INTERDICTION DE FUMER DANS LES ESPACES PUBLICS : Passer à la répression
Au Burkina Faso, tout comme dans bien d’autres pays au monde, il est interdit de fumer dans les espaces publics. Cela concerne aussi bien la cigarette, la chicha que tous les autres produits dérivés du tabac. Et la loi ne date pas d’aujourd’hui. Mais tout se passe comme si elle n’avait jamais existé. En effet, en dépit de cette interdiction et des nombreuses sensibilisations y relatives, certains Burkinabè, champions dans la défiance de l’autorité de l’Etat, continuent de fumer où, quand et comme ils veulent, sans être inquiétés outre mesure. Même en circulation, on voit des accros qui tirent leurs clopes et répandent la fumée, sans gêne. C’est à croire si certaines personnes ne se croient pas tout permis. Je n’ai rien contre les fumeurs. Qu’on se comprenne bien. Parce que, même fou, je sais que des fumeurs responsables et respectueux des autres, il y en a plein. Eux, ils ne mettent pas en danger, la vie des autres. Lorsqu’ils sentent le besoin de fumer, ils s’eclipsent. Et même ceux qui ne le font pas, une fois qu’ils se rendent compte que la fumée dérange les autres, ils s’arrêtent net et s’excusent auprès d’eux. Que le monde serait meilleur si tout le monde avait compris que sa liberté s’arrête là où commence celle des autres. Hélas ! Beaucoup ne l’ont pas compris. A l’image de toutes ces personnes qui continuent de fumer dans les lieux publics, oubliant que leur geste peut être nuisible à la santé des autres. Certains ont même fini par croire qu’ils en avaient le plein droit.
Ne pas répéter les erreurs du passé
Ces gens-là, on les rencontre généralement dans les maquis, les restaurants et autres lieux de distraction. Et il est impossible de les raisonner. Essayez de leur rappeler qu’il est interdit de fumer en ces endroits, et ils vous jetteront à la figure qu’ils sont des clients et qu’ils ont payé, comme tout le monde, pour être là. Comme si cela suffisait pour justifier leur comportement irrespectueux et irresponsable. Ces individus n’entendent raison que lorsqu’ils ont le feu aux fesses. Et aucune campagne de sensibilisation ne peut les faire changer de comportement. A preuve, toutes les initiatives entreprises dans ce sens, ont produit très peu de résultats satisfaisants. La méthode douce ayant montré ses limites, il est temps de passer à une étape supérieure : celle de la répression, pour mettre au pas tous ceux qui continuent de fouler au pied, cette mesure. Ce n’est pas parce qu’on fume qu’il faut enfumer les autres. Je me réjouis de voir que le gouvernement a enfin signé le décret d’application de la mesure qui, jusque-là, n’a été que très peu suivie. Il s’est voulu encore plus précis en indiquant qu’il est strictement interdit de fumer tout type de tabac et produit de tabac dans les lieux clos ou ouverts, et dans les transports en commun. Et dans sa définition de lieux publics, l’autorité a ratissé large en prenant en compte les maquis, les restaurants, les gares routières et ferroviaires, les bars, les boîtes de nuit et autres lieux de distraction ; des endroits que certains chiqueurs de tabac considéraient jusque-là comme des zones de non- droit. Tous les fumeurs publics sont donc prévenus. Et pas qu’eux. Les gérants de ces espaces publics gagneraient, eux aussi, à prendre les dispositions nécessaires pour faire respecter la mesure à leur niveau. Tous y ont intérêt, parce qu’en cas de non-respect de la mesure, les contrevenants s’exposent à des sanctions dont 15 000 F CFA pour les fumeurs et 50 000 F CFA à 200 000 F CFA pour les responsables des transports en commun et les détenteurs des lieux publics. C’est une mesure salutaire. Mais l’efficacité d’une mesure ne réside que dans son application. Pour ne pas répéter les mêmes erreurs du passé, les autorités sont donc invitées à prendre toutes les dispositions nécessaires pour faire respecter cette mesure sur le terrain.
« Le Fou »