LUTTE CONTRE LES INSTALLATIONS ANARCHIQUES A OUAGA
Les autorités municipales ont déclaré la guerre aux installations anarchiques à Ouagadougou. C’est du moins le constat que l’on fait depuis quelque temps. En effet, presque chaque jour, on voit la police municipale sillonner les boulevards et les « six-mètres », traquant sans pitié les étalagistes et autres commerçants anarchiquement installés. Des kiosques et des boutiques ont même été démolis. Mais avant de passer à la vitesse supérieure, les autorités municipales, dit-on, ont toujours pris le soin de mettre en demeure les intéressés. En tout cas, j’avoue que je soutiens personnellement cette opération de salubrité publique en cours. Je souhaite même qu’elle s’inscrive dans la durée. Car, les Burkinabè, il faut le dire, sont si durs d’oreille qu’ils ne manqueront pas, à la moindre occasion, de revenir à la charge en réinstallant anarchiquement leurs commerces. Il faut donc mettre fin au désordre qui caractérise la ville de Ouagadougou. Je le dis parce qu’il y a parfois des artères de la ville qui sont impraticables du fait des installations anarchiques. Les exemples sont nombreux au point que je ne me donnerai pas la peine de vouloir les citer exhaustivement. Ce qui me fait parfois mal, c’est que certains, et Dieu seul sait s’ils sont nombreux, savent qu’ils sont dans l’illégalité mais décident d’en faire à leur tête. Et quand on vient les déguerpir, ils commencent à ruer dans les brancards. Voyez-vous ? Ça ne fait pas sérieux. L’incivisme dont font montre les Burkinabè, a débordé les limites tant et si bien qu’il faut une thérapie de choc. C’est pourquoi j’encourage les autorités municipales à poursuivre le combat. Il faut aller jusqu’au bout.
Il faut savoir raison garder
Cela dit, je fais le constat qu’il y a parfois des dérapages si je peux me permettre de parler ainsi. Je le dis parce que j’ai vu des gens qui disent avoir obtenu des autorisations en bonne et due forme de la part des mairies d’arrondissements pour faire des investissements, qui ont, par la suite, vu leurs boutiques ou kiosques démolis. Le cas le plus édifiant est celui de l’arrondissement 10 où un particulier, dit-on, a perdu plus de 60 millions de F CFA d’investissements. Qu’est-ce qui peut expliquer cela ? Les mairies d’arrondissements ne travaillent-elles pas en étroite collaboration avec la mairie centrale ? C’est la question que plus d’un se pose. J’espère seulement que le particulier en question qui a subi une si grosse perte, n’a pas été victime d’une querelle de personnes, c’est-à-dire un problème d’ego entre le maire central et le maire de l’arrondissement 10. Car, si tel est le cas, ça peut jouer négativement sur l’opération en cours que beaucoup applaudissent à tout rompre. Il faut donc savoir raison garder pour que ce qui nous divise, ne prenne le pas sur l’essentiel. Oui à la lutte contre les installations anarchiques, mais non aux règlements de comptes. Je veux que cela soit compris de tous pour qu’ensemble, nous puissions relever les immenses défis auxquels fait face notre pays. Quant à moi fou, j’ai déjà fait ma part de chemin. Car, depuis qu’a débuté la guerre contre les installations anarchiques, j’ai aussi pris le soin de ne plus me coucher anarchiquement aux abords des grandes voies. N’est-ce pas une preuve de civisme ?
« Le Fou »