HomeA la uneINTERDICTION DE VENTE ET DE CIRCULATION DE MOTOS : Une mesure qui provoquera des grincements de dents mais…

INTERDICTION DE VENTE ET DE CIRCULATION DE MOTOS : Une mesure qui provoquera des grincements de dents mais…


La mesure a été validée par le Conseil constitutionnel, la plus haute juridiction habilitée à connaître de pareils cas. Il s’agit de l’interdiction de circulation de motos dans huit régions du pays, à savoir l’Est, le Sahel, la Boucle du Mouhoun, les Cascades, le Centre-Est, le Centre-Nord, le Nord et les Hauts-Bassins. Les engins concernés sont les motos de marque « Aloba, Sanili, Fortune » avec lesquelles opèrent généralement les groupes armés. A ce type d’engins motorisés indésirables, s’ajoutent les tricycles qui devront aussi garer pour un bout de temps. Et ce n’est pas tout. Car, les autorités sont allées plus loin en interdisant la commercialisation, l’importation voire la distribution de ces motos à problèmes, pour ainsi dire, et ce, pour une durée de six mois.  Quant aux commerçants qui disposent d’anciens stocks ou qui avaient des commandes en cours, ils n’ont pas été oubliés. Il leur est seulement demandé de se signaler auprès des services compétents. Avec ces nouvelles mesures, j’espère que les lignes vont bouger en matière de lutte contre le terrorisme puisque la capacité de mobilité des groupes armés, s’en trouvera très réduite. S’ils ne peuvent pas se déplacer facilement d’un point à un autre, c’est peu de dire que leur capacité de nuisance et leur voilure seront très réduites. En tout cas, personnellement, je soutiens les autorités dans leur volonté affichée de reconquérir l’intégrité de notre territoire. Je sais que les mesures prises auront des effets pervers sur les populations. J’en conviens.

 

 

Je voudrais inviter les autorités à communiquer davantage

 

 

Mais au regard du contexte sécuritaire qui est le nôtre, nous n’avons pas d’autres choix que de consentir des efforts. Car, comme on le sait, « on ne peut pas faire d’omelettes sans casser des œufs ». Ce n’est pas possible, et c’est connu de tous. Donc, laissons de côté nos intérêts personnels et égoïstes pour ne privilégier que l’intérêt supérieur de la Nation, qui, à mon avis, doit primer tout. En fait, si les autorités en sont arrivées à prendre ces  mesures drastiques, c’est parce qu’elles n’avaient certainement pas d’autre choix. Elles ont dû se rendre compte que certains d’entre nous, Burkinabè, ne jouent pas franc-jeu. Car, on a l’impression que certains veulent faire de la crise sécuritaire dans notre pays, une rente de situation ; tant ils en profitent pour faire de bonnes affaires. Peu importe si, en retour, des milliers de compatriotes sont trucidés par des terroristes, pourvu qu’eux s’en fassent plein les poches. Je veux parler de ceux-là qui fournissent des moyens de déplacement et du carburant aux groupes armés qui ont juré la perte de notre patrie. J’oublie volontiers ceux-là qui leur livrent des armes pour leur permettre de se repaitre du sang d’innocentes populations qui n’aspirent qu’à vivre en paix pour mieux gérer leur misère. Voyez-vous ? C’est tout simplement inhumain. Certains, dans la recherche effrénée de l’argent, sont prêts à tout. Ils sont sans morale et se comportent comme s’ils n’allaient jamais mourir. Et pourtant, nous avons tous le même destin. Cela dit, tout en soutenant les récentes mesures prises dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, je voudrais inviter les autorités à communiquer davantage là-dessus afin que les populations en comprennent le bien-fondé. Si elles sont bien sensibilisées, je reste convaincu qu’elles vont adhérer à ces mesures et que cela permettra de minimiser les risques de bavures qui, parfois, installent la méfiance entre les populations et les Forces de défense et de sécurité (FDS). En tout cas, pour ma part, j’ai décidé de garer ma moto jusqu’à nouvel ordre alors même qu’elle ne fait pas partie des engins motorisés blacklistés.

Qui dit mieux ?

 

« Le Fou »


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