HomeA la uneMAISON DES JEUNES ET DE LA CULTURE DE DIEBOUGOU:SOS pour un édifice qui se meurt !

MAISON DES JEUNES ET DE LA CULTURE DE DIEBOUGOU:SOS pour un édifice qui se meurt !


Les jeunes de Diébougou sont dans le désarroi. Et pour cause, la maison à eux construite depuis 2006 n’est toujours pas fonctionnelle ; seul le plateau omnisports accueille par moment quelques amoureux des sports de mains. Elle est même en déliquescence, et si rien n’est fait, elle pourrait s’écrouler. L’édifice qui a coûté 26 millions de F CFA se meurt à petit feu. L’entrepreneur qui aurait pris la poudre d’escampette pendant les évènements de 2006 où des jeunes opposés à la gestion du conseil municipal sortant ont fait face à la police pendant plus de 72 heures, reste introuvable. A quand donc sa réception et sa rénovation afin de permettre à la jeunesse de s’épanouir ? En attendant, c’est le wait and see.

 

La Maison des jeunes et de la culture de Diébougou (MJCD) est très mal en point. Si rien n’est fait, elle risque de tomber en ruine à cause de l’action conjuguée des hommes et des intempéries. En effet, lorsque nous avions fait un tour sur les lieux courant avril 2014, le constat était désolant. Les vitres des fenêtres et des portes étaient soufflées comme après une déflagration. Tout autour de la bâtisse, se trouvaient des morceaux de verres qui ornaient le sol. A l’intérieur, les plafonds étaient arrachés et les murs placardés de dessins. Les dalles des toilettes de l’édifice se sont affaissées, laissant échapper une odeur nauséabonde. L’enceinte de la cour servait de WC à certains individus. Le 17 septembre dernier, le constat était tout autre car ce sont de hautes herbes qui ont envahi l’édifice et la porte principale fermée à l’aide d’un cadenas.

Il faut noter que la MJCD a été construite dans le cadre du Programme de réduction de la pauvreté au niveau communal (PRPC). Estimée à 26 millions de F CFA, l’infrastructure a été réceptionnée en 2006, selon Comgrès Tidiane Dabiré, responsable des marchés de la commune de Diébougou et secrétaire général de ladite commune à l’époque des faits. Nous avons demandé à voir les procès-verbaux de réception et il nous a conduits dans les archives. Malgré son aide pour retrouver lesdits documents, ce fut peine perdue. «En 2007, nous avons suggéré le recrutement d’un gardien pour surveiller l’infrastructure » ; toute chose qui aurait permis d’éviter la situation dans laquelle se trouve la MJCD. Selon l’actuel secrétaire général de la mairie de Diébougou, Abdoulaye Coulibaly, la rénovation de l’infrastructure est inscrite dans le Plan annuel d’investissement (PAI) de la commune. Mais, en entendant, elle est abandonnée à son propre sort.

La Commission des affaires générales suit le dossier

Approché, le député-maire Koumbatresour Nicolas Dah a affiché toute son amertume face à la dégradation de l’édifice. « Nous avons appris que des gens ont abîmé l’édifice en représailles au Conseil municipal qui venait d’être installé en 2007 », a-t-il dit. Selon lui, la mairie n’a reçu aucun document et aucune clef du bâtiment. Il a poursuivi que, pour l’heure, la Commission des affaires générales suit le dossier et tous fondent l’espoir qu’une solution sera bientôt trouvée.

Quant à Gouhiri Antoine Somda, président de l’Association pour la promotion de l’hygiène et de l’assainissement dans la Bougouriba (APHAB), il a fait savoir que, pendant les élections municipales de 2006, le Conseil municipal sortant, dirigé par feu Hervé Magloire Kam, avait été pris à partie par la jeunesse de Diébougou qui lui reprochait le manque de suivi des travaux. « Nous avons constaté qu’il y avait un sabotage des travaux et nous avons demandé à la mairie de suivre le chantier et d’interpeller l’entrepreneur. Depuis lors, plus rien. Nous avons appris un peu partout que l’infrastructure n’était pas réceptionnée et que l’entrepreneur aurait fui sans donner le moindre signe de vie », a-t-il confié.

Recruter un gardien au plus vite

A son avis, il faut recruter au plus vite un gardien pour parer à la situation et éviter ainsi une dégradation continuelle de l’édifice. Par ailleurs, a-t-il dit, il faut que la mairie accepte d’entériner ce qui est déjà fait au lieu de l’abandonner dans cet état car la MJCD se trouve déjà dans la commune et c’est une perte pour les jeunes depuis 8 ans. A l’en croire, certaines associations de jeunesse cherchent désespérément des bâtiments pour leurs retrouvailles. «Cet édifice, s’il est rénové, pourrait suppléer le manque de sièges de plusieurs associations », a-t-il indiqué. Du côté de la Coordination communale des organisations de la société civile (CCOSC), son président, Cyrille Farma, a laissé entendre qu’une demande avait été introduite à la mairie et le bâtiment a été confié à sa structure mais les moyens de son occupation font défaut. « En 2011, nous avons évalué le coût des travaux de la rénovation à 8 millions de F CFA mais les moyens n’ont pas suivi. Malheureusement, nous n’avons pas pu l’occuper et la dégradation s’est poursuivie, élevant de nouveau le coût de la réfection. Par ailleurs, en 2012, nous avons introduit une demande à la mairie qui nous a accordé le bâtiment. En son temps, nous avons dit à la mairie que nous voyons des investissements non nécessaires dans le devis et que, si nous revenons à une proportion minimale du devis, nous seront à 4 millions de F CFA ; ce qui serait gérable avec les associations de jeunesse et la mairie. En attendant, la MJCD est confiée à la CCOSC, mais nous ne pouvons rien y mener au regard de son état de dégradation », a-t-il fait savoir.

François SOME

 

 

 


Comments
  • C’est dommage que dans un pays aux ressources si limitées que l’on se permette de tels agissements. Tout compte fait, la mairie devrait s’assumer pleinement à l’effet d’offrir à la jeunesses de Diebougou un cadre d’épanouissement adéquat.
    Courage Mr le Maire

    14 octobre 2014

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