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JOURNEE MONDIALE CONTRE LE SIDA SUR FOND DE CONID-19


Le 1er décembre de chaque année, est célébrée à travers la planète, la journée mondiale contre le Sida, du nom de cette pandémie qui a bouleversé le monde au milieu des années 80. Cette année, la commémoration se tient sous le thème : « Solidarité mondiale et responsabilité partagée », en pleine pandémie du Covid-19 qui n’est pas non plus loin de mettre le monde sens dessus dessous, eu égard à ses conséquences socioéconomiques qui ont bousculé les habitudes des Hommes. Au Burkina, l’événement est célébré sous le signe de la sensibilisation au dépistage systématique à la naissance, pour une amélioration de la santé de la famille en général et une meilleure prise en charge de la santé mère-enfant. Cela dit, un virus pouvant en cacher un autre, le moins que l’on puisse dire, c’est que Covid-19 a aujourd’hui pratiquement mis sous  éteignoir le Virus d’immunodéficience humaine (VIH) qui avait pourtant mis le monde en émoi et la science au défi, par ses ravages au sein des populations.

 

Plus de trente ans après son apparition, on ne connaît toujours pas de vaccin au Sida

 

Comment peut-il en être autrement tant, depuis près d’une décennie maintenant, cette maladie qui passait pour être celle «de la honte », principalement en raison de son mode de contamination par voie sexuelle, et encore plus pour celle du siècle, semble ne plus être dans les priorités des grands de ce monde alors qu’elle continue de faire des ravages au sein des populations ? On en veut pour preuve la diminution des financements des programmes de lutte contre le Sida de façon générale dans le monde et particulièrement en Afrique, alors que ce continent, contrairement à d’autres, n’a pas fini de payer le lourd tribut qui est le sien à la maladie. Même si les nombreux progrès enregistrés dans la lutte, ont permis de ramener le fléau à des proportions plus ou moins maîtrisées. Le plus incompréhensible, c’est que plus de trente ans après son apparition, on ne connaît toujours pas de vaccin au Sida alors que virus pour virus, en moins d’un an d’apparition et de ravages dans le monde, le Covid-19 se trouve plusieurs candidats- vaccins en vue de son éradication dans le monde. Cela est fort louable. Mais si la science est capable d’une telle prouesse pour le virus à couronne nouvellement apparu dans la forme qu’on lui connaît, pourquoi en va-t-il autrement pour le Sida qui est beaucoup plus ancien et dont continuent de mourir de nombreuses populations, notamment en Afrique où les malades n’ont pas les moyens de s’offrir des médicaments de dernière génération?  Question à un sou. C’est pourquoi l’on est amené à se demander si l’on cherche véritablement à vaincre aujourd’hui le VIH dans le monde. Et la question est loin d’être anodine. Car,  en faisant le parallèle avec le Covid-19, on se rend compte que la recherche, dans ce domaine, avance à pas de géant, contrairement au Sida qui semble marquer le pas, depuis la découverte des antirétroviraux. Cela laisse forcément un goût d’inachevé en ce qui concerne le VIH. D’autant qu’en ce qui concerne le Covid-19, l’espoir de trouver un vaccin à plus ou moins court terme est bien réel.

 

L’Afrique doit se réveiller

 

Or, comme par hasard, il se trouve que malgré son dénuement, l’Afrique est aujourd’hui le continent qui résiste le mieux au coronavirus dont les ravages n’ont pas fini de donner le tournis aux puissances occidentales en raison des hécatombes causées au sein de leurs populations désemparées, au grand désarroi de leurs dirigeants. Est-ce parce que le Covid-19 décime plus les Occidentaux que la priorité de l’heure semble aller à la recherche de son vaccin comparativement au Sida qui a fait son lit en Afrique? Bien malin qui saurait répondre à cette question. En attendant, on peut avoir le sentiment que le Sida est, aujourd’hui, le parent pauvre de la recherche. Car, le constat qui se dégage est que pendant que tout semble fait pour tirer le plus vite possible le monde de la pandémie du Covid-19, dans le même temps, les choses semblent piétiner pour le Sida au point que la recherche d’un vaccin ne semble plus être une priorité. Face à un tel  constat, a-ton encore besoin de se convaincre que ce sont les intérêts des grandes nations qui guident la recherche ? Quoi qu’il en soit, l’Afrique doit se réveiller. Elle ne peut pas continuer à toujours tout attendre de l’extérieur. C’est pourquoi l’on a envie de se demander où sont passés nos chercheurs. Car, si l’empressement de l’Occident à trouver le plus rapidement possible un vaccin contre le redoutable virus à couronne, devait répondre à  la logique d’un instinct de survie,  pourquoi en irait-il autrement en Afrique où le Sida continue de faire des ravages ?   C’est dire si à défaut d’un vaccin, la mise au point d’un traitement efficace et pourquoi pas curatif du Sida, serait une belle façon pour des chercheurs africains,  d’entrer dans l’histoire. Et le jeu en vaut la chandelle. Car, autant il paraît évident que tant qu’il y aura un seul humain atteint du Covid-19 sur la terre, le monde ne sera pas à l’abri, autant on peut risquer la comparaison en ce qui concerne le Sida.

 

« Le Pays »

 

 

 


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