HomeFocusLUTTE CONTRE EBOLA :Le beau geste de la France

LUTTE CONTRE EBOLA :Le beau geste de la France


La France compatissante et solidaire de la Guinée Conakry.  Le pays de François Hollande vient, en effet, de jeter sa part de force dans la bataille engagée contre Ebola. Dans les faits, l’Hexagone délie les cordons d’une bourse estimée à 9 millions d’euros, à travers les mains de sa secrétaire d’Etat au développement et à la Francophonie. Annick Girardin n’est pas « venue les mains vides ».

 

La France marque sa présence

 

Au soutien financier destiné à la mise en place d’un centre de traitement et à la création d’une antenne de l’institut Pasteur,  s’ajoute une aide matérielle sous forme d’équipements hospitaliers notamment. Un geste inestimable s’il en est. Du baume au cœur de la Guinée qui, en ces moments difficiles,  mesure combien elle n’est pas seule dans l’épreuve. Si le geste est noble, beau et profond, il n’a pas moins le mérite d’envoyer un signal fort.

De fait, dans un contexte de quasi-débandade où l’échine est traversée par le frisson à la seule évocation du mot Ebola,  la France marque sa présence physique à travers la personne  de sa secrétaire d’Etat au développement et à la Francophonie. Toute chose qui n’est pas sans montrer à une certaine opinion, toujours arcboutée sur une conception erronée de la maladie, qu’un billet pour la destination Guinée n’est pas forcément synonyme de voyage pour  l’enfer. Du reste, le ministre guinéen de la Santé, le médecin colonel Rémy Lamah, s’est fait fort de le souligner : “Mme Girardin à Conakry est une preuve qu’on peut venir sans risque”.

Certes, cette phrase ne manque pas de visées politiques, l’intention étant sans doute de rassurer les investisseurs étrangers. Mais, elle pourrait aussi avoir pour effet de faire baisser la stigmatisation dont est victime la Guinée.

 

Conakry doit prouver que l’Occident n’aura pas eu tort

 

Cela dit, même si la présence de la secrétaire d’Etat peut passer pour un acte de courage et de solidarité forte, il faudrait tout de même se garder de tisser à la France, plus de lauriers qu’il n’en faut. Car, à la bourse de la solidarité en faveur de la Guinée frappée par la fièvre rouge, la France n’est  pas forcément la mieux cotée. Quid des Etats-Unis ou de Cuba, pour ne citer que ces pays qui auront mieux fait, en déployant notamment du personnel médical sur un terrain empli de périls, où rôde la mort ?

L’histoire retiendra qu’au moment où bien des pays se barricadaient, croyant ainsi se prémunir contre   la terrible maladie, des médecins et autres personnels humanitaires cubains ou américains, n’hésitaient pas à monter à l’assaut de la grande “tueuse”, bravant du même coup la peur. Et Dieu seul sait si l’humanité doit une fière chandelle à ces vaillants serviteurs.

Comme quoi, l’argent, le matériel, c’est bien, mais l’expertise humaine ajoutée à tout cela, c’est encore mieux. La France peut-elle mieux faire ? Pour l’heure, force, en tout cas, est de constater qu’elle a agi et va continuer probablement à agir, et son action n’est pas rien. Au demeurant, dans ce genre de circonstances, aucune forme d’aide n’est minime.

A présent, le moins que l’on puisse demander à la Guinée, c’est qu’elle tire le maximum de profit de l’élan de solidarité manifestée tous azimuts à son égard, quelles que soient sa forme et son importance. Afin qu’à l’heure du bilan, ce pays puisse dire que la forte mobilisation ressentie dans ces durs moments, lui a grandement servi à se remettre debout. Et Conakry doit prouver, par ses efforts personnels, que l’Occident n’aura pas eu tort d’avoir recouru à l’argent de son contribuable.

 

“Le Pays”    


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