HomeA la uneMe PROSPER FARAMA à propos des états généraux : « La Justice peut être indépendante mais pas impartiale»

Me PROSPER FARAMA à propos des états généraux : « La Justice peut être indépendante mais pas impartiale»


Le bureau exécutif du Syndicat national des avocats du Burkina Faso (SYNAF) a procédé le samedi 25 avril 2015, au lancement de « l’Inter-universitaire de l’éloquence judiciaire » (ISUE). Par la même occasion, a été servi aux participants, un panel intitulé « regards croisés sur le pacte national pour le renouveau de la Justice : entre espoirs et illusions  ».

 

« Le pacte peut-il soigner la maladie ? ». Tout tournait autour de cette problématique sur laquelle les étudiants Franck Dah de l’Université Aube nouvelle et Josias Ouédraogo du CERDIH ont polémiqué. Espoir pour l’un, illusions pour l’autre. En effet, pour Franck Dah, les états généraux qui ont été à la base du pacte national pour le renouveau de la Justice étaient nécessaire, vu qu’ils ont permis d’aborder de nouveaux sujets qui étaient d’ailleurs importants pour la Justice burkinabè. Ainsi donc dans son discours, « tout n’est pas ancien dans les états généraux de la Justice ». Et quoi que l’on dise, Franck Dah est optimiste. Car, dit-il, « malgré ce que l’on peut reprocher au pacte, il garantira un tant soit peu l’indépendance de la Justice ». L’optimisme de Franck Dah n’est pas partagé par son camarade Josias Ouédraogo, 5e année et étudiant en Master au CERDIH. En effet, à travers son discours, Josias Ouédraogo étale tout son pessimisme. Il trouve que «le pacte ne peut pas soigner la maladie parce qu’il est né avec des malformations congénitales ». « Il estime que le pacte pèche en ne prenant pas suffisamment en compte des oppositions déstabilisantes du droit et de la Justice ». Aussi Josias Ouédraogo affirme que « le pacte pèche en ayant une thérapie très vague et naïve ». En définitive, il le caricature en ses termes : « Le pacte se présente comme un jeune homme élégant et charmeur, respectueux et galant. L’image parfaite du prince charmant qui attire toutes les filles de la cité, mais en réalité, c’est un eunuque ». Cet avis est aussi partagé par Losséni Cissé, secrétaire permanent par intérim du MAEP et de Me Prosper Farama. Après le discours des deux étudiants, les deux intervenants les appuient. Ils relèvent tous « qu’il n’existe pas de Justice neutre parce qu’elle répond toujours à un système politique. Elle peut-être indépendante mais pas impartiale ».

A propos des états généraux de la Justice, Losséni Cissé se demande : « Pourquoi des états généraux, du moment où les maux de la Justice sont connus ? ». Pour lui, « la question de la justice est plus politique. Pour ce faire, l’heure n’est plus à la réflexion mais à l’action ». Même son de trompette chez Me Prosper Farama qui trouve que « le pacte est utopique de par sa vision ». Aussi trouve-t-il que « l’acte de fondement du pacte est biaisé, parce que les états généraux de la Justice n’avait rien d’états généraux. C’était plutôt un forum ». Me Prosper Farama estime que la transition a un problème  et se pose la question suivante : « Quel est le régime politique du gouvernement ? » En tout cas, ils sont nombreux à ne pas le connaître. Pour finir, Me Prosper Farama estime que la Justice seule n’est pas le problème et qu’il faut une réforme générale pour espérer redresser la situation.

Françoise DEMBELE

 

 

 


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