LUTTE CONTRE LE RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE :Tout le monde est interpellé
L’état de santé de la planète fait l’objet d’une rencontre aujourd’hui, 23 septembre 2014, à New York. Convoqué à l’initiative des Nations unies, ce sommet sera la tribune idéale pour dégager des pistes de solutions afin de « limiter ce réchauffement à deux degrés Celsius par rapport à l’air préindustriel ». Au regard de l’importance de la participation, plus de 120 chefs d’Etat et de gouvernement, on peut dire sans risque de se tromper, que la prise de conscience au niveau des dirigeants du monde, au sujet du réchauffement climatique, est plus élevée aujourd’hui qu’elle ne l’était il y a 30 ans.
Le sommet de New York doit appeler à plus d’engagements en faveur de la planète
La question de la protection de l’environnement relevait alors plus de la théorie. C’était plus un exercice intellectuel qu’une réalité tangible au niveau des populations.
Après Tokyo, Toronto et Copenhague où des scientifiques venus de toute la planète se sont évertués à attirer notre attention sur les risques que nous faisons courir à la planète à travers nos habitudes de consommation, ce sommet de New York doit appeler les participants à plus d’engagements en faveur de la planète. Pour ce faire, les décideurs économiques et les industriels ont été conviés aux côtés des décideurs politiques. Quoi de plus normal, quand on sait que les premiers ont toujours besoin du soutien des seconds pour avancer et vice-versa ?
Cependant, si la nécessité de protéger la planète ne fait plus aujourd’hui l’ombre d’un doute au niveau des populations occidentales, qu’en est-il pour les Africains ? Nos dirigeants ont-ils autant conscience de la nécessité sinon de l’urgence qu’il y a à mettre en œuvre pour arrêter le réchauffement de la planète ?
On sait bien que l’Afrique est certes le continent qui porte le moins de coups à la couche d’ozone. Malheureusement, elle est aussi le continent le plus vulnérable et le plus exposé aux effets néfastes du dérèglement climatique. C’est certainement pour cela qu’elle n’est jamais absente des différents sommets sur la protection de l’environnement. Ce 23 septembre, elle a encore répondu « présente » à travers la présence de nombreux chefs d’Etat qui vont apporter leur contribution à la résolution des problèmes de la planète, car c’est bien de la survie de tout le monde et aussi de toutes les espèces animales et végétales, qu’il s’agit.
La question de protection de l’environnement place l’Afrique face à un dilemme
Certaines actions entreprises ou en voie de l’être permettent déjà d’affirmer que le continent noir a bien pris la mesure des dangers qui découlent de nos comportements vis-à-vis de la planète : l’interdiction d’utilisation des sachets plastiques, la récupération et le recyclage des vieux ordinateurs et portables, les différentes mesures visant à encourager le développement d’industries non polluantes, traduisent cette prise de conscience au niveau des dirigeants africains.
Et il faut bien s’en réjouir. Cela dit, cette question de protection de l’environnement place quand même l’Afrique face à un dilemme des plus cruels. Comment se développer sans polluer ? Il est de notoriété publique que c’est le développement industriel du monde occidental qui a accéléré le phénomène de la pollution et du dérèglement climatique. Comment l’Afrique peut-elle éviter ce piège ? Désormais installés dans un environnement industriel qui leur assure des économies prospères, les pays occidentaux ont toute la latitude d’imaginer des moyens plus propres pour leur cadre de vie et pour alléger la couche d’ozone des gaz polluants. L’Afrique, qui cherche encore le chemin de son développement, qui s’accroche à tout ce qui peut faire décoller son industrie, peut-elle respecter ces considérations ? Déjà, l’exploitation de l’or, l’une des valeurs sûres, susceptibles de lui produire des dividendes nécessaires au développement de son économie, doit passer par l’utilisation de produits polluants. Comment concilier ces deux choix ?
Dieudonné MAKIENI