LIBERATION DE L’EPOUSE DE HAMA AMADOU : Le beau geste de Mahamadou Issoufou
Elle a rejoint son domicile et elle respire enfin l’air de la liberté. L’épouse de l’ancien président de l’Assemblée nationale nigérienne, Hama Amadou, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, accusée de « supposition de bébés » par la Justice de son pays, a été enfin élargie et ce, après sept mois de prison. Ainsi donc, le combat de ses avocats aura porté fruit ; eux qui, à l’instar de bien des partisans de Hama Amadou, ne voyaient dans cette affaire qu’une cabale politique montée par le président Mahamadou Issoufou pour nuire à son adversaire. En tout cas, en acceptant de libérer l’épouse de Hama Amadou, fût-ce provisoirement, le pouvoir nigérien a vu juste. Il n’avait pas d’autre choix que d’agir ainsi, au risque de donner raison à tous ceux-là qui, dans cette affaire, n’y voyaient que dalle, si ce n’est la volonté du président Issoufou d’écarter un adversaire devenu encombrant, et dont la capacité de nuisance, faut-il le rappeler, est grande. C’est donc un geste de magnanimité que d’avoir permis à cette pauvre dame abandonnée par son époux pusillanime, de regagner son domicile, tout en restant à la disposition de la Justice. Car rien ne justifiait encore la détention de cette dame après l’élargissement, il y a à peine un mois, de 16 autres personnes dont l’ex-ministre de l’Agriculture et son épouse, mêlées à cette même affaire de trafic de bébés. L’épouse de Hama Amadou était-elle plus coupable que les autres ? Qu’a-t-elle fait de singulier pour n’avoir pas bénéficié de la liberté provisoire au même moment que ses coaccusés ?
La détention prolongée de Adiza Amadou cache mal des raisons politiques
Ou bien payait-elle pour son époux qui a eu l’audace d’afficher ses ambitions politiques, notamment sa volonté de briguer la magistrature suprême en 2016 ? Certes, comme on le dit, la justice a ses raisons que la raison ignore, mais la détention prolongée de Adiza Amadou cache mal des raisons politiques. Surtout que sa mise en liberté provisoire intervient quelques jours seulement après l’élection mouvementée du successeur de son époux au perchoir, en la personne de Amadou Salifou.
Une concomitance des faits suspecte, qui ne peut qu’apporter de l’eau aux moulins des contempteurs du président Issoufou qui ne rateront pas l’occasion de tirer à boulets rouges sur lui. Car, tout porte à croire que le président Issoufou a commencé à lâcher du lest au moment où le sort politique de son adversaire est plus ou moins scellé. D’autant qu’il serait difficile pour Hama Amadou de retourner de sitôt au Niger pour se présenter à la présidentielle de 2016, l’épée de Damoclès planant toujours sur sa tête.
Boundi OUOBA