HomeA la uneMASSACRE DE CIVILS DANS LA KOMONDJARI  

MASSACRE DE CIVILS DANS LA KOMONDJARI  


Que se passe-t-il à l’Est ? Cette question, bien des Burkinabè se la posent au regard de la dégradation continue de la situation sécuritaire dans la zone qui connaît, depuis quelque temps, une recrudescence des attaques terroristes. En effet, le 27 avril dernier, c’est une patrouille anti-braconnage qui tombait en plein jour, dans une embuscade osée d’hommes armés non identifiés, sur l’axe Fada N’Gourma-Pama, où trois Européens ont trouvé la mort. Une semaine plus tard, c’est une trentaine  de civils burkinabè qui étaient massacrés à Kodyel, dans la Komondjari, le 3 mai dernier, froidement assassinés par les forces du mal venues en grand nombre à l’occasion. De mémoire de ressortissant de la région, c’est la plus grande hécatombe dans la zone après l’attaque, en novembre 2019, d’un convoi minier qui avait fait près d’une quarantaine de morts. A en croire certaines sources,  l’expédition punitive du 3 mai dernier, ne serait rien d’autre que des représailles contre le récent enrôlement, dans ladite localité, de Volontaires pour la défense de la patrie (CDP) qui semblaient, avec leur famille, les principales cibles des assaillants.

 

On a l’impression que les terroristes ont repris le dessus sur le terrain

 

Quoi qu’il en soit, l’heure est grave. Elle l’est d’autant plus que Kodyel n’est pas la seule localité à être actuellement dans l’œil du cyclone des terroristes. D’autres localités à l’Est, au Nord et dans le Sahel, vivent aussi le calvaire de ces moments de terreur qui créent l’émoi et déstabilisent psychologiquement les populations quand elles ne comptent pas elles-mêmes parmi les victimes de ces attaques lâches et barbares. Et face à ces tueries de masse qui inquiètent de plus en plus et qui entraînent presque toujours des mouvements de populations avec les conséquences que l’on sait, le discours des autorités n’est pas toujours rassurant, surtout si c’est pour appeler les populations à la résilience. Est-ce un aveu d’impuissance ? En tout cas, les Burkinabè s’interrogent. Qu’est-ce qui ne va pas ? Le Burkina est-il en train de perdre l’Est ? La question est d’autant plus fondée que les Burkinabè ne comprennent pas pourquoi après l’opération Otapuanu, en mars 2019,  qui avait permis de ramener l’insécurité à des proportions résiduelles dans la zone, les choses semblent encore allées en vrilles au point que s’aventurer dans la zone, comme l’ont récemment fait les journalistes occidentaux tués fin avril dernier, relève pratiquement d’une témérité suicidaire ? En tout cas, à l’allure où vont les choses, on a l’impression que les terroristes ont repris le dessus sur le terrain. Et ce, aussi bien à l’Est, au Nord que dans le Sahel où il ne se passe plus une semaine sans que l’on ne signale des attaques contre des populations civiles ou des embuscades contre les patrouilles des Forces de défense et de sécurité quand ce ne sont pas leurs supplétifs,  les VDP, qui sont victimes de la furie de ces individus sans foi ni loi.  C’est pourquoi, au-delà des messages de compassion, les Burkinabè attendent des autorités une réaction vigoureuse pour les rassurer que l’Etat n’est pas en train de sombrer face au péril terroriste.

 

Le gouvernement doit se réveiller

 

Dans cet ordre d’idée, on ose espérer que tout sera mis en œuvre, sur le terrain, pour booster au mieux le moral des troupes, que ce soit au niveau des soldats que des Volontaires pour la défense de la patrie. Dans ce même ordre d’idée, les Burkinabè ont aussi besoin que le Conseil national de sécurité (CNS) qui semble entré en hibernation depuis quelque temps, fasse davantage parler de lui. En clair, ils attendent encore de voir des mesures hardies qui se traduisent sur le terrain par une ascendance visible, sur l’ennemi, de nos vaillants soldats qui ne cessent de mouiller… le treillis et dont le peuple burkinabè s’était réjoui de la montée en puissance. Car, ils sont encore nombreux à se poser des questions sur le pourquoi de ce regain de vitalité de l’ennemi sur le terrain, au moment où l’espoir de voir des déplacés internes retourner dans leurs localités respectives, ne semblait plus un rêve irréalisable mais une réalité bien palpable.  En d’autres termes, la peur doit encore changer de camp. Mais pour cela, il est non seulement impératif de garder l’arme au pied, mais il est aussi essentiel que la machine de la chaîne de commandement reste parfaitement huilée de haut en bas et de bas en haut, pour éviter les couacs qui pourraient la gripper à quelque niveau que ce soit. De même, l’Administration qui est surtout connue pour ses lourdeurs et ses lenteurs dans le traitement des dossiers, doit pouvoir s’adapter  au contexte d’urgence de la question sécuritaire qui est une question de vie ou de mort pour les Burkinabè, et une question d’existence ou de disparition du Burkina de la carte du monde dans ses frontières territoriales. Autrement, l’on serait porté à penser que l’autorité s’est endormie, après ce qu’on pourrait appeler le consensus politique post-élections qui a vu la Majorité au pouvoir se renforcer plus que de besoin au détriment de l’opposition pratiquement réduite à l’ex-parti au pouvoir et ses alliés, qui donne l’impression d’avoir plus de mal à exister qu’à jouer véritablement son rôle de contrepouvoir dans un tel contexte. Si c’est le cas, le gouvernement doit se réveiller. Car, le pays est véritablement en danger.

 

« Le Pays »


Comments
  • Quand on fait passer les caprices d’un individu tête de pintade, totalement irresponsable, né avec une cuiller en or dans la bouche, qui n’a jamais rien réussi par ses propres efforts, qui ment comme il respire, qui ne sait que jouir au propre et au figuré des efforts des autres,… devant les intérêts fondamentaux de plus de 17 millions de personnes, c’est ce qui arrive. Les Burkinabèè, bèèè, bèèè, méritent bien ce qui se passe.
    Vous avez rejeté Blaise Compaoré qui nous assurait au moins, la paix ? Hééé ben…, nous allons adoré encore Mark Christian Kaboré pendant 5 ans.

    5 mai 2021

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