HomeA la uneMALI :Quand IBK donne des verges à l’Opposition pour se faire fouetter

MALI :Quand IBK donne des verges à l’Opposition pour se faire fouetter


A Bamako, le président Ibrahim Boubacar Kéita (IBK) a-t-il à peine soufflé sa première bougie  au palais de Koulouba, que son opposition politique tire la sonnette d’alarme. Elle l’a fait à travers un meeting monstre organisé le 7 septembre dans la capitale malienne. C’est un meeting destiné à dénoncer ce qu’elle appelle le « bilan calamiteux » de IBK à la tête du pays.

Douze mois, cela peut paraître trop tôt pour apprécier la gouvernance d’un homme à la tête d’un pays comme le Mali, surtout quand on connait les conditions dans lesquelles IBK est arrivé au pouvoir au Mali. Toutefois, il faut reconnaître qu’au regard de l’évolution de la situation politique et surtout du rythme plutôt désordonné que IBK a jusque-là imprimé à sa gouvernance, et surtout des risques que cette gouvernance fait courir au pays, douze mois c’est largement suffisant pour une opposition conséquente, d’apprécier le travail du chef de l’Etat. Attendre davantage pourrait s’avérer suicidaire pour tout le peuple malien. Garder plus longtemps le silence, pourrait faire de l’opposition malienne, le complice tacite d’un génocide économique de ce pauvre pays.

 

Après douze mois au pouvoir, c’est à peine si les Maliens reconnaissent encore l’homme qui, pendant sa campagne, promettait de gouverner « pour le Mali d’abord »

 

Après donc une année d’observation, l’opposition malienne a décidé de prendre ses responsabilités, en convoquant ce meeting. Et le peuple malien, en répondant massivement à son appel, a sans doute voulu, par là, signifier son adhésion à la démarche de l’opposition.

Ainsi, Soumaila Cissé et ses camarades de l’opposition se sont laissé aller à une critique en règle du bilan des 12 premiers mois de IBK à la tête du pays. Et c’est un bilan loin d’être élogieux qu’ils dressent de la gestion du pouvoir d’Etat par IBK. Douze mois de gouvernance que l’opposition juge catastrophique, à la limite, calamiteuse. Du style de gouvernance de IBK en passant par la dilapidation de l’argent public et la patrimonialisation du pouvoir, l’opposition ne concède à l’actuel chef de l’Etat aucune circonstance atténuante. Mais IBK est-il vraiment surpris de ce bonnet d’âne que lui décerne l’opposition, douze mois après son arrivée au pouvoir ? Sans doute, non. Pire, on est même tenté de dire que c’est IBK lui-même qui a donné des verges à l’opposition pour se faire fouetter. En effet, après douze mois au pouvoir, c’est à peine si les Maliens reconnaissent encore l’homme qui, pendant sa campagne, promettait de gouverner « pour le Mali d’abord ». La question du Nord-Mali qui a pesé beaucoup dans son élection, est loin d’être résolue. Et les Maliens commencent à être fatigués d’espérer une relance économique dont les moindres signes se font attendre comme Godo. Et que dire de son incapacité à trouver l’homme qu’il faut à la tête de son gouvernement ? Toutes choses qui font dire à l’opposition qu’elle a eu raison d’avoir refusé de participer à un gouvernement d’union nationale.

 

Le Président malien a péché par l’excès de promesses qu’il a faites aux Maliens

 

Et ce sont tous ces flottements que l’opposition malienne a tenu à étaler sur la place publique, afin de rappeler à IBK que le peuple malien ne le suit plus, et qu’il est grand temps qu’il change de cap.

Cela dit, à la décharge de IBK, on peut évoquer le fait qu’il a hérité d’un pays en guerre. On peut aussi lui reconnaître le mérite d’avoir donné une certaine liberté à la Justice dans la gestion du dossier Sanogo. Mais il faut reconnaître que tout cela ne représente qu’une goûtte d’eau dans l’océan de promesses non tenues par le président IBK. Le Président malien, il faut le reconnaître, a péché par l’excès de promesses qu’il a faites aux Maliens ; il a surtout péché par le fait de n’avoir pas établi un ordre de priorités dans ses actions à mener. On ne gouverne pas un pays pauvre comme le Mali en navigant à vue, ou comme un « conducteur de train qui essaie de poser les rails, en même temps qu’il avance. »

L’attitude de l’opposition malienne est à saluer à sa juste valeur, car au-delà du fait que ce meeting lui a permis de jauger sa popularité, elle a fait œuvre utile en rappelant à IBK qu’elle ne demande pas son départ de Koulouba, mais simplement qu’il change de cap et de style de gouvernance pour éviter que le pays ne s’effondre. Et on espère que ce message, IBK l’a bien compris.

 

Dieudonné MAKIENI


Comments
  • Ce Mr risque de finir comme Moussa Traoré s’il ne change pas. Sa famille reproduit la même chose que ce que nous connaissons au Faso. Sauf qu’au Burkina, Blaise maîtrise son armée contrairement à IBK parce que des Sanogo sont tapis dans l’ombre à Koulouba.

    9 septembre 2014

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