INSTALLATION D’UNE USINE TEXTILE A OUAGADOUGOU : Des chefs traditionnels de Koudougou interpellent le président du Faso
Les chefs regroupés au sein de l’association Song-naam de Koudougou, avec à leur tête le chef d’Issouka, Naaba Saaga 1er, ont animé une conférence de presse, le samedi 10 février dernier sur la situation qui prévaut dans la cité du Cavalier rouge, après l’annonce de l’installation d’une usine textile à Ouagadougou. Objectif de cette rencontre avec les médias : inviter le président du Faso à reconsidérer sa décision qui sera avant tout, selon eux, le respect d’une promesse faite à la population de Koudougou.
Depuis la confirmation officielle de l’installation d’une usine textile à Ouagadougou par le groupe turc Ayka Addis Textile & Investment, le 2 février dernier, c’est le mécontentement à Koudougou. Pour les populations de cette partie du pays des Hommes intègres à qui, dit-on, le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) avait promis, pendant la campagne électorale de 2015, la réouverture de Faso Fani, cette usine de Ayka Addis Textile & Investment leur revenait de droit. En effet, rappelle-t-on, l’actuel parti au pouvoir avait promis de faire rouvrir Faso Fani dès qu’il prendra les rênes et ce, dans un délai de six mois.
Des partenaires dans la mise en place de l’usine de la société turque avaient même effectué une visite de terrain à Koudougou. Face à l’indignation de la population, des chefs traditionnels de Koudougou, à travers l’association Song-naam, ont animé une conférence de presse le 10 février dernier, chez le chef d’Issouka, par ailleurs président de ladite structure. Selon ces chefs, leur rôle social les oblige à se prononcer sur cette question sur laquelle, ils affirment enregistrer, à leur niveau, déjà beaucoup de plaintes. « Comme nous sommes des chefs traditionnels, nous voulons anticiper pour que les uns et les autres puissent s’entendre pour la tranquillité », a laissé entendre Naaba Saaga 1er. « Nous appelons à l’apaisement et nous invitons le président du Faso à une reconsidération si possible de la décision », a-t-il ajouté. Selon les chefs traditionnels, la cité du Cavalier rouge a tous les atouts infrastructurels et humains pour abriter cette usine. Quant à l’argument d’une probable installation d’une nouvelle autre usine que celle déjà prévue à Ouagadougou, les chefs ont été clairs : « Nous ne sommes pas des économistes mais nous savons que deux usines de coton ne seront pas viables dans notre pays. Même la SOSUCO qui n’est que la seule société sucrière nationale connaît des méventes ». Pour leur part donc, les chefs traditionnels espèrent qu’ils seront attendus et ce, compte tenu, estiment-ils, de la justesse de leur cri de cœur.
Visiblement, Koudougou accuse le coup dans la perspective de voir lui échapper cette usine de transformation de coton. Et ce, d’autant plus que l’on note la fermeture d’usines et d’institutions de renom qui faisaient la fierté et la renommée de cette ville. Faso Fani, Brakina, Sap Olympic, camp militaire…, tout est fermé.
En rappel, l’implantation de l’usine d’acteurs économiques turcs a un coût global de 220 milliards de F CFA et engendera 12 000 emplois directs et 50 000 indirects.
Modeste BATIONO