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LUTTE CONTRE LE TERRORISME ET RESEAUX SOCIAUX


Les réseaux sociaux sont un puissant moyen d’information et de communication. De ce   point de vue, ils participent à l’épanouissement des citoyens et représentent un espace d’interpellations citoyennes pour tirer la gouvernance des pays vers le haut. Mais tout cela n’est possible que si les gens deviennent plus responsables dans la publication des infos sur les réseaux sociaux. Sans cette condition, en effet, les réseaux sociaux représentent un danger pour chacun et pour tous. Cela peut être observé dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. En effet, il ne se passe pas un jour sans que des individus ne publient sur les réseaux sociaux, des fake news de nature à semer la psychose au sein des populations. Rien qu’en fin de semaine dernière, des informations faisant état de la présence d’individus armés dans la ville de Ouagadougou, étaient relayées dans des groupes WhatsApp. Résultat : la peur et la psychose se sont immédiatement emparées de la ville au point que la Police et la Gendarmerie ont réagi promptement pour démentir l’information et rassurer les populations. Malgré tout, des gens sont restés sceptiques en arguant qu’ « il n’y a pas de fumée sans feu ». Cela est la preuve, entre autres, que le mal que créent les réseaux sociaux, est difficilement réparable. C’est  pourquoi les uns et les autres sont invités à publier les informations en général  et celles liées à la lutte contre le terrorisme en particulier, de façon responsable de sorte à ne pas jouer le jeu de l’ennemi. Cet aspect a été mis en relief  dans la déclaration liminaire de la conférence  de presse que le général Simporé, ministre de la Défense nationale, a faite peu avant la commémoration du 61e anniversaire de la création de l’armée burkinabè. Extrait : « Les actes de  violence associés aux nombreuses vidéos qui circulent abondamment sur les réseaux sociaux, participent de la stratégie des terroristes. Malheureusement, certains de nos concitoyens font consciemment ou inconsciemment le jeu de cette stratégie terroriste ».

 

L’ultime objectif des  terroristes est d’installer les Burkinabè dans le doute et le questionnement qui angoisse

 

 

Si le patron de la Grande muette en est arrivé à évoquer le sujet, c’est qu’il est devenu une préoccupation majeure pour le pays. Il  y a certainement, parmi ceux qui publient sur les réseaux sociaux, des informations en lien avec la lutte contre le terrorisme, des gens de bonne foi, qui entendent par là sonner l’alerte pour  aider l’autorité à apporter la riposte qu’il faut et au moment où il faut. Mais même dans ce cas de figure, ces gens de bonne volonté oublient que les terroristes aussi ont accès aux réseaux sociaux. Lorsqu’un citoyen a des informations précieuses en lien avec le terrorisme, son  premier réflexe doit consister non pas à bondir sur les réseaux sociaux pour les publier, mais à prendre attache avec les services compétents pour les partager. Du reste, il existe  des numéros de téléphone dédiés à cela. En rappel, c’est le 16 pour la Gendarmerie, le 17 pour la Police et le 1010  pour le Centre national de veille et d’alerte. En réalité, tout se passe comme si certains Burkinabè n’ont pas encore pris la pleine mesure du péril auquel le pays est en proie depuis 2015. En tout cas, on peut avoir l’impression que ces derniers ne lient pas leur destin à celui du Burkina. Et au nombre de ces gens, il y en a qui, en raison de leur hostilité au pouvoir en place, prient pour que la situation aille  de mal en pis. Ils oublient ainsi que les terroristes ne font pas de différence entre les partisans de Blaise Compaoré, ceux de Thomas Sankara et ceux de Roch Kaboré. L’ultime objectif des  terroristes est de mettre à mal le vivre-ensemble des Burkinabè, de semer la psychose permanente au sein des populations, d’installer les Burkinabè dans le doute et le questionnement qui angoisse. Et l’un des moyens pour y parvenir, est de mettre à contribution les réseaux sociaux. Il faut absolument que les Burkinabè dignes de ce nom, ne les y aident pas par la publication, sans aucun discernement ni esprit de vérification, de certaines informations sur les réseaux sociaux. Le Burkina est en guerre. Cela, les autorités le disent tous les jours. Lorsqu’un pays est dans cet état, il est légitime qu’il prenne les mesures qu’il faut pour protéger son armée et ses populations de la désinformation, de tout ce qui peut entamer le moral de ses troupes. Même les pays qui ont une longue pratique démocratique le font, sans que cela ne soit perçu comme un acte attentatoire à la démocratie. En le disant, nous n’invitons pas le gouvernement à museler les réseaux sociaux comme le font les pays totalitaires, mais de faire en sorte que les infos qui sont  publiées sur les réseaux sociaux, soient véritablement en phase avec l’intérêt général. Cela est un impératif catégorique dans le contexte qui est celui du Burkina.

 

Sidzabda  

 


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