HomeA la uneLEVEE DU MANDAT D’ARRET CONTRE GUILLAUME SORO PAR LA JUSTICE BURKINABE : Le triomphe de la realpolitik  

LEVEE DU MANDAT D’ARRET CONTRE GUILLAUME SORO PAR LA JUSTICE BURKINABE : Le triomphe de la realpolitik  


 

En langue nationale mooré, on dit que l’eau finit sa course au pied de la montagne. Si tel est le cas, alors, l’affaire des écoutes téléphoniques impliquant Guillaume Soro est arrivée à son terme. En effet, et c’est le commandant Alioune Zanré, commissaire du gouvernement près le tribunal militaire de Ouagadougou, qui le déclare, « en ce qui concerne M. Guillaume Soro (…), le parquet (du tribunal militaire) a opté pour la procédure de dénonciation. Comme nous avons dénoncé les faits (…), nous n’avons plus compétence d’émettre un mandat d’arrêt contre M. Guillaume Soro ». En un mot comme en mille, il ne faut pas chercher « de-midi-à-quatorze-heures » comme on le dit vulgairement ici Burkina Faso : le commissaire Alioune Zanré vient de décréter, du moins, de siffler la fin d’une affaire, celle Guillaumé Soro, le président de l’Assemblée nationale ivoirienne, soupçonné d’être impliqué dans le coup d’Etat manqué du 16 septembre 2015 au pays des hommes intègres et qui a contribué à dégrader fortement les relations entre les deux pays.

Il ne faut pas compter sur le pouvoir d’ADO  pour arrêter et juger  l’ex-chef des rebelles

De facto, le fait de dénoncer les faits reprochés à Guillaume Soro auprès des autorités ivoiriennes afin que celles-ci se saisissent du dossier pour en donner une suite judiciaire, n’est rien d’autre qu’une manière subtile d’enterrer définitivement le dossier.  Conséquence, c’est le président de l’Assemblée nationale ivoirienne qui se frotte les mains car il sait que rien ne peut lui arriver, en tout cas, pas dans cette affaire de putsch et ce d’autant plus qu’il ne faut pas compter sur le pouvoir d’ADO  pour arrêter et juger  l’ex-chef des rebelles. Faut-il s’étonner de la tournure des évènements ? Assurément non ! Car depuis le départ, certains observateurs avaient estimé que l’affaire de mandat d’arrêt international lancé par la justice militaire contre Guillaume Soro n’irait pas loin. De même, les autorités des deux pays n’avaient jamais fait mystère de leur volonté de régler le problème par la voie diplomatique ; ne serait-ce que pour sauver les apparences. Sans grand bruit donc, on y est parvenu. Du reste, on voyait venir les choses. Au fait, l’annulation du mandat d’arrêt  contre Soro en fin avril par la Cour de cassation de Ouagadougou pour vice de forme était le déclenchement d’un processus dont l’épilogue nous a été donnée hier lundi 6 juin 2016. Mais que voulez-vous ? Le rétablissement de relations normales entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire avait un prix. Et ce prix était l’abandon des poursuites contre Soro. Comme on le dit, un mauvais arrangement vaut mieux qu’un bon procès.  Dans le cas d’espèce, il s’agit tout simplement du triomphe de la realpolitik.

Michel NANA


Comments
  • Kil arête de baratiner les gens ok

    7 juin 2016
  • Realpolitik, mon œil! Il s’agit plutôt d’une prime à l’injustice et à l’impunité. Continuez de cultiver l’iniquité, c’est le peuple tout entier qui le regrettera. Pendant ce temps les voleurs de poulets croupissent en prison attendant leur jugement. C’est écœurant et honteux. Quand allez vous comprendre que sans justice on n’avancera jamais. Cette compromission ne nous arrange pas. C’est regrettable! La justice est sans conteste le premier échec du nouveau pouvoir. Et cet échec coûtera cher.

    7 juin 2016
  • La justice militaire se conforme aux envies et à la volonté du pouvoir exécutif.

    7 juin 2016
  • Ah ouè!!!!! Mes chers du SAMAB et du SBM, notre justice est-ELLE vraiment indépendante sous le régime RSS? Trop de coïncidences m’amènent à poser cette question:
    1) Rock (l’exécutif ) promet un règlement diplomatique ce qui s’est effectivement produit;
    2) Le juge Bonkoungou qui a promis de réintroduire le mandat d’arrêt a été sauté et son remplaçant renonce au mandat (souhait de l’exécutif);
    3) Le juge a attendu que les élections municipales aient lieu pour annoncer ces annulations de mandats (souhait de l’exécutif). Il ne fallait pas une grogne suite à ces décisions judiciaires qui pouvaient compromettre l’élection des candidats RSS au niveau des communes;
    4) Les libérations provisoires sont méthodiques car faites au compte goutte pour suivre les instructions politiques des RSS etc.
    Chers forumistes? Croyez-vous que nos autorités judiciaires font vraiment faire la fameuse “dénonciation” aux autorités ivoiriennes? Moi je n’y crois pas. elles en parlent sur les ondes pour contenter la masse mais elles n’enverront aucun document officiel à Abidjan.
    Mieux je crois que même si Soro venaient pour faire son show dans les night club de Ouaga; les RSS le mettront en lieu sur et il ne sera angoissé par aucun juge. Chers SAMAB et SBM, ne revendiquer pas que le fric; revendiquer davantage votre indépendance car cela donne aussi du fric.

    7 juin 2016
  • Il suffit , selon Clemenceau , d’ajouter militaire à un terme pour qu’il perde tout son sens .

    7 juin 2016
  • ces une decision salutaire pr le bonheur des deux peuple

    7 juin 2016
  • il fallait s’y attendre. Ne vous faites pas d’illusion. Qui a bu boira! Qui a dîné avec le diable dnera encore et encore avec lui! La seconde insurrection est en cours de consolidation et elle marquera une étape qualitativement supérieure à la précédente. Que les déçus se rassurent. Malgré son RSP Blaise en parti en plein midi. Quid de ceux qui n’ont que leurs jambes malades pour courir?

    7 juin 2016

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