JIR : un nouveau parti dans le paysage politique Burkinabe
Au moment où l’actualité politique du Burkina Faso est marquée par des débats contradictoires sans précédents sur notamment les sujets de l’article 37 et du Sénat, des jeunes ont décidé de porter sur les fonts baptismaux leur parti : Alliance des jeunes pour l’indépendance et la République, en abrégé AJIR. Créé le 25 janvier dernier suite à une assemblée générale, les responsables du parti ont convié la presse le 13 février dernier à son siège sis à Wemtenga, pour non seulement porter à la connaissance du public surtout des jeunes de l’existence du parti, mais aussi, pour dévoiler les raisons qui les ont poussés à créer leur formation politique.
« Nous avons décidé de créer un parti politique parce que nous avons constaté que les jeunes, fer de lance du développement, sont marginalisés par le pouvoir en place. Si fait qu’ils ne savent plus à quel saint se vouer. A travers l’Alliance des jeunes pour l’indépendance et la République, nous allons lutter pour une meilleure prise en compte des préoccupations et des aspirations profondes de la jeunesse », a fait savoir Adama Kanazoé, président du nouveau parti, AJIR, au cours de la conférence de presse. Une conférence de presse aux allures de meeting puisque les militants et sympathisants du parti ont massivement fait le déplacement au siège pour y assister. Dans sa déclaration liminaire, le président du parti a expliqué les raisons qui les ont poussés à créer le parti en ces termes : « De toute évidence, la situation de la jeunesse burkinabè se révèle être la manifestation de l’échec des politiques publiques. Au chômage quasiment endémique, s’ajoute une absence inquiétante du rêve d’un avenir meilleur. La non- implication de celle-ci, considérée comme du bétail électoral, dans la conduite des affaires publiques se conjugue avec des promesses mirifiques sans cesse renouvelées. C’est une situation de prise en otage politique et psychologique incontestablement compromettant pour l’épanouissement de la jeunesse ». C’est donc pour sortir de cette situation que l’AJIR a été créée. Et comme tout parti politique, l’AJIR vise la conquête du pouvoir d’Etat afin de dérouler son programme de société pour un développement plus harmonieux du Burkina Faso, faisant la part belle à l’investissement privé pour booster la croissance, tout en assurant une juste répartition des richesses pour plus d’équité sociale d’où la social-démocratie, l’idéologie choisie par le parti. « Le modèle de société de l’AJIR est la social-démocratie car les préoccupations profondes de la jeunesse telle la création d’emplois ne saurait trouver solution sans une croissance plus accrue, donc sans un investissement privé plus important. Il faut donc créer les conditions pour booster les investissements nationaux et internationaux mais il faut également un minimum de contrôle de l’Etat pour une répartition juste des richesses, pour plus de justice sociale », a expliqué Adama Kanazoé avant d’ajouter : « L’AJIR est un parti d’opposition qui a été déclaré comme tel au ministère de l’Administration territoriale et de la sécurité ». Mais en attendant de se lancer dans la conquête du pouvoir, l’AJIR entend insuffler une dynamique plus participative de la jeunesse de sorte à la faire passer du stade d’observateur de la scène politique à celle d’acteur. La devise du parti dont le bureau exécutif national provisoire compte 43 membres, est « Démocratie-Travail-Développement ». « Quelle est la position de l’AJIR sur l’article 37 et la mise en place du Sénat ? », a voulu savoir un journaliste. « Notre position est celle de l’opposition politique, c’est-à-dire que nous ne voulons pas de la révision de l’article 37 ni de la mise en place du Sénat », a répondu Adama Kanazoé qui a invité tous les jeunes du Burkina à rejoindre son parti pour qu’ensemble, ils puissent lutter pour l’avènement d’une ère nouvelle au Burkina Faso.
Yannick SANKARA
Légende :
1 – Adama Kanazoé, président de l’AJIR (milieu), a invité les jeunes à se lever pour qu’ensemble ils puissent lutter pour la prise en compte de leurs préoccupations et aspirations profondes (Ph. E. Kafando)
2 – Les militants et sympathisants du parti sont venus assister à la conférence de presse (Ph. E. Kafando)