INSURRECTION POPULAIRE ET COUP D’ETAT MANQUE : 5 blessés évacués en Tunisie
Chose promise, chose faite. Cinq des blessés de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 et du putsch manqué du 16 septembre 2015, ont été évacués le 27 septembre 2016 à Tunis en Tunisie. C’est le ministre de la Femme, de la solidarité nationale et de la famille, Laure Zongo, qui est allée dire au revoir à ces jeunes qui ont payé de leur sang pour l’alternance et la démocratie au Burkina.
Bientôt, cinq des blessés de l’insurrection populaire et du coup d’Etat manqué pourront recouvrer parfaitement la santé. Ils ont été évacués le 27 septembre dernier à Tunis, en Tunisie, pour des soins. Il s’agit de 4 blessés de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 et 1 du coup d’Etat manqué du Général Gilbert Diendéré. Selon Dr Bernard Sanou, chargé d’accompagner ces malades, il s’agit de blessés qui ont reçu des balles pendant l’insurrection populaire et le coup d’Etat manqué. « Arrivés à Tunis, ces blessés seront pris en charge par une équipe médicale déjà sur place », a-t-il fait savoir. Pour lui, évacuer ces malades à l’extérieur ne signifie pas que le Burkina ne dispose pas de médecins à même de les soigner, mais, a-t-il ajouté, c’est un symbole car ces jeunes se sont battus, à son avis, au nom de la démocratie. Saluant les partenaires qui vont apporter les soins aux blessés, notamment les médecins, la ministre en charge de la Solidarité nationale a souligné que l’évacuation des blessés s’inscrit dans un élan de solidarité du président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, et du président de l’Assemblée nationale, Salifou Diallo. Du côté des victimes de l’insurrection populaire et du coup d’Etat manqué qui verront leur état de santé s’améliorer, c’est avec le sourire aux lèvres qu’ils ont témoigné de leur gratitude aux autorités du pays. « Nous sommes très fiers. Nous remercions le président de l’Assemblée nationale, Salifou Diallo. Nous souhaitons revenir au bercail en forme », a confié Patrice Kéré qui a révélé avoir été blessé à la colonne vertébrale pendant l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014. Se réjouissant de voir ces cinq jeunes « patriotes » évacués à l’extérieur pour des soins appropriés, le président de l’association des blessés de l’insurrection populaire, Franck Sia, a remercié les autorités d’avoir entendu leur cri du cœur. Toutefois, il a laissé entendre que cela n’est pas une victoire totale dans la mesure où, a-t-il fait savoir, il y a toujours des blessés qui vivent avec des séquelles, notamment sur le plan sanitaire. « Dans le passé, nous avons pu évacuer 3 blessés et il reste toujours une trentaine de victimes qui sont en attente de soins appropriés. Il y a des gens qui portent des balles dans leur corps et d’autres souffrent dans leur chair. L’Etat doit ouvrir davantage l’œil et s’en occuper car, il est de son devoir de prendre en charge, ceux qui sont sortis livrer leur poitrine aux balles pour défendre la démocratie », a-t-il soutenu. A l’en croire, les blessés qui ont été jusque-là évacués, sont des cas graves et c’est au regard de cela qu’ils ont été priorisés.
Mamadou TANKOANO