HomeA la uneLUTTE CONTRE L’INCIVISME DANS LA CIIRCULATION ROUTIERE : Aller au-delà des opérations ponctuelles

LUTTE CONTRE L’INCIVISME DANS LA CIIRCULATION ROUTIERE : Aller au-delà des opérations ponctuelles


 

Il y a longtemps que l’incivisme a pris possession de la cité au Burkina. Ces derniers temps, le phénomène est monté en puissance. Dans le domaine de la circulation routière, en particulier, l’on peut faire le constat que les choses fonctionnent selon les humeurs des usagers pour ne pas dire selon la loi de la jungle. Les exemples qui illustrent cette triste réalité se déclinent en termes de non-respect quasi systématique des feux tricolores, suivi parfois d’outrage à agent en service, de refus d’emprunter les bandes cyclables, de défaut d’immatriculation, d’utilisation du téléphone portable en circulation, de défaut de visite technique ou d’assurance, etc. Le plus inquiétant est que ces infractions sont commises parfois au nez et à la barbe des forces de sécurité et des malheureux Volontaires adjoints de sécurité (VADS). En somme, le Burkina en matière d’incivisme dans la circulation routière, offre l’image d’un pays « laisse-guidon ». Il était donc dans l’intérêt de tous, de siffler la fin de la récréation. A cet effet, depuis le 31 mai dernier, une opération de répression des auteurs d’incivisme dans la circulation routière a été engagée par les forces de l’ordre. Et elles n’y sont pas allées avec le dos de la cuillère. D’ailleurs, le premier flic du pays, Simon Compaoré, avait donné le ton le 26 mai en ces termes : « Nous allons aller d’une main de fer dans un gant de velours contre l’incivisme sur nos routes ». La fermeté donc pouvait s’observer de la part des agents de police chargés de l’opération. Résultat, à la date du 9 juin dernier, 995 motos, 129 véhicules, 10 tricycles, 123 permis de conduire et 84 cartes grises ont été saisis. A mi-parcours, peut-on dire, la moisson a été bonne. Et tout indique qu’il en faut plus pour dissuader les plus inciviques de la circulation routière. En effet, pour ces derniers, l’adage selon lequel « la vue du gendarme est le début de la sagesse » est de nul effet. Malheureusement, ceux qui payent les frais de leur comportement sont les usagers qui mettent un point d’honneur à respecter le Code de la route. Franchement, le seuil du tolérable avait été franchi.

La police doit tout faire pour se montrer exemplaire en évitant les excès

C’est pourquoi la lutte initiée par la police pour remonter les bretelles aux « fous » de la circulation routière, doit être saluée à sa juste valeur. Car, de toute évidence, elle participe de la salubrité publique et de la restauration de l’autorité de l’Etat. De ce point de vue, l’idéal serait que les autorités aillent au-delà des opérations ponctuelles pour inscrire le respect strict  du Code de la route dans les habitudes des usagers. Dans cette perspective, il serait judicieux d’inscrire dans les programmes scolaires, l’apprentissage des bonnes manières en matière de circulation routière en particulier et du savoir-être dans la société en général. En attendant, l’on peut déjà se satisfaire de la manière dont la police a conduit l’opération et des résultats engrangés. Cela a permis non seulement de rappeler avec fermeté que force doit rester à la loi dans la circulation routière, mais aussi de récupérer des engins volés. Au nombre des points positifs, l’on peut aussi mentionner le fait que les engins saisis étaient aussitôt envoyés en fourrière pour une semaine au moins. Cette mesure, en plus de son caractère dissuasif, a aussi l’avantage d’empêcher les tractations suspectes entre les agents et les auteurs des infractions. Ce sont ces genres de pratiques qui confortent certains usagers de la route, dans l’idée qu’ils peuvent violer allègrement le code de la route, pourvu qu’ils aient de quoi corrompre les policiers au cas où ils se feraient épingler. Pour se donner plus de chances de se faire respecter par tous, les policiers indélicats qui se prêtaient à ce genre de pratiques, doivent impérativement changer de comportement. Car il y va de l’image de l’ensemble de l’institution. Dans le même registre, les autorités de la police doivent veiller à ce que ce genre d’opérations s’inscrivent dans la durée et que tous les citoyens qui viendraient à commettre des infractions, soient logés à la même enseigne. Car de l’iniquité et de la discrimination dans la répression des infractions, peuvent naître des sentiments d’injustice. Toute chose qui n’est pas de nature à promouvoir la culture du civisme. De façon générale, la police doit tout faire pour se montrer exemplaire en évitant les excès, les dérapages, en respectant elle-même les règles élémentaires de la circulation, à commencer par le respect des feux tricolores. C’est à ce prix que les Burkinabè peuvent être fiers du boulot qu’elle abat. Ne dit-on pas que le respect ne se décrète pas mais se mérite ?

Sidzabda 


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