LE CHEF DE LA DIPLOMATIE FRANÇAISE A ALGER
Le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, est en visite à Alger. Il s’agit d’une « visite de travail, d’évaluation et de relance des relations », a indiqué Le Quai d’Orsay dans un communiqué. Durant son séjour en terre algérienne, le diplomate français rencontrera, tour à tour, son homologue Ramtane Lamamra, et le président Abdelmadjid Tebboune. Rappelons que c’est le premier déplacement d’un officiel français à Alger depuis que la France et l’Algérie sont entrées dans une nouvelle ère de crise diplomatique. Tout a commencé le 28 septembre dernier, lorsque la France avait décidé de durcir les conditions d’obtention de visas à certains ressortissants du Maghreb dont des Algériens. La France reprochait, en effet, au Maroc, à l’Algérie et à la Tunisie qui sont concernés par cette mesure, de « freiner l’efficacité des reconduites à la frontière une fois les obligations de quitter le territoire français délivrées ». Toute chose qui avait valu à l’ambassadeur français à Alger, d’être convoqué par les autorités algériennes pour se voir notifier une « protestation formelle ».
On ose espérer qu’avec le déplacement de Jean-Yves Le Drian, les épais nuages qui assombrissent l’axe Paris-Alger, se dissiperont
Mais la goutte d’eau qui a fait déborder le vase a été les révélations faites par le journal Le Monde, selon lesquelles le président Emmanuel Macron, au cours d’un dialogue avec les petits-enfants de Harkis, aurait affirmé que l’Algérie, après son indépendance, s’était construite sur « une rente mémorielle » entretenue par « un système politico-militaire ». Cette sortie du numéro un des Français, faut-il le rappeler, avait provoqué l’ire des autorités algériennes qui avaient non seulement rappelé leur ambassadeur à Paris pour consultation, mais aussi interdit, en représailles, le survol de leur territoire aux avions militaires français. Jean-Yves Le Drian saura-t-il calmer le jeu en décrispant l’atmosphère très tendue entre Paris et Alger ? On attend de voir. Car, comme on le sait, le président Tebboune n’y était pas allé avec le dos de la cuillère pour exiger de son homologue français, « un respect total » de son pays. Toute chose qui ne semblait pas tombée dans l’oreille d’un sourd puisque le président Macron, comme pour se racheter, avait souhaité un « apaisement » avec Alger, évoquant des « relations cordiales » avec le président Tebboune. On ose espérer qu’avec le déplacement de Jean-Yves Le Drian, les choses rentreront dans l’ordre et que les épais nuages qui assombrissent l’axe Paris-Alger, se dissiperont.
B.O