LESOTHO :Coup d’Etat ou coup de farce ?
La situation est toujours confuse au Lesotho, du nom de ce petit pays montagneux et enclavé, logé dans les entrailles de l’Afrique du Sud. En effet, des soldats de l’armée de Lesotho ont pris le contrôle du quartier général de la police et brouillé toutes les transmissions radiotéléphoniques du pays ; obligeant le Premier ministre à prendre la poudre d’escampette, pour se refugier en Afrique du Sud voisine.
L’Afrique renvoie l’image d’un continent où règnent toujours l’instabilité et l’anarchie
On ne sait donc pas s’il s’agit d’un simple mouvement d’humeur ou d’une tentative de coup d’Etat, tant la confusion est énorme. Mais l’un dans l’autre, le Lesotho en particulier et l’Afrique en général, renvoient au reste du monde l’image d’un continent où règnent toujours l’instabilité et l’anarchie. Tout d’abord, c’est en Afrique que deux institutions comme l’armée et la police dont la mission première est de veiller à la sécurité des populations, peuvent s’offrir en spectacle, en jouant au matador et au matamore. Et le cas du Lesotho n’est pas isolé, puisqu’on a encore en mémoire la rixe inutile et ridicule qui avait opposé les policiers aux bidasses en 2006 au Burkina Faso, et qui avait mis à mal la cohabitation entre les deux corps. De pareilles scènes indignes sont impensables en Occident où, plutôt que de passer le temps à se jalouser et à se chamailler, la police et l’armée ont compris qu’elles sont deux forces complémentaires, dans la limite des prérogatives dévolues aux uns et aux autres. Le rôle de la police est de veiller à la sécurité des citoyens et celui de l’armée est de préserver l’intégrité du territoire. A moins d’avoir fait le choix de la diversion, on ne comprend donc pas pourquoi des soldats lesothans ont décidé d’assiéger le commissariat de Maseru, au motif qu’il faut désarmer la police, qui, selon eux, est en train d’armer certains partis politiques. L’argument est si spécieux qu’il ne convainc personne.
L’UA devrait faire dans la prévention
Ensuite, au cas où se confirmait l’hypothèse d’un coup d’Etat, l’Afrique aura donné la preuve qu’elle ne s’est toujours pas départie de ses vieilles habitudes. Car, même l’Amérique latine qui était son émule, semble avoir oublié l’époque des pronunciamientos et s’est véritablement engagée sur le chemin de la démocratie. Mais en Afrique, quand on avance d’un pas aujourd’hui en terme de démocratie, on recule de deux pas demain, si fait que tous les acquis sont constamment bradés. Comment d’ailleurs peut-il en être autrement, si l’on sait que certains chefs d’Etat africains ont fait de la corruption, du népotisme et de l’impunité un mode de gouvernance, favorisant ainsi la naissance d’une nouvelle génération de riches qui roulent carrosse et qui narguent les crève-la-faim ? En vérité, et loin de nous l’idée de faire l’apologie des coups d’Etat, on peut affirmer que c’est le comportement de certains chefs d’Etat qui crée les conditions de coups d’Etat et qui pousse l’armée à prendre ses responsabilités, même si dans bien des cas, elle ne tarde pas non plus à décevoir. Les cas les plus édifiants sont ceux de Dadis Camara de la Guinée et de Amadou Haya Sanogo du Mali. Mais ce qui est d’autant plus déconcertant, c’est l’attitude désinvolte et coupable de l’Union africaine (UA) qui se montre parfois complaisante, face à l’incurie de certains dirigeants, préférant jouer les pompiers quand survient une déflagration. Pourtant, on sait bien qu’il existe des structures de prévention des conflits au sein de l’instance continentale. Dans la mesure où l’instabilité sociopolitique que connaissent certains pays africains tire ses origines de la mal gouvernance politique et économique, l’UA devrait faire dans la prévention en rappelant à l’ordre, s’il le faut, tous les dirigeants déviants. C’est à ce prix qu’elle pourra vaincre un jour, les coups d’Etat et non pas par de simples condamnations de principe.
Boundi OUOBA
article 37
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Ce coup est un avertissement pour les dernier Dinosaure d’Afrique : BIYA, MUGABE, COMPAORE, et d’autre apprentis sorciers. Si coup d’état ne les chasse pas, qui peut les chasser. Surtout avec nos oppositions faibles. Que cela donne à réfléchir. A mon avis notre pays a besoin d’une constituante qui va mettre un verrou définitif à la constitution et condamner tout ceux qui ont comploté contre la nation.
Au Burkina nous avons l’habitude des coup d’Etat. Il semble que c’est pas Blaise qu’on a mis fin aux coups d’Etat, mais les coup d’états risque de revenir avec lui.
Son entêtement a atteint un niveau sans retour.
31 août 2014