HomeA la uneLE DEPUTE ALEXANDRE SANKARA A SORGHO EVRA  : « Combien avez-vous touché en 17 petits jours au CNT ? »

LE DEPUTE ALEXANDRE SANKARA A SORGHO EVRA  : « Combien avez-vous touché en 17 petits jours au CNT ? »


Dans notre édition du jeudi 15 janvier dernier, nous publiions une déclaration du PEDN sur la polémique qui enfle autour du montant des émoluments des membres du CNT. Le parti disait regretter le niveau du débat politique et intellectuel. Nommément cité dans l’article en question, le député Alexandre Sankara, réplique à travers le droit de réponse ci-dessous. Il lui demande de bien vouloir dire au peuple combien il a perçu en 17 jours de travail au CNT. Lisez !

 

Monsieur SORGHO,

Dans « Le Pays » N° 5773 du jeudi 15 janvier 2015, vous avez publié une déclaration que vous qualifiez de «première déclaration majeure de l’année 2015 » dans laquelle vous évoquez la question des émoluments des députés de la transition. Sur ce sujet vous dites que «le député Alexandre Sankara, de la composante parti politique, désigné par son parti l’UNIR/PS, a avancé des allégations volontairement erronées sur le traitement des députés ». Vous émettez alors trois hypothèses pour étayer votre argumentaire :

– ma frustration et ma déception après mon échec dans ma convoitise du poste de questure et de la présidence de la COMFIB ;

– l’intention d’un sankariste de faire du populisme ;

– le reflet de l’incapacité de mon parti, l’UNIR/PS, à gouverner notre pays.

 

Tant que les attaques et les affabulations étaient dirigées contre ma personne après mon émission vérité, j’avais décidé de ne pas y répondre parce que la vérité, comme on le dit chez nous, rougit les yeux mais ne les crève pas, mais aussi et surtout parce que le peuple a définitivement compris qui lui dit la vérité et qui lui ment.

 

Mais M. Sorgho, pardon, «honorable député de la transition», vous êtes sorti du cadre de notre débat pour vous en prendre à mon parti. Et là je ne peux me taire.

 

C’est pourquoi, à travers ces quelques lignes et dans un français facile pour vous permettre de comprendre définitivement la leçon, je voudrais vous dire ceci :

 

  1. A propos des émoluments des députés de la transition

 

Vous dites que j’ai avancé des « allégations volontairement erronées sur le traitement des­ députés». Je m’attendais à ce que vous indiquiez dans votre «première déclaration majeure» le montant non erroné que vous avez touché. M. Sorgho, combien avez-vous touché en seulement 17 jours de travail, oui 17 petits jours? Est-il si difficile pour un «député», fût-il de la transition, surtout de la transition, de dire au vaillant peuple du Burkina Faso, par qui et pour qui il est devenu député, combien il coûte au trésor public? M. Sorgho, votre silence sur le sujet dans votre « déclaration majeure» parle plus que votre déclaration elle-même.

 

  1. A propos de ma frustration et de ma déception après l’échec de ma convoitise du poste de questure et de la présidence de la COMFIB

 

Je n’ai jamais été candidat au poste de questure. Cela peut se vérifier aisément car le jour des votes, la liste des candidats aux différents postes a été affichée dans le hall de l’hôtel qui nous sert d’hémicycle. Certainement, M. Sorgho que vous n’avez pas lu les informations sur le tableau d’affichage ce jour. Rien d’étonnant. Quand on ne sait pas compter, on ne sait pas non plus lire.

J’ai été candidat au poste de président de la Commission des finances et du budget (COMFIB) parce que je voulais apporter mon expertise (je suis inspecteur des impôts) et  mon expérience (j’ai été membre de la COMFIB dans la législature précédente) au Conseil national de la transition afin que nous réussissons la mission qui nous été confiée par le peuple. Mais pour des raisons que je n’évoquerai pas ici, j’ai volontairement retiré ma candidature quelques heures avant le vote. Là aussi, M. Sorgho, vous ne pouvez pas le dire dans votre «première déclaration majeure ».

Vous ne pouvez pas dire au peuple combien vous avez empoché,

Vous ne pouvez pas dire au peuple que je n’ai pas été candidat au poste de questeur,

Vous ne pouvez pas dire au peuple que j’ai retiré volontairement ma candidature au poste de président de la COMFIB quelques heures avant le vote.

 

Mais bon Dieu, M. Sorgho, qu’est-ce que vous pouvez dire enfin au peuple ? Rien, absolument rien de tout ce qui est vérité ne peut être dit par vous. Ah là, il ne reste plus qu’à souhaiter bonne chance au CNT.

 

  1. A propos de l’intention d’un sankariste de faire du populisme

 

Je ne savais pas que dire la vérité, rien que la vérité sur ce que je coûte aux contribuables burkinabè était faire du populisme. Eh bien, si tel est le cas, vive alors le populisme et que tous les politiques fassent du populisme pour le bien du peuple. Mais M. Sorgho, je comprends parfaitement que vous en soyez incapable puisque vous ne pouvez pas dire la vérité.

 

  1. A propos de l’incapacité de l’UNIR/PS à gouverner le pays

 

Le député Sankara a dit la vérité sur les émoluments qu’il a perçus en 17 jours de travail. Pour vous, monsieur Sorgho, cela reflète l’incapacité de son parti à gouverner le pays. Le PEDN est capable de gérer le pays, mais son président est incapable de dire à ceux qu’il compte gouverner combien il touche par mois en tant que député désigné. Je laisse le soin aux « militants du PEDN » d’apprécier le jugement qu’a leur président sur les notions de vérité et de gouvernance.

Mais un conseil, monsieur Sorgho, si vous espérez un jour gouverner le pays, il faut commencer par participer aux élections car pour le moment, le PEDN n’a pas encore pris part à une seule compétition électorale.

Rendez-vous donc, « cher collègue président député de la transition » en octobre et novembre 2015 pour les élections générales pour que le peuple, à qui vous cachez la vérité sur votre salaire immérité, décide de qui est capable ou non de le gérer.

 

Alexandre SANKARA

 


Comments
  • J’ai suivi le débat à la TNB et je ne vois pas le caractère populiste des déclarations du député Alexandre Sankara. A mon avis, dans le contexte actuel où le peuple réclame la transparence dans la gestion de la chose publique, on doit applaudir les déclarations du député Sankara. J’aurai aimé par la même occasion que les ministres de la Transition nous disent combien ils coûtent chacun au contribuable burkinabé. Dans la même lancée, je voudrais voir la liste des biens de ceux qui nous dirigent au moment où ils entrent en fonction et une autre liste au moment où ils en sortent. De grâce M. Sorgho, le député Sankara n’a rien fait de mal dans tout ce qu’il a déclaré. Faites la paix pour évacuer ce malentendu.

    20 janvier 2015

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