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MAUVAISE QUALITE DES OUVRAGES PUBLICS AU BURKINA


En matière d’aménagement et de construction de voies, l’on peut noter que le régime de Roch Marc Christian Kaboré fait de grands efforts. Et on doit l’encourager à persévérer dans cette dynamique pour autant que l’on veuille véritablement positionner le Burkina sur une trajectoire de développement.  L’adage selon lequel « la route du développement passe par le développement de la route » en dit long sur la corrélation qui existe entre le développement d’un pays et le développement de la route. Mais pour que la route induise le développement, encore faut-il que celle-ci soit aménagée ou constitruite dans les règles de l’art. Au Burkina Faso, les cas de routes mal aménagées ou mal construites défraient très souvent la chronique. Rien que le samedi 20 mars dernier, le collectif « Sauvons le Yatenga » a organisé une marche de protestation pour dénoncer la mauvaise qualité des travaux de bitumage de voies dans la ville de Ouahigouya. Ces populations qui ont battu le macadam dans la Cité de Naaba Kango, ne sont certes pas des spécialistes du domaine, mais l’on a pas forcément besoin d’avoir cette qualité pour pointer les failles d’une route, tant elles crèvent les yeux. Bien avant le cas de Ouahigouya, des populations d’autres localités du pays se sont déversées dans la rue pour hurler leur colère suite à des routes nouvellement construites et dont la qualité laisse à désirer. Mais pourquoi donc certaines entreprises, malgré les sorties récurrentes des populations pour dénoncer la qualité des ouvrages publics, persistent et signent-elles  dans ces mauvaises pratiques ? L’on peut être tenté d’y répondre par ceci : c’est l’impunité dont jouissent les entreprises défaillantes qui installe ces dernières dans les mauvaises pratiques.

 

Le régime de Roch Marc Christian Kaboré a intérêt à sévir

 

Autrement dit, la mauvaise qualité des ouvrages publics est la rançon de l’impunité. Et nous allons le démontrer dans les lignes qui suivent. En principe, chaque marché public présente une garantie d’un an. En cas de malfaçon, il y a 5% qui sont retenus sur le montant du marché pour corriger les malfaçons. Voici ce que disent les textes mais l’on peut parier sans grand risque de se tromper, que les textes ne sont pas appliqués comme il le faut. En tout cas, l’on peut avoir cette impression. Il serait intéressant de mener des enquêtes sérieuses et approfondies sur la question. Mais en attendant, on peut déduire logiquement que si les entreprises continuent de faire dans la malfaçon, c’est parce qu’elles savent qu’elles ne risquent rien. Parlant de malfaçon, l’on peut citer les crevasses et les nids-de- poule sur les chaussées. Très souvent aussi, l’on peut observer ceci : les couches de goudron sont tellement fines que moins d’un an après leur construction, elles s’effritent. De manière générale, la durée de vie d’une route est de 15 ans au Burkina. Mais combien de routes nouvellement construites se dégradent-elles  sérieusement avant même de boucler leur première année de construction ? Le régime de Roch Marc Christian Kaboré a intérêt à sévir à l’encontre des entreprises qui se sont déjà illustrées négativement dans l’aménagement et la construction des ouvrages publics. Car, c’est le manque de sanctions qui encourage les uns et les autres à faire de la mauvaise exécution des travaux publics, leur marque de fabrique. C’est donc avant tout un problème de gouvernance. Et le REN/LAC l’a déjà relevé. C’est pourquoi on peut exhorter les populations bénéficiaires de ces routes à scandale, à davantage s’organiser pour effectuer un suivi-citoyen effectif des chantiers. C’est en cela que l’on peut saluer la sortie du collectif «  Sauvons le Yatenga », le 20 mars dernier, pour dénoncer la mauvaise qualité des travaux des voies de la ville de Ouahigouya. Et les slogans que l’on pouvait lire sur  les pancartes étaient suffisamment évocateurs : « Non aux routes wagons » ; « non aux routes cartons ». L’on peut d’autant plus saluer le mouvement «  Sauvons le Yatenga » que tout s’est passé sans aucune forme de violence. Mais si l’on peut pointer la responsabilité du gouvernement dans la mauvaise exécution des travaux publics, on ne doit pas perdre de vue que la dégradation prématurée de certaines voies, peut être imputée aux actes inciviques de certains usagers. Et ces actes vont de la surcharge des camions jusqu’aux pneus qu’on brûle sur la chaussée en passant par les eaux usées que l’on jette sur le goudron. Mais là aussi, l’on peut dire que c’est l’impunité qui encourage ces genres de pratiques.

 

SIDZABDA

 


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