IMPOTS ET DOMAINES : Le SNAID en grève de 72 heures à partir du 21 novembre

Après des sit-in et autres formes de mouvements d’humeur pour protester contre leurs conditions de vie et de travail, les travailleurs des impôts ont décidé de passer à une autre étape, afin d’exiger de leur ministère de tutelle la satisfaction de leurs revendications. Lors d’une conférence de presse que le syndicat a organisée, hier 16 novembre 2016, à leur direction régionale à Ouagadougou, ils ont annoncé qu’ils observent une grève de 72 heures à compter du 21 novembre prochain, sur toute l’étendue du territoire.

 

 

 Les membres du syndicat national des travailleurs des impôts et des domaines (SNAID) étaient face à la presse, hier mercredi 16 novembre 2016, à Ouagadougou, pour annoncer la tenue d’une grève, du 21 au 23 novembre prochain, du fait de la non-satisfaction de leur plateforme revendicative qui date depuis un moment. Devant les Hommes de médias, le secrétaire général du SNAID, Nongo Grégoire Traoré, et ses camarades, ont dit en avoir  ras-le-bol de la manière dont ils sont traités. « Cela fait plus de dix ans que le SNAID n’est pas allé en grève, mais juste des sit-in et d’autres formes de mouvements d’humeur. Donc, si nous lançons un préavis de grève, cela signifie que nous en avons marre. Sur 59 points de revendication, seuls trois points ont trouvé satisfaction et le directeur général des impôts trouve que les autres points dépassent sa compétence en nous renvoyant à notre ministère de tutelle qui, depuis lors, nous tourne en bourrique », a déclaré le SG Nongo Grégoire Traoré. Selon lui, l’attitude de la  ministre de l’Economie, des Finances et du développement, Hadizatou Rosine Couibaly/Sory, laisse paraître un manque de volonté et de mépris, en ce sens qu’après qu’elle a reçu « notre plateforme de revendications, trois lettres de relance lui ont été adressées, mais à plusieurs reprises, elle promet de nous revenir. Et la seule fois qu’elle nous a reçus, elle n’a pas terminé la rencontre, sous prétexte qu’elle devait s’envoler pour Abidjan pour rencontrer des bailleurs de fonds dans le cadre du PNDES», a martelé M. Traoré. Avant d’ajouter : « ce que Mme la ministre a oublié, c’est que la part de financement des bailleurs de fonds dans le PNDES n’est que de 34%. Le reste doit être mobilisé au niveau interne par les travailleurs des impôts. Et ce sont encore les mêmes travailleurs des impôts qui mobiliseront des fonds pour rembourser les crédits aux bailleurs de fonds ». Le SNAID dit être conscient des conséquences que cette grève de 72 heures va entraîner, en termes de pertes à l’économie du Burkina, mais il n’a pas d’autre moyen de se faire entendre que par cette voie. Pour ce faire, le SG a souhaité que les recours soient transparents, qu’ils disposent de moyens pour travailler et que le politique cesse de se mêler des affaires fiscales. Comment  peut-on comprendre que pendant qu’il y a manque d’enseignants dans les écoles, on se permette d’affecter une institutrice à la direction des impôts ? S’est-il indigné. Nous disons non aux nominations et affectations de complaisance. «Et pire, pendant que les agents des impôts manquent de matériel informatique, on dote les députés de tablettes. Quelle ironie du sort ! Car, nous, nous utilisons nos propres ordinateurs pour faire rentrer l’argent dans les caisses de l’Etat », s’est-il indigné. A l’issue de cette grève de 72 heures, si rien n’est fait, le SNAID durcira le ton en passant à la vitesse supérieure, a-t-il lancé. Il a ensuite demandé au président du Faso de bien vouloir  apporter des réponses à leurs points de revendication si leur ministre de tutelle est  incapable de le faire. Les dix points sur lesquels le syndicat souhaite  que le gouvernement apporte prioritairement des réponses parmi les 59, sont l’équipement approprié des services et locaux, la relecture du plan de carrière, la sécurisation des services et des agents, l’adoption d’un statut autonome, le paiement sans rendement du 4^e trimestre de 2015, la réforme du fonds commun, l’utilisation des pénalités pour motiver les travailleurs, la redéfinition des nouvelles locations de la prime de rendement, les revendications liées à l’indemnité, à savoir celle informatique et la mise en œuvre des engagements par le protocole d’accord de 2011 que la direction générale des impôts avait pris concernant la question de plan de carrière et de lutte contre la fraude. Il faut rappeler que les comités et sections SNAID, sous la supervision de leur bureau national, avaient observé un arrêt de travail les 10 et 11 novembre derniers.

Valérie TIANHOUN