LUTTE CONTRE LE TERRORISME AU BURKINA : La peur est-elle en train de changer de camp ?
« On peut nous attaquer certes, mais vous ne pourrez pas repartir sain et sauf. Et dans un futur proche, nous voulons tout mettre en œuvre pour qu’on ne puisse pas nous attaquer ». Tels sont les propos tenus par le chef de l’Etat à Kaya, lors d’une des rencontres qu’il a eues avec les forces vives à l’occasion de son séjour dans la région du Centre-Nord. Ces propos ont été aussitôt corroborés par les images de la télévision nationale dont il faut saluer par ailleurs l’évolution de la stratégie en matière de communication en période de guerre, montrant la traque des groupes armés après des attaques de positions militaires.
L’on est donc loin des déclarations démagogiques que l’on a connues de par le passé. Et l’on peut dire sans risque de se tromper que le Burkina vient de franchir un palier décisif dans la guerre qu’il mène depuis 2015, contre les terroristes qui tentent de saborder la Nation. Il faut donc saluer cette évolution positive qui a nécessité l’achat de nouveaux équipements militaires et la mise en place de stratégies militaires audacieuses et adaptées à la nature de la menace sécuritaire au Burkina Faso. Dans les jours à venir, l’on peut donc espérer que la peur changera enfin véritablement de camp. Les images de terroristes détalant comme des lièvres devant la puissance de feu des forces armées, le confirment bien. Et c’est bien ce qu’attendaient les Burkinabè qui n’en pouvaient plus d’enterrer leurs morts quand ils ne sont pas chassés de leurs villages respectifs et contraints d’emprunter les chemins de l’errance sans même parfois le minimum vital.
Il faut un véritable sursaut patriotique pour aider les FDS et les VDP à porter l’estocade à l’ennemi
Cela dit, maintenant que les choses vont dans le bon sens dans la reconquête du territoire national, il faudrait que les Burkinabè se remobilisent derrière les Forces de défense et de sécurité (FDS) pour accélérer la cadence de la marche vers la victoire. Cette remobilisation passe d’abord par la collaboration avec les unités combattantes, notamment la dénonciation des complicités internes des terroristes. En effet, on le sait, le mal a eu le temps de gangrener tout le tissu social de notre pays en y créant des intérêts économiques, rendant très difficile la traque de l’ennemi. Mais la remobilisation passe surtout par les efforts à consentir pour apporter le nerf de la guerre à travers la contribution citoyenne à l’effort de guerre. En la matière, l’on est encore loin du compte quand on se réfère à l’estimation des besoins financiers faite par les autorités de la Transition. Il faut donc un véritable sursaut patriotique pour aider les FDS et les VDP à porter l’estocade à l’ennemi.
L’accélération de la victoire est d’autant plus importante que la Transition est soumise à un agenda précis et que les populations ont besoin de retrouver au plus vite leurs localités respectives et entrer dans la saison pluvieuse en toute quiétude pour reprendre la production agricole. C’est la seule alternative pour éviter d’accentuer la crise humanitaire.
Sidzabda