvalier aura fait école en Afrique

HAITI :La gouvernance Duvalier aura fait école en Afrique


 

Haïti, ce lointain pays des Antilles, est pourtant si proche de l’Afrique pour des raisons évidentes liées à l’histoire. C’est pourquoi, tous les événements qui s’y passent ne peuvent laisser indifférent le continent noir. La disparition, ce samedi 4 octobre, de l’ancien président Jean-Claude Duvalier, en est un. L’évocation du seul nom de son pays suscite chez les Africains, deux sentiments contrastés.

 

Haïti, c’est   le symbole de la bêtise   sous la gouvernance des Duvalier

 

D’abord, un sentiment de fierté qui a été forgé par l’attitude de dignité que Toussaint Louverture avait affichée pendant la période coloniale face à la France. En effet, l’histoire a retenu que ce dernier est mort debout, pour avoir voulu établir une république noire en Haïti. C’est donc à juste titre que les géniteurs du mouvement de la Négritude que sont Senghor, Aimé Césaire et Léon Gontran Damas puis les hommes politiques qui se sont battus pour la dignité et l’indépendance de l’homme noir, se sont inspirés  de son exemple pour mener leur lutte.

Mais l’arbre ne peut pas cacher la forêt.  Haïti, pour les Africains, ce n’est pas seulement l’épisode héroïque de Toussaint Louverture, c’est aussi malheureusement le symbole de la bêtise humaine dont le paroxysme a été atteint sous la gouvernance des Duvalier. En effet, entre 1957 et 1971, François Duvalier, alias « Papa Doc », a installé dans ce pays, un des régimes les plus honnis de la planète.

A la tête de son clan, il a gouverné Haïti comme sa propriété personnelle, en se servant d’une milice  redoutable, « les Tontons Macoutes », dont l’évocation du seul nom rappelle aux Haïtiens, aujourd’hui encore, les pires moments de leur histoire politique. Son œuvre funeste a été poursuivie à la perfection par son fils Jean-Claude Duvalier, jusqu’à sa destitution en 1986. Au cours de cette période de braise, les Haïtiens ont souffert. Certains ont péri pour avoir dit non au système Duvalier. D’autres, les plus chanceux, ont été contraints  à l’exil. C’est pourquoi l’on peut déplorer que Jean-Claude Duvalier ait quitté ce monde sans avoir eu à répondre en Haïti ou ailleurs sur cette planète, des nombreux crimes économiques et de sang dont lui et sa famille se sont rendus coupables.

 

Il revient à Michel Martelly de travailler à vaincre le signe indien

 

Un procès contre « Bébé Doc » aurait eu l’avantage non seulement de rendre justice aux nombreuses victimes de la dictature des Duvalier, mais aussi d’interpeller les acteurs politiques du moment et à venir, sur les conséquences auxquelles ils s’exposent au cas où certains seraient tentés de reproduire les méthodes politiques des Duvalier. Au-delà de Haïti, cela aurait pu avoir un intérêt pour l’Afrique. En effet, l’on peut avoir le sentiment que la gouvernance Duvalier a fait école en Afrique, terre d’origine de l’écrasante majorité des Haïtiens. Cette gouvernance, on le sait, a été marquée entre autres par la dévolution monarchique du pouvoir, le culte de la personnalité et la patrimonialisation de l’Etat. Ces pratiques peuvent s’observer aujourd’hui sous nos tropiques où elles constituent de véritables pathologies de la démocratie.

Cela dit, « Bébé Doc » est mort. Haïti vient de perdre un de ses fils qui s’est introduit par effraction dans son histoire et qui doit désormais figurer sur la liste des dictateurs les plus illustres de ce pauvre pays, contre lequel les hommes et les forces de la nature semblent s’être coalisés, pour lui réserver un destin cruel. Il revient à Michel Martelly de travailler avec tous les Haïtiens épris de paix et de démocratie à vaincre ce signe indien, en positionnant de manière irréversible Haïti sur le chemin du développement et des droits de l’homme. Cela passe par une dénonciation sans ambages de la folie des Duvalier. Le président ne l’a pas fait. Il s’est plutôt dit attristé par le décès de Bébé Doc. Mais l’on pourrait le comprendre d’autant plus que tous les morts deviennent des anges, même si de leur vivant ils étaient des salauds.

 

Pousdem PICKOU


Comments
  • eh oui!les Duvaleir ont fait beaucoup de disciples en Afrique

    6 octobre 2014
  • iils n’ont meême pas honte ces dirigeants africains qui prennent pour exempl le règne des duvaliers. si justice avait étérendue, c’est pas sur que ces derniers allaient avoit toujours le courage de nous faire souffrir et de vouloir qu’on souffre davantage même après leur mort puisqu’ils s’efforce a vouloir nous imposer meur progeniture. et la vrai question c’est qu’est ce que fait la France?

    6 octobre 2014
  • la pomme ne tombe jamais loin du pommier. donc je me demande si cette facon de gouverner n’est pas propore aux africains. un “laisser aller, laisser faire” qui est cutionner par les grandes puissances. ceux la même qui parle de democratie en longueur de journée soutiennent aussi la dictature qui sevit sous nos tropiques. je ne cesse de me demander a quoi pensent nos dirigeants avant de se mettre au lits. pensent-ils qu’en dehors de leur personne, tout est futilité? si c’est cela, je puisse me permettre de les repondre. si demain vous n’etes plus au pouvoir ou meme de ce monde, la vie continuera son cours car il en a été ainsi avant vous et ce sera le cas apres vous.

    6 octobre 2014

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