INTERDICTION D’IMPORTATION DU POISSON TILAPIA AU BURKINA : Et les fraudeurs dans tout ça !
La semaine dernière, j’ai appris, par le truchement des médias nationaux, que notre pays, le Burkina Faso, a interdit l’importation du poisson tilapia en provenance de la Colombie, de d’Equateur, d’Egypte, d’Israël, de la Thaïlande et des Philippines.
Les dangers encourus par le consommateur étant moindres, cette mesure d’interdiction d’importation, de distribution et de commercialisation vivant sous diverses formes ou mort congelé, est, à ce qu’on dit, plus économique que sanitaire. Car, selon les autorités burkinabè, les fermes qui produisent le poisson tilapia au plan national, pourraient prendre un coup si des mesures conservatoires ne sont pas prises en amont. Puisque, poursuivent-elles, le tilapia infecté pourrait contaminer l’espèce locale sous diverses formes, au niveau des fermes. Laissez-moi vous dire que j’ai personnellement apprécié cet esprit d’anticipation de nos autorités qui ont vu juste. Car, cette mesure d’interdiction d’importation du poisson tilapia, permettra de protéger nos fermes locales qui, parfois, font face à une forme de concurrence déloyale. Et là, je sais de quoi je parle. Car, mon oncle Taladia est pisciculteur. Et pas plus tard qu’en novembre dernier, il me parlait de cette affaire de poisson tilapia qui, disait-il, pourrait leur créer des ennuis. J’imagine donc qu’il a dû sauter de joie quand il a vu l’arrêté ministériel qui stipule que seront saisis et détruits toute espèce de tilapia sauvage ou d’élevage et tous produits dérivés de tilapia provenant des six pays sus-cités. Franchement, je tire mon chapeau aux autorités burkinabè. Car, comme le dit l’adage, « mieux vaut prévenir que guérir ». Toutefois, là où je suis resté sur ma soif, c’est lorsque j’entends dire que les éventuels contrevenants à cette mesure n’encourent pas de poursuites judiciaires. Je ne suis pas d’accord avec cela.
Il faut mettre au pas les fraudeurs
Car, je parie que sachant qu’il n’y a aucune possibilité de les poursuivre sur le plan judiciaire, certains commerçants véreux braveront l’interdiction. Pour eux, l’essentiel, c’est de se faire des sous, peu importe si l’économique du pays et la santé du consommateur en prennent un coup. Du reste, au Burkina, l’expérience a montré que les circuits frauduleux sont si nombreux qu’il faut se garder de dire que toutes les importations se font dans les règles de l’art.
Je suis fou certes, mais je doute bien de la sincérité et de la loyauté de certains agents chargés du contrôle zoo-sanitaire. Si fait que notre marché est régulièrement inondé de produits avariés ou impropres à la consommation. Je peux vous citer des exemples à la pelle, mais par pudeur, je choisis de taire les noms. Mais je dis et je répète que ceux qui se sentiront morveux, pourront se moucher. En tout cas, « on vous connaît », pour reprendre l’expression chère à une artiste que j’adore tant. Que croyez-vous ? Je suis fou, mais laissez-moi vous dire que je suis grand mélomane. Pour revenir à nos moutons, je vais demander aux autorités d’ouvrir l’œil et surtout le bon. Car, il ne sert à rien de prendre des mesures si l’on ne veille pas à leur mise en application sur le terrain. Donc, il faut mettre au pas les fraudeurs.
Et Dieu seul sait s’ils sont nombreux qui, à l’heure actuelle, sont en train d’affiner leurs méthodes. Et comme le mot « tilapia » n’est pas écrit sur le front du poisson en question, il serait difficile pour moi de faire la part des choses.
« Le Fou »