HomeA la uneLE BURKINA FASO PARMI LES PAYS LES MOINS PACIFIES AU MONDE  

LE BURKINA FASO PARMI LES PAYS LES MOINS PACIFIES AU MONDE  


La paix ! Voilà un concept qui est en passe de devenir une denrée rare dans le monde,  tant il est en proie à toutes sortes de violences pour cause d’insécurité ou de conflits à travers la planète. Et en la matière, le continent africain est en train de battre de tristes records. En tout cas, c’est ce que dit l’édition 2021 du Global Peace Index, un indice de l’IEP (Institute for Economics and Peace) basé à Sydney en Australie et qui compte des bureaux à Bruxelles en Belgique, à Harare au Zimbabwe, à Mexico au Mexique, à La Haye aux Pays-Bas et à New York aux Etats-Unis d’Amérique.  Ce rapport classe cinq pays africains dans le top 10 des nations les moins en paix dans le monde. Il s’agit du Soudan du Sud (160è/166), de la Somalie, de la République démocratique du Congo, de la Libye et de la République centrafricaine qui forment, avec l’Afghanistan, le Yémen, La Syrie, l’Irak et la Russie, le dixtuor des pays les moins pacifiés au monde. Au rang africain, des pays comme le Mali, le Nigeria, le Cameroun, l’Ethiopie et le Niger, viennent compléter, avec les cinq premiers, la liste des dix pays africains au degré de pacifisme le plus bas du continent noir.

 

Il n’y a pas de doute que le Burkina doit principalement ce classement à la situation sécuritaire délétère liée au terrorisme

 

 

 

Dans ce triste tableau, sans se trouver au bas du classement, le Burkina Faso occupe la peu flatteuse place de pays qui a connu le plus fort recul de la paix au monde, sur son territoire, passant de la 122ème place en 2020, à la 134ème en 2021 après avoir occupé la 80ème place en 2018. Une porte déjà ouverte que ce rapport, peut-on dire, enfonce, depuis que le pays est entré dans l’œil du cyclone terroriste en 2016 au point de ne plus jamais connaître la paix.  Comment peut-il en être autrement quand on sait qu’au nombre des 23 indicateurs de mesure, figurent des critères comme le nombre de conflits internes et externes, le nombre de morts dans les conflits, le niveau de criminalité, le nombre de réfugiés ou de déplacés ou encore la potentialité d’actes terroristes ? Quand on sait la situation que traverse le Burkina depuis maintenant plus de cinq ans,  il n’y a pas de doute que le Burkina doit principalement ce classement à la situation sécuritaire délétère liée au terrorisme qui a connu le pic des attaques durant les deux années écoulées, avec toutes les conséquences qui vont avec en termes de dégâts matériels et humains et de déplacement de populations. C’est dire si jadis considéré comme un havre de paix, le pays des Hommes intègres a aujourd’hui beaucoup d’efforts à faire pour retrouver son lustre d’antan. C’est pourquoi, loin de jeter l’anathème sur qui que ce soit, ce rapport doit d’abord interpeller. Il doit d’autant plus interpeller qu’aux termes du même rapport, le recul a été globalement faible en 2020 (-0,07%). Mais ces chiffres tendent à placer le Burkina Faso dans le lot des 73 pays qui ont vu leur situation s’aggraver au moment où près de 90 autres ont connu une nette amélioration pour gagner en paix.

 

Il ne s’agit pas de chercher à cacher le soleil avec son doigt en se prostrant dans une attitude d’indignation

 

 

Les autorités sont donc, en premier, interpellées à une prise de conscience de la gravité de la situation sécuritaire qui continue de se dégrader malgré les efforts du gouvernement, pour un diagnostic sans complaisance de la situation afin d’envisager au mieux des solutions à plus ou moins long terme. Car, ces types de rapports sont le genre de mauvaise publicité qui ternit l’image d’un pays en plus de le présenter sous l’aspect d’une destination peu recommandable, quand il ne contribue pas tout simplement à décourager les investisseurs. C’est pourquoi, au-delà du gouvernement, c’est l’ensemble des Burkinabè qui sont interpellés à travailler ensemble à renverser la tendance et à corriger cette mauvaise image du pays en donnant la réplique sur le terrain, à l’ennemi commun qu’est le terrorisme. Mais cela ne saurait se faire dans la division des fils et filles du pays, qui fait plutôt le jeu de l’adversaire. C’est dire si à côté des efforts déjà engagés sur le terrain militaire, il est impératif d’avancer aussi sur le terrain de la réconciliation nationale pour se donner de meilleures chances de venir à bout de l’ennemi. Autrement, il est à craindre que le Burkina ne continue sa plongée sous marine dans les profondeurs de ce classement et sa descente aux enfers et dont le réveil pourrait être plutôt douloureux. Et dans le cas d’espèce, il ne s’agit pas de chercher à cacher le soleil avec son doigt en se prostrant dans une attitude d’indignation, encore moins de se chatouiller pour rire en minimisant le danger ou en essayant d’édulcorer une situation qui reste encore bien préoccupante et loin d’être totalement maîtrisée.

 

« Le Pays »


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