HomeA la uneINCARCERATION DE LEADERS KOGLWEOGO A LA MACO : Des manifestants dispersés à coups de gaz lacrymogènes  

INCARCERATION DE LEADERS KOGLWEOGO A LA MACO : Des manifestants dispersés à coups de gaz lacrymogènes  


 

Les habitants du village de Goudrin sont sortis le matin du 1er août 2017, pour manifester leur mécontentement suite à l’arrestation et au défèrement à la MACO (Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou) de leaders  Koglwéogo dudit village, condamnés à purger des peines de 6 mois et 12 mois de prison. Pour réclamer leur libération, la population est sortie ériger des barricades sur la Route nationale (RN) n°4  passant par  Saaba et menant à Fada N’Gourma.

 

Course-poursuite entre population et éléments de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS), jet de bombes lacrymogènes, étals et commerces fermés. C’est le constat effectué en arrivant à Goudrin ce mardi 1er  août 2017 aux environs de 9h. Il était difficile de circuler sur la RN  4 parce que les populations avaient barré la route avec tout ce qui leur tombait sous la main. Pendant que les éléments de la CRS dégageaient des pneus pour libérer la voie, il s’en trouvait, plus loin, hommes, enfants et femmes qui remettaient des barricades. Dans le feu de l’action, nous avons  interviewé Bibata Tapsoba qui explique la situation : « Nous avons attrapé des voleurs et nous les avons remis à la gendarmerie. Ils ont libéré les voleurs et ont mis en prison nos Koglwéogo. C’est la raison pour laquelle nous sommes sortis pour exiger leur libération ». Voile sur la tête, pagne bien noué, tout en plaçant sur la route tout ce qui lui tombe sous la main, dame Tapsoba poursuit : « Qu’ils libèrent les nôtres et on ne dérangera personne ».  Parmi les motos qui faufilent entre les pneus au son des klaxons, nous retrouvons Adama Soré qui essaie de resserrer les pneus pour qu’aucune moto ne puisse se frayer un passage. Il nous explique : « La Justice a enfermé nos Koglwéogo. Nous ne libérerons la route que si elle libère nos Koglwéogo ». Alors que nous discutons avec le sieur Soré, nous constatons un mouvement de foule. En réalité, c’était les éléments de la CRS qui se dirigeaient droit sur nous. En un temps deux mouvements, le monde qui s’était agglutiné sur le bas-côté de la route s’est dispersé dans le village. Même les usagers de la route ont pris la poudre d’escampette, craignant certainement d’être confondus aux manifestants. Pour comprendre les tenants et les aboutissants de la manifestation, nous avons retrouvé Harouna Damiba qui se dit Koglwéogo de Goudrin : « Le problème est qu’on a attrapé 6 Koglwéogo qu’on a déférés à la MACO sans preuves. On ne les a pas jugés. C’est pourquoi la population est sortie pour ériger des barricades. Elle veut comprendre pourquoi on a incarcéré les sieurs sans preuves et veut qu’on les libère ».  Pour un Koglwéogo, il n’y ressemblait pas à vue d’œil, puisqu’il était vêtu d’une tenue qui ne permettait pas de l’assimiler à un Koglwéogo. Et pourtant, Harouna Damiba est représentant des Koglwéogo de Goudrin. « Nous avons demandé à la population de sortir pour barrer la route et manifester son mécontentement », nous a-t-il confié tout en déclarant que « barrer la route n’est pas bien ». Mais « comme ils ont attrapé nos éléments et les ont enfermés sans preuves, c’est notre manière de protester », a-t-il confessé tout en précisant que « des manifestants ont barré la route à Nioko, à Bendogo jusqu’à Fada ». Nous avons donc emprunté ladite route en vue de vérifier les dires du Koglwéogo de Goudrin. Mais à notre grande surprise, nous avons remarqué qu’au fur et à mesure que nous avancions il y avait de moins en moins de manifestants. Yacouba Ouédraogo, Koglwéogo à Nioko I, que nous avons retrouvé au siège des Koglwéogo de Nioko I, dit ne pas être concerné par le problème et déclare à qui veut l’entendre ceci : « Nous n’avons jamais dit à la population de sortir. C’est elle-même qui est sortie manifester. Les Koglwéogo ne l’on pas incitée à sortir ». Yacouba Ouédraogo dit n’être au courant de rien et affirme qu’aucun Koglwéogo de leur siège n’est sorti manifester. « La preuve est que vous êtes venus nous trouver dans notre siège », argumente-t-il comme pour montrer sa bonne foi.

Selon les dires de Harouna Damiba, Koglwéogo de Goudrin, suite à la manifestation du 1er août dernier, 6 personnes, des hommes et des femmes, ont été interpellées par la CRS. En rappel, la manifestation du 1er août 2017 fait suite à l’arrestation et à l’incarcération de leaders Koglwéogo, suite à la plainte d’un  proche d’un homme appréhendé pour vol de bœufs. L’histoire remonterait à une année de cela. A l’heure où nous quittions les lieux aux environs de 11h, les éléments de la CRS avaient réussi à disperser la foule et à lever les barricades sur la RN 4. Les usagers pouvaient circuler normalement et même les commerces avaient ouvert.

Françoise DEMBELE


Comments
  • Toutes dérives (sévices, séquestrations) de koglwéogos doivent être sanctionnées conformément aux lois de la république. Les Koglwéogos doivent poursuivre leur collaboration avec les forces de sécurité (police, gendarmerie) à qui ils doivent remettre les voleurs et bandits qu’ils appréhendent. De nombreux Koglwéogos ont compris ces principes républicains que le ministre de la sécurité Simon Compaoré ne cesse de leur inculquer. Grâce aux initiatives locales de sécurité par des citoyens, notamment à travers les Koglwéogos,les vols et attaques armées ont sensiblement diminué dans les villes et villages du Burkina ainsi que sur les axes routiers particulièrement en 2017. Les populations doivent être vigilantes face aux manœuvres politiciennes d’adversité que fomentent certains politiciens pour nuire aux actions de progrès que le ministre de la sécurité est en train de mener. On se rappelle cette crise instrumentalisée que des politiciens sous-marins avaient voulu provoquer dans la région ouest du Burkina en imposant des Koglwéogos qu’ils voulaient opposer aux chasseurs dozos.Le ministre de la sécurité a pu vite désamorcer cette crise artificielle. Les incidents survenus en mai 2017 dans la province du Sanguié(Tialgo) au moment où le ministre de la sécurité était en tournée dans la région, pourrait être encore une situation de crise provoquée par ces politiciens masqués, qui cherchent vaille que vaille à nuire au ministre de la sécurité et aux koglwéogos. L’objectif de ces politiciens avides de pouvoir, c’est de combattre le ministre de la sécurité pour espérer l’empêcher de réussir la sécurisation du pays, et ensuite progresser dans leur plan diabolique de déstabilisation du président Roch Marc Christian Kaboré.Les populations doivent comprendre ces intrigues pour éviter de tomber dans les pièges de ces égoïstes qui sont prêts à multiplier des crises dans le pays au détriment des citoyens, juste pour atteindre leurs objectifs sataniques. Courage donc au ministre d’Etat en charge de la sécurité Simon Compaoré, pour ses efforts visibles de sécurisation du pays, même si cela ne plait pas aux jaloux qui cherchent à saper ces succès par des crises instrumentalisées. Les gens savent de plus en plus les méthodes subversives et anarchistes de ces pêcheurs en eau trouble et sont très irrités contre eux. S’ils ne reviennent pas à de meilleurs sentiments, la colère populaire pourrait brutalement se retourner contre eux. Tous ceux qui veulent être présidents au Burkina, doivent passer par les urnes s’ils sont convaincus de leur popularité supposée.

    3 août 2017
  • Le ministre de la sécurité avait bel et bien fait savoir dès le départ, que le gouvernement n’impose nulle part des Koglwéogo.Il a précisé qu’il s’agit de structures locales non étatiques qui choisissent délibérément d’assurer la sécurité de proximité pour les citoyens. Le rôle du gouvernement se limite à un encadrement de ces structures pour qu’elles n’agissent pas en dehors de la loi et des principes républicains des droits humains .C’est ainsi que beaucoup de Koglwéogo ont abandonné les sévices corporels contre les présumés voleurs et bandits qu’ils appréhendaient. Ceux qui agissent contrairement à ces principes républicains doivent répondre de leurs actes.

    3 août 2017
  • Ecoutez, ceux qui persistent à vouloir diaboliser les Koglwéogos, se diabolisent eux-mêmes et sont peut-être de connivence avec les voleurs que les Koglwéogos traquent. Certes, au début, les Koglwéogo avaient des agissements aux antipodes des valeurs républicaines. Mais, avec les sensibilisations du ministre de la sécurité, Simon Compaoré, beaucoup de Koglwéogos sont à présent entrés dans la république par la grande porte. Ainsi, ils collaborent avec les forces de sécurité en matière de renseignement à qui ils remettent sains et saufs des bandits, objets de leurs braves captures, pour suite judiciaire à donner. Les Koglwéogos ont un avantage que beaucoup de citoyens ordinaires n’ont pas. A savoir que les Koglwéogos ont le courage de signaler et traquer des bandits pendant que certains citoyens ont peur de dénoncer des bandits. Par conséquent, chacun a un rôle important à jouer, citoyens ordinaires et Koglwéogos. Toutes les initiatives qui peuvent concourir à renforcer la sécurité, sont à encourager, pourvu qu’elles se fassent selon les normes républicaines.

    3 août 2017

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