INTERPELLATION DE PRESUMES PROFANATEURS DE LA TOMBE DE DJ ARAFAT : Le mal sera-t-il réparé ?
Au lendemain de la profanation de la tombe du célèbre artiste-musicien invoirien DJ Arafat, une douzaine de personnes, de sources concordantes, ont été interpellées. « Les enquêtes se poursuivent pour l’interpellation de tous les coupables et pour situer les responsabilités à tous les niveaux. Le procureur de la République a été saisi et cet acte ne restera pas impuni », a indiqué le préfet d’Abidjan.
La question que l’on pourrait se poser est la suivante : le mal sera-t-il réparé ? En effet, si l’on ne peut pas mettre en doute l’opportunité de telles interpellations qui dénotent, sous un certain angle, de la volonté de l’Etat ivoirien de marquer son autorité, l’on se demande si la suite judiciaire de ce dossier permettra effectivement d’identifier tous les coupables et de les châtier à la hauteur de l’ignominie de leur acte. Il faut le souhaiter vivement.
Il faut encourager les autorités ivoiriennes à mener ce dossier à bon terme
D’abord, pour la famille du défunt, une fois de plus meurtrie dans son cœur et dans sa chair, et qui aurait bien aimé se passer de ce traitement dégradant de la dépouille de son cher disparu. En tout cas, on n’avait pas besoin d’en rajouter à sa douleur. Ensuite, pour que cela puisse servir d’exemple à une jeunesse en manque de repères et en pleine déliquescence morale. C’est pourquoi il faut encourager les autorités ivoiriennes à mener ce dossier à bon terme, dans la rigueur et la fermeté. Car, au-delà de leur prompte réaction qui a permis de « re-enterrer » manu militari le mort, un coup de balai est nécessaire dans le milieu de cette jeunesse égarée, qui ne sait pas se fixer de limites.
Cela est d’autant plus nécessaire que si les autorités ivoiriennes n’y prennent garde, c’est l’avenir du peuple ivoirien tout entier qui risque d’être pris en otage par cette frange de la jeunesse qui ne comprend que le langage de la rue et qui semble vouloir dicter sa loi à toute la Nation. Il n’y a qu’à se référer au phénomène des « microbes » pour s’en convaincre. Point besoin donc d’en rajouter une couche avec ces « Chinois » dont rien ne saurait justifier de tels actes qui vont au-delà de l’entendement.
En effet, comment peut-on en arriver une telle monstruosité rien que pour satisfaire une curiosité ? Pour qui se prennent ces individus sans foi ni loi et qu’ont-ils dans le cerveau pour penser un seul instant que la famille du disparu a pu se rendre complice d’une mascarade rien que pour alimenter le buzz? C’est à se demander si ces fanatiques du Daïshikan ne pensaient pas que de par son art, l’icône du coupé-décalé leur appartenaient, bien plus qu’à sa propre famille. Mais en agissant comme ils ont osé le faire, savent-ils seulement qu’ils ont vraiment touché le fond ? En tout cas, tout porte à croire que si ces individus ne sont pas des dérangés mentaux, c’est qu’ils ont un problème avec la société ivoirienne, en faisant preuve d’un égocentrisme de mauvais aloi.
L’épisode de la profanation de la tombe et du corps de Dj Arafat doit être une interpellation pour toute la classe politique ivoirienne
C’est pourquoi il importe de leur envoyer un signal fort par une procédure aboutie, car, au-delà de ces fanatiques dont l’acte ignoble heurte le bon sens et la raison, c’est l’image de la Côte d’Ivoire tout entière qui s’en trouve écornée. Et comme le mal est déjà consommé, comment à présent réparer l’image du pays aux yeux du monde entier ? Là est la véritable question. Au total, il appartient aux autorités ivoiriennes de savoir tirer tous les enseignements de cette situation déplorable qui devrait servir de leçon. Car, tout porte à croire que sa jeunesse vit un véritable malaise et que le mal est profond : celui d’ une jeunesse déboussolée, et qui, ne se retrouvant pas forcément dans le discours des politiques, a décidé d’agir suivant ses propres codes. C’est pourquoi l’épisode de la profanation de la tombe et du corps de Dj Arafat doit être une interpellation pour toute la classe politique ivoirienne.
En tout état de cause, il est impératif de redresser la barre pendant qu’il est encore temps, avant que le monstre ne devienne totalement incontrôlable. Il y va de l’intérêt de tous. Car, ce sont autant de signes et de raisons de croire que cette jeunesse constitue une véritable bombe à retardement. La Côte d’Ivoire doit impérativement se ressaisir.
« Le Pays »