HomeA la uneMANIF DE L’OPPOSITION EN GUINNE : Condé doit avoir  l’humilité de se remettre en cause

MANIF DE L’OPPOSITION EN GUINNE : Condé doit avoir  l’humilité de se remettre en cause


 

Plusieurs fois programmée et interdite, la manifestation de l’opposition guinéenne contre le pouvoir du président  Alpha Condé, a finalement eu lieu. C’était le 16 août dernier à Conakry où, sur une  distance longue de 15 kilomètres, des manifestants ont scandé des slogans hostiles au pouvoir. Et comme on le sait, en pareille occurrence, la guerre des chiffres n’a pas manqué. Car, pendant que l’opposition, avec à sa tête, Cellou Dalein Diallo, parle de 700 000 manifestants, les autorités, elles, avancent le chiffre de 500 000 personnes, comme pour dire que la manifestation a fait flop. Peu importe ! Là n’est pas le problème. L’idéal aurait voulu qu’il n’y eût même pas de manifestation si le pouvoir de Condé était un exemple en matière de gouvernance. Mais tel n’est pas le pas le cas  en Guinée où le vice semble avoir pris le pas sur la vertu, où la corruption est devenue la chose la mieux partagée et où le clientélisme dans la gestion de la chose publique, est érigé en mode de gouvernance. C’est dire que le président Alpha Condé doit avoir parfois l’humilité de se remettre en cause. Car, comme le dit l’adage, il n’y a pas de fumée sans feu. Si l’opposition, à longueur de jour et de nuit, ne cesse de dénoncer des dérives dans la conduite des affaires en Guinée, c’est qu’il y a une part de vérité que le pouvoir s’efforce parfois de nier en opposant la répression aux manifestants.

On attend de voir si el professor est capable d’un tel sursaut

A preuve, la récente manif a aussi dégénéré en un bain de sang avec à la clé un mort et dizaine de blessés. Cela n’a rien de surprenant dans une Guinée où la violence a pignon sur rue. Pour un rien, on laisse des cadavres sur le carreau, tant et si bien que la mort a fini par devenir une banalité. On a encore frais dans les mémoires, les évènements malheureux du 28 septembre 2009 qui avaient fait au bas mot plus de 150 victimes au Stade de Conakry. C’était sous l’ère du rodomont capitaine Moussa Dadis Camara, aujourd’hui en exil forcé au Burkina Faso. En tout cas, gageons qu’à l’issue de cette manifestation, le président Condé prêtera une oreille attentive à l’opposition en initiant, s’il y a lieu, un dialogue politique national inclusif, à l’effet de discuter de tous les problèmes de la Guinée. Ce n’est pas trop demander, surtout qu’il y va, dans le cas d’espèce, de l’intérêt du peuple guinéen. On attend de voir si el professor est capable d’un tel sursaut.

BO.


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