HomeA la uneMALI :Guerre au Nord, bamboula au Sud !

MALI :Guerre au Nord, bamboula au Sud !


 

Les nuages s’amoncellent sur la tête du président malien, Ibrahim Boubacar Kéïta (IBK). En effet, un an seulement après son arrivée au pouvoir, sa gouvernance laisse voir plus de signaux négatifs que positifs. A preuve, alors que la polémique enfle autour de l’achat à coût de milliards de F CFA d’un nouvel avion présidentiel, le Fonds monétaire international (FMI) vient de rendre public un rapport accablant sur la passation d’un marché portant sur l’acquisition d’équipements militaires, pour 105 millions d’euros.

 

En Afrique, on ne vient pas au pouvoir pour servir le peuple, mais pour se servir

 

Les enquêteurs ont relevé de nombreuses irrégularités portant sur un manque de transparence dans la passation des marchés publics, avec en sus des surfacturations de contrats militaires .

Tenez ! Il ressort de cet audit que des chaussettes militaires ont coûté dix mille F CFA, la paire. De quoi provoquer l’ire du FMI qui en avait déjà gros sur le cœur, et a, sans aller avec le dos de la cuillère, exigé que des corrections soient apportées sur les factures en question. Ainsi va la gouvernance en Afrique. On ne vient pas au pouvoir pour servir le peuple, mais pour se servir. On gère les affaires d’un Etat comme une entreprise familiale. Et il y a fort à parier que ce qui se passe au Mali, est loin d’être un cas isolé. Car, si aux bords du Djoliba, des chaussettes militaires ont pu coûter 10 000 F CFA, peut-être qu’ailleurs elles auraient coûté autant sinon dix fois plus. Cela est d’autant plus vrai que très souvent en Afrique, tout ce qui relève de l’armée est tabou s’il n’est considéré comme la chasse gardée du chef de l’Etat. Au nom de la discipline et du devoir de réserve, on refuse de communiquer sur certaines dépenses, oubliant que le budget alloué à l’armée émane du budget national et que, de ce fait, le contribuable a le droit de savoir ce qui est fait de son argent. A ce propos, l’armée américaine en donne l’exemple, elle qui, par souci de transparence, ne manque pas communiquer de pour permettre aux contribuables de suivre au détail près, toutes les dépenses qu’elle effectue. En Afrique, au contraire, c’est presqu’un crime de vouloir fourrer son nez dans les affaires de l’armée, au risque de se faire trucider. Bon ou mauvais, tout ce qui se passe au sein de cette institution est frappé du sceau de l’omerta. C’est ce qui s’est passé au Mali où les dirigeants se sont permis des dépenses extrabudgétaires colossales injustifiées, alors même que le pays est en proie à la guerre.

 

IBK ferait mieux de travailler à déparasiter son pays

 

C’est le lieu donc de rendre un hommage appuyé au FMI qui a cherché à voir clair dans la gestion des fonds alloués au pays de Soundjata. Il doit veiller au grain, s’il ne veut pas que des prédateurs fassent encore main basse sur les fonds injectés pour le redressement de ce pays, au détriment du peuple. Cela est d’autant plus nécessaire que la question du Nord-Mali est loin d’être réglée. Les djihadistes tentent de reprendre du poil de la bête, si fait que ces dernières semaines, pas moins de dix Casques bleus tchadiens ont été tués dans cette partie du pays. On a l’impression que la communauté internationale a abandonné le Nord-Mali depuis le déclenchement de la guerre en Syrie et en Irak contre l’Etat islamique (EI). Toute chose qui peut paraître dangereuse puisque, de guerre lasse, les djihadistes de l’EI pourraient se réfugier dans le septentrion malien et donner du fil à retordre à la communauté internationale. Du reste, il faudra que l’ONU, en raison de l’absence de l’armée malienne et du retrait des troupes françaises du Nord-Mali, se montre plus offensive sur le terrain à travers la MINUSMA. C’est la seule manière d’espérer un jour vaincre ces fous d’Allah qui, même affaiblis militairement, disposent d’une grande capacité de nuisance. Plutôt donc que de s’adonner à des dépenses de prestige, le président IBK ferait mieux, avec l’appui de la communauté internationale, de travailler à déparasiter son pays.

 

 

Boundi OUOBA


Comments
  • Mamane nous a appris qu’au Gondwana , l’armée régulière bat la rebéllion à … la course à pied . La tendance va peut-être s’inverser avec ces nouvelles chaussettes .

    28 septembre 2014

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