HomeA la uneINCENDIES DE MARCHES A OUAGA : La rançon de l’anarchie

INCENDIES DE MARCHES A OUAGA : La rançon de l’anarchie


Le dimanche dernier, je me baladais comme d’habitude dans le centre-ville de Ouagadougou à la recherche de ma pitance quotidienne. Et d’un coup, j’ai vu monter du ciel une épaisse fumée noire. Dans le même temps, je voyais courir dans tous les sens, les sapeurs-pompiers qui tentaient de circonscrire le sinistre. C’est là qu’on m’apprend que c’est le marché Sankar-yaar situé dans l’arrondissement 2 de Ouagadougou, qui a pris feu. Du bilan, il ressort que des centaines de boutiques ont été littéralement ravagées par les flammes. J’imagine la douleur de ces commerçants qui ont vu leurs biens partir en fumée. Il faut faire preuve d’empathie pour comprendre l’affliction que vivent les sinistrés de cet incendie qui rappelle celui du grand marché connu sous le nom de Rood-Wooko. Comme le dit l’adage, « les grandes douleurs sont muettes », tant il manque parfois des mots justes pour les exprimer. Cela dit, je tiens à exprimer ma solidarité à toutes les victimes de l’incendie de Sankar-yaar. La vie est faite de hauts et de bas si bien qu’il leur revient de faire montre de résilience pour pouvoir surmonter l’épreuve qu’ils vivent. Toutefois, je vais saisir l’occasion pour mettre les uns et les autres devant leurs responsabilités.  Car, selon les premiers éléments de l’enquête, l’incendie qui fait actuellement parler de lui, est parti d’un magasin où étaient stockés des explosifs. Or, l’entreposage de ces produits dangereux en pleine zone d’habitation à forte affluence, est interdit. J’ai appris que des commerçants du marché s’étaient plaints de la situation, en vain. Mais si eux et  les riverains avaient pris le soin de dénoncer le détenteur de ces produits chimiques auprès des services compétents, on n’en serait pas là. Le drame aurait pu être évité.

 

Nos marchés ressemblent plus à des poubelles à ciel ouvert qu’à des cadres d’échanges commerciaux

 

Malheureusement, dans notre pays, nous n’avons pas la culture de la dénonciation si fait que très souvent, l’on choisit de s’accommoder des errements du voisin jusqu’à ce qu’un jour, arrive un problème. Il faut que cela cesse pour autant que l’on ne veuille pas passer le temps à payer l’insouciance et l’inconscience de ceux qui, dans la recherche effrénée de l’argent, ne se fixent aucune limite. Et ce n’est pas tout. Car, à la vérité, nos marchés ressemblent plus à des poubelles à ciel ouvert qu’à des cadres d’échanges commerciaux. Et là, les faits parlent d’eux-mêmes. Il suffit de faire un tour à Sankar-yaar pour voir la pagaille et l’anarchie qui y prévalent. Installations vétustes et bordéliques sur fond d’occupation anarchique des voies et allées, sans oublier les mauvais stationnements, tout y passe. Tant et si bien qu’en cas de sinistre, les sauveteurs ont de la peine à se frayer un passage. Voyez-vous ? Il y a un adage bien connu du terroir, qui dit qu’« avant d’accuser le scorpion, il faut prendre le soin de rendre propre la devanture de la cour d’habitation ». Mais quand on fait un tour dans nos marchés, on se rend compte que tel n’est pas le cas. A preuve, très peu de boutiques ou de magasins sont dotés d’extincteurs. Et je me suis même laissé convaincre que bien des commerçants qui se sont donné la peine d’installer des extincteurs, ne savent pas les manipuler, faute de formation. Ils les ont installés pour la forme. C’est pourquoi je pense que les autorités doivent mettre de l’ordre dans nos marchés. Avant d’exiger que soit installé un extincteur dans chaque boutique ou magasin, il faudra initier des séances de formation à l’intention des commerçants, au maniement de cet instrument. C’est à ce prix que l’on peut espérer minimiser les risques d’incendies dans nos marchés.

 

 

« Le Fou »   


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